Quelques semaines après l’opération « destruction des ralentisseurs sauvages » lancée le 8 mai dernier par le gouvernement burkinabè, l’Office national de sécurité routière (ONASER) était présent ce 14 juillet 2018, sur la route nationale N°3, axe Ouaga-Ziniaré, précisément sur la route du village de Barkoundba-mossi. Objectif, détruire les ralentisseurs anarchiques qui ont été érigés par la population. Il s’agissait aussi de sensibiliser les populations de Barkoundouba aux inconvénients de ces types de ralentisseurs.
L’on se rappelle, le 4 juin 2018, dans le village de Barkoundba-mossi, le Directeur général de l’Office national de sécurité routière (ONASER) a donné le coup de pioche marquant le début de l’opération « destruction des ralentisseurs sauvages ». Ce 14 juillet 2018, une délégation de l’ONASER était de nouveau dans le même village.
« On a constaté dernièrement avec regret que sur la route nationale N°3, où nous avions détruit les ralentisseurs sauvages, ces ralentisseurs ont été remis par des populations, et nous estimons que cela n’est pas normal. Sur instruction de notre ministère de tutelle, nous sommes encore là pour détruire ces ralentisseurs », a indiqué le Directeur général de l’ONASER, Mamadou Ouattara. À l’entendre, la destruction de ces ralentisseurs servira non seulement à éviter des accidents mortels de la circulation, mais aussi à protéger les habitants de Barkoundba contre tout danger lié à la circulation routière.
« On nous promet tout le temps des ralentisseurs normés mais on ne le fait pas. Nous sommes fatigués de voir nos enfants mourir. Le vendredi dernier, nous avons enterré un jeune garçon d’une trentaine d’années qui a été renversé par un véhicule. Nous n’avons pas d’autre choix que de remettre ces ralentisseurs », a laissé entendre un conseiller du village, Arouna Sawadogo.
À l’en croire, l’opération menée par l’ONASER le 4 juin dernier a accentué le nombre de décès des habitants sur cet axe. « La semaine passée, le jeune homme décédé était prêt à faire ses fiançailles et il a rendu l’âme à quelques heures de cette cérémonie. Nous sommes contre cette opération de destruction des gendarmes couchés », a-t-il martelé.
Ces propos ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. À l’occasion, l’ONASER a procédé à la sensibilisation de la population riveraine aux effets néfastes des ralentisseurs sauvages. Ainsi, Mamadou Ouattara, le Directeur général de l’ONASER, a rassuré la population de la mise en place de ralentisseurs selon les normes des routes bitumées dans les jours à venir.
« Nous multiplions les contrôles de vitesse avec les radars avec l’application des règles en rigueur », a-t-il souligné. De son côté, la population de Barkoundba-mossi espère que le gouvernement assumera ses responsabilités. Aussi a-t-elle émis le souhait de voir, dans les prochains jours, des ralentisseurs qui répondent aux normes.
En rappel, le 25 mai dernier, le ministère des Transports, à travers l’ONASER, a installé l’entreprise de destruction des ralentisseurs dans le cadre de l’opération de destruction de « gendarmes couchés » lancée par le gouvernement. Au titre de cette opération qui couvre l’ensemble du territoire national, 27 ralentisseurs ont été détruits sur l’axe Ouaga-Dori, 60 ralentisseurs sur l’axe Ouaga-Léo et une vingtaine sur l’axe Ouaga-Pô.
Milaine Tiendrebeogo
LeFaso.net
