Actualités :: Ouagadougou : Ces ordures qui ont droit la cité

Les brigades vertes, communément appelées ’’les femmes de Simon’’ sont une fierté pour la ville de Ouagadougou. Ces braves femmes, des vieilles pour la plupart, font deux fois par semaine, le grand ménage des principaux artères de la ville de Ouagadougou.

Ces effort ont permis jusque-là au centre de la capitale burkinabè de conserver une grande propreté. Ce qui a valu à la municipalité, un prix international de la propreté.

La politique municipale de gestion des déchets urbains a certes fait ses preuves pour ce qui concerne le centre-ville, mais force est de reconnaître que dans les quartiers périphériques qui abritent le gros de la population ouagalaise, les immondices jonchent les rues. Les saletés sont parfois à un tel degré que l’on se demande ce que font dans le domaine, les maires des arrondissements concernés. Constat dans quelques rues et espaces publics de la ville de Ouagadougou.

La première rue que nous avons visitée est baptisée ’’Zom Saaga’’ située au secteur n°17 (Pissy) dans l’arrondissement de Boulmiougou. Cette rue, quoique importante dans la déserte du secteur, est laissée à elle-même. Outre les rigoles creusées par l’eau de ruissellement, un dépotoir sauvage a pris place au beau milieu de la rue, juste derrière des villas de haut standing. A côté de ses détritus, opèrent des fabricants de parpaings, des ramasseurs d’agrégats, des garagistes et des petits commerçants...

"L’état de la rue nous touche beaucoup mais que pouvons-nous faire ?... Au début, il y avait plus d’ordures que maintenant. Il a fallu que je m’investisse à fond pour déblayer une bonne partie afin exercer mon activité de fabrique de briques" soutient, Yassia Ouédraogo, un riverain de la rue. Il souhaite voir la rue nettoyé et surtout aménagé même si on dit que ’’je dois déménager’’. Une décharge qui fait néanmoins vivre certaines personnes comme cette dame qui ramasse les canettes vides et ce monsieur à la recherche de sacs usagers. ’’Je récupère les canettes vides à cause de leur teneur en aluminium. Je les revends aux fabricants de marmites et d’ustensiles de cuisine’’, indique la dame qui clame que c’est la première fois qu’elle fait les décharges.

Visiblement, elle était gênée qu’on l’ait trouvée sur la décharge, en plus avec des enfants en bas-âge. Combien gagne-t-elle ? Elle ne dira rien, se contentant d’insister sur sa première visite à la décharge. Ce qui n’est pas le cas du collecteur de sacs usagers, non seulement, il est un habitué des lieux, mais affirme y gagner sa vie : "Je travaille à Ouagadougou. Je n’ai rien trouvé. Aussi, me suis-je retrouvé à collecter les sacs usagers sur les décharges publiques. Je revends les sacs récupérés aux artisans qui confectionnent les cordes. Je gagne entre 500 et 1000 FCFA par jour. Ce qui me permet de vivre même si l’activité est épouvante et harassante. Je dois faire parfois plusieurs dépotoirs dans la journée avant de gagner mon pain quotidien...".

Autres lieux, même constat

Les saletés, les populations riveraines de la voie ferrée à Tampouy (Sig-Noghin) ont fini par s’y habituer. Et même, s’en accommodent. Elles, qui ont construit des toilettes provisoires sur ces dépotoirs. Ou ne sait plus à quel saint se vouer depuis que la mairie est passée ramasser les ordures puis s’en allé. Une opération apparemment ponctuelle puisque les déchets ont vite réapparu. Joël Sawadogo, riverain, s’en souvient : ’’Il y a trois (03) mois, la mairie est venue commencer le ramassage des ordures. Nous étions contents et nous avons salué en son temps l’initiative. Nous pensions même que des bacs seraient déposés pour collecter désormais les ordures, mais rien. On n’a même pas jugé bon de mettre un panneau d’interdiction et de sensibiliser les gens. Conséquence, les ordures sont revenues... Je crois qu’il vaut mieux associer les riverains à de telles opérations en passant au besoin par les délégués des quartiers. Cela améliorerait la qualité de vie dans les périphéries’’. A Nongr-massom, c’est la zone industrielle qui indispose par ses nuisances sans compter que les industriels ne nettoient même plus les alentours de leurs unités. Les herbes folles y font le beau temps...

Aucun arrondissement n’est épargné par cette situation d’insalubrité. Pas même Baskuy, la coquette, puisque la zone du projet ZACA, pourtant en plein centre-ville est en train de se transformer en décharge publique. Il suffit d’aller dans la zone jouxant le Pacific Hôtel pour s’en convaincre. Avec les pluies qui arrivent, ces îlots de saletés deviendront des ’’sites de cultures microbiennes’’. Gageons que les maires sauront nous en débarrasser promptement et qu’on en n’arrivera pas là. Dans tous les cas, la semaine prochaine, nous leur donnerons la parole. Ce qui nous permettra de mieux appréhender la question.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
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