Actualités :: Rémunération des agents publics de l’Etat : Des syndicats invalident (...)

La Coordination des syndicats de la fonction publique (CSFP), a animé une conférence de presse sur la réforme du système de rémunération des agents publics de l’Etat, ce lundi 16 avril 2018 à la Bourse du travail de Ouagadougou. A cette occasion, les conférenciers ont justifié leur non-participation au processus qu’a entrepris le gouvernement.

Le 27 février 2018, l’Unité d’action syndicale (UAS) a adressé une correspondance dans laquelle elle a exprimé des réserves portant sur le format et le contenu de la conférence nationale du gouvernement avec les organisations syndicales et les forces vives de la nation » pour examiner les propositions en vue de la réforme du système de rémunération des agents publics de l’Etat. Elle a également posé la nécessité de Termes de références (TDR) de la rencontre.

Le 12 mars dernier, l’UAS, par bordereau, a transmis le dossier relatif à cette question à la Coordination des syndicats de la fonction publique (CSFP) avec pour directive de l’analyser et de formuler la position que les organisations syndicales doivent adopter face au processus engagé par le gouvernement.

« Dans un rapport en date du 16 mars 2018, la Coordination a transmis les conclusions de sa réflexion en s’appuyant sur la correspondance de l’UAS et consistant en la non-participation des organisations syndicales au processus tel qu’amorcé par le gouvernement », a affirmé le porte-parole de la CSFP, par ailleurs secrétaire général adjoint de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), Souleymane Badiel.

Pourquoi cette position ?

Souleymane Badiel (au micro)

« La Coordination estime qu’au-delà de toute attitude subjective et corporatiste, le processus envisagé via un format d’une conférence réunissant à la fois le gouvernement, les syndicats et des « forces vives de la nation », ne peut être la voie appropriée pour une discussion sereine et à même d’offrir un cadre convenable de défense des intérêts des travailleurs », a justifié le porte-parole.
La CSFP juge que le cadre créé par le gouvernement ne saurait être la voie indiquée pour corriger convenablement les iniquités entre les travailleurs et encore moins d’apporter les réponses justes aux questions de gestion de la richesse nationale. « Selon le gouvernement, les travailleurs du public, au regard de leurs revenus, sont les principaux responsables de la pauvreté dans notre pays. Une telle vision est très loin de la réalité et ne peut être cautionnée par nos organisations. Un autre objectif est de diaboliser les luttes syndicales en présentant les agents publics comme ceux qui s’accaparent des ressources du pays », a martelé Souleymane Badiel.
Face aux hommes de médias, la CSFP a qualifié cette conférence nationale du gouvernement de « foire ». « Pour la coordination, la foire que veut tenir le gouvernement a essentiellement pour but de réduire les rémunérations des agents publics de l’Etat conformément aux recommandations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) », a déclaré le porte-parole. Et il a justifié que « le fond de tout cela, c’est pour faire des économies dans le sens d’assurer le paiement permanent de la dette ».

Proposition d’alternative

« Il convient toutefois d’indiquer que les organisations syndicales ne sont nullement opposées à des discussions ni sur le système de rémunération, ni sur tout autre sujet qui touche la problématique de la gestion des ressources du pays », a notifié la CSFP.
C’est pourquoi les organisations syndicales avancent l’alternative ci-après :
 Au cas où le gouvernement maintient le contenu des discussions axé sur le système de rémunération des agents publics, il est impératif que le format soit réduit au gouvernement (employeur) et organisations syndicales (représentants des travailleurs) ;
 Dans un second cas, s’il maintient la dynamique d’une conférence comprenant les forces vives de la nation, les organisations syndicales proposent que l’objet des débats porte sur la richesse nationale et sa gestion, une gestion largement prédatrice. « Si on doit aller à une conférence nationale, là où transitent 5 francs de l’Etat, on devrait mettre cela sur la table de discussion », a précisé le SG du Syndicat national des agents des impôts et des douanes (SYNAID), Nongo Grégoire Traoré.

Actions à venir relatives à l’alternative

« Si le gouvernement opte pour la première alternative, nos organisations syndicales iront dans ce cadre pour en faire une opportunité d’établir une plus grande équité entre les agents publics de l’Etat d’une part et d’autre part la transparence dans la gestion des deniers publics », a promis Souleymane Badiel.
Quant au deuxième cas de figure, la CSFP a indiqué que les organisations syndicales vont travailler à ce que la conférence nationale permette d’examiner sans complaisance :
 La problématique des recettes publiques (impôts, retombées des ressources minières, exonérations, gestion du foncier, dossiers de crimes économiques, etc.)
 La problématique des dépenses publiques (coût des institutions, baux administratifs, traitement des hauts dignitaires, subventions, parc automobile de l’Etat, gestion des marchés publics, budget de l’éducation, budget de la santé, etc.).
« La coordination ne peut pas aller cautionner des mesures qui seront impopulaires et nous serons accusés de complicité par l’ensemble des travailleurs », a justifié le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), Sidiki Dramé.

Selon les conférenciers, la CSFP est dans une logique de recherche d’un dialogue constructif et productif dans la prise en charge des problèmes des agents publics de l’Etat et la nécessité de développer une fonction publique de qualité au service du pays.

Cryspin Masneang Laoundiki
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