Dans sa volonté de promouvoir la paix, la cohésion sociale, le vivre-ensemble et les valeurs inhérentes à l’épanouissement des populations, l’association Action citoyenne pour un monde idéal (ACMI) tient, et ce, depuis quelques années maintenant, une compétition de débat oratoire inter-scolaire et inter-universitaire intitulée “Voix de paix”. Cette année encore, et pour la troisième fois, l’initiative a mobilisé du monde à la finale, tenue le samedi, 27 avril 2024 à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.
Lancée en début janvier 2024, cette édition a enregistré la participation d’une dizaine d’établissements scolaires de la commune de Ouahigouya et des universités du Burkina. Ainsi, après plus de trois mois d’épreuves dans la phase éliminatoire, la compétition a rendu son verdict en cette fin d’avril, avec au carré d’as, le Collège privé Sainte-Marie filles et le Lycée municipal dans la catégorie scolaire et l’équipe “orateurs du nord” et l’équipe Thomas Sankara, pour ce qui est de la catégorie universités. Les joutes oratoires ont porté sur des thèmes relatifs à la lutte contre le terrorisme, aux droits humains en lien avec la crise sécuritaire ainsi que sur l’environnement.
A l’issue des démonstrations de connaissances, du niveau de culture générale et de maîtrise de l’art oratoire à travers les thèmes, c’est le Collège privé Sainte-Marie filles qui a ravi la vedette à son challenger, le Lycée municipal, au grand dam des élèves et sympathisants de cet établissement. L’equipe Thomas Sankara, elle, domine cette troisième édition en s’arrachant la première place dans sa catégorie.
Pour Edwige Ouédraogo du Lycée municipal, c’est déjà une victoire d’avoir participé à cette compétition. « Néanmoins, l’objectif pour le groupe était de remporter la finale, ça n’a pas été le cas, on n’est pas content. Mais nous allons nous préparer, redoubler d’effort pour les prochaines fois », a-t-elle exprimé.
- Edwige Ouédraogo
Inversement, Imelda Sawadogo du Collège privé Sainte-Marie filles se satisfait de la performance enregistrée par son équipe à ce rendez-vous de l’excellence. « Nous sommes plus que satisfaits du résultat qu’on a obtenu, et je voudrais d’abord saluer les organisateurs, ils nous ont permis d’approfondir nos connaissances ; on a beaucoup appris », s’est confiée la lauréate, exhortant ses camarades à s’adonner au reboisement, préserver l’environnement et à œuvrer pour la cohésion sociale autour d’eux.
- Imelda Sawadogo
Cette édition a été également suivie avec intérêt par des responsables et représentants provinciaux et régionaux des services de l’Etat et bien d’autres personnes-ressources.
C’est le cas du directeur régional en charge de l’environnement du nord, Harouna Ouédraogo, pour qui, cette initiative de l’association Action citoyenne pour un monde idéal vaut son pesant d’or.
- L’ensemble des participants ont été encouragés.
« Je voudrais vraiment louer l’initiative des organisateurs. J’ai été émerveillé par la qualité des débats et la maîtrise par les candidats des aspects environnementaux. Lorsqu’en période de guerre, la question environnementale s’invite aux débats, je pense que ça a tout son sens ; parce que l’environnement, c’est le socle du développement. Et lorsqu’il est donc sujet à débats, cela ne peut qu’émerveiller et conscientiser la jeunesse », mesure le responsable régional en charge de l’environnement.
- Harouna Ouédraogo, responsable régional en charge de l’environnement évoque ici l’importance du sujet.
« J’ai été très ému, parce que j’ai suivi les étapes, du lancement à la phase finale. Je note que le niveau est très élevé et je crois que ce sont vraiment des activités qu’il faut encourager. Ce type d’activités qui consistent à encourager et à se donner la main pour bâtir cette nation, faire de cette nation, une nation prospère », a renchéri le représentant du directeur régional des enseignements post-primaire et secondaire du Nord, Rasmané Ouédraogo.
- Rasmané Ouédraogo, représentant DREPS-nord.
D’où la satisfaction légitime du premier responsable de l’association Action citoyenne pour un monde idéal, Pafad’naam Ynoussa Kirakoya, pour qui, les perspectives de “Voix de paix” sont de toucher le maximum d’établissements scolaires et de l’élargir aux autres universités.
« Aujourd’hui, nous tenons ces activités sans une contribution (financière, ndlr) des participants, si fait que nous avons peur d’aller au-delà d’un certain nombre qu’on ne pourra pas gérer », explique M. Kirakoya.
Au terme de cette édition également, Pafad’naam Ynoussa Kirakoya ne souhaite pas s’attarder sur les difficultés traversées et obstacles franchis, mais plutôt miser sur ce qui a marché. D’où le « bilan totalement positif » qu’il tire de cette édition également.
- P. Ynoussa Kirakoya, le métronome de "Voix de paix", a déjà l’esprit tourné vers la 4ème édition.
Pour rappel, l’association Action citoyenne pour un monde idéal est un cadre de jeunes, notamment ressortissants du nord, qui ont, face à la situation sécuritaire de la localité et du pays, décidé d’entreprendre des initiatives de résilience.
Au-delà, il s’agit pour eux, d’œuvrer à apporter leur contribution au retour de la paix, à la promotion et consolidation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. La compétition “Voix de paix” procède donc de cette volonté et détermination. Elle réunit, depuis son instauration, à Ouahigouya (à la fois chefs-lieux de la province du Yatenga et de la région du Nord), les phases finales de ces joutes oratoires autour des thèmes d’intérêt général.
Il s’agit, en outre, de renforcer les connaissances des élèves et étudiants, chaque édition étant également un moment de sensibilisation des jeunes autour des valeurs fédératrices.
O.L
Lefaso.net
