Le Conseil constitutionnel a rendu publique, lundi, 12 juin 2017, sa décision sur les exceptions de constitutionnalité soulevées devant la Haute Cour justice dans le procès relatif à l’insurrection populaire. Une actualité qui nous inspire les propos d’Hervé Ouattara, le jeudi, 8 juin dernier, lors de la conférence de presse de la Coalition Bori-Bana, dont il est l’un des leaders. Dans ce dossier dit ‘’procès du dernier gouvernement Tiao’’, le président du Mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR, autrefois « Collectif anti-référendum »), Hervé Ouattara, est appelé comme témoin.
A la conférence de presse sus-mentionnée, le scanner des leaders de la Coalition Bori-Bana n’avait épargné aucun secteur de la vie nationale. Ainsi, sur le point relatif à la justice, et à titre illustratif, Hervé Ouattara avait, dans un ton parfois teinté d’ironie, décoché plusieurs flèches, bien dirigés. « Dites-nous, qu’est-ce qui a changé dans les dossiers en justice, les crimes économiques, les crimes de sang ? (…). Voilà leur Haute Cour de justice aujourd’hui, qu’ils ont mise en place. Des cousins directs, l’un vient juger l’autre ; ils sont assis et ils se regardent. Pourtant ce sont eux qui ont mangé ensemble. Comment voulez-vous qu’on analyse ça ? », constate Hervé Ouattara avant de ‘’se confier’’ à une salle étouffée de rires : « Maintenant, moi qui n’ai rien à y avoir, on me prend comme témoin ; je vais aller leur dire quoi ? ».
L’ex-président du groupe parlementaire constitué « Organisation de la Société Civile » du CNT ‘’ ne comprend pas l’affaire’’. « Nous, on a fait notre travail au CNT (Conseil national de la Transition, ndlr), mais je n’ai pas dit de m’appeler là-bas comme témoin ! », retrace-t-il dans un ton hilarant.
Hervé Ouattara, qu’on dit être parmi les dernières personnes à avoir vu et demandé à l’ex-président du Faso de rendre le tablier, se dit persuadé que tout est en train d’être mis en œuvre pour le retour de l’ancien occupant de Kosyam, Blaise Compaoré.
« Qu’on ne soit pas étonné que Blaise Compaoré revienne aujourd’hui au pays. Ce travail est en train d’être fait. Moi, je m’attendais à ce qu’il rentre, et faire face à la justice. Mais ce n’est pas ce qui va arriver. Ce qui va arriver, c’est qu’il va venir, on va l’installer à Ziniaré, et c’est nous qui allons quitter ici », émet Hervé Ouattara, qui ne semble pas voir ce retour d’un bon œil. Du moins, dans ces conditions.
« Vous allez entendre un matin que nous sommes en train de traverser la frontière, et ce sera le tour de Blaise Compaoré de régler les comptes aux gens », affirme M. Ouattara avant de conclure : « C’est ce que nous avons dit : nous n’allons pas laisser les gens nous sacrifier aussi facilement ».
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Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
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