Actualités :: Sida et monde rural : Un drame silencieux

Le monde rural a certainement déjà payé un des plus lourds tributs à la pandémie du Sida depuis son apparition dans les années 80. L’analphabétisme et des pratiques comme le lévirat, l’excision, la polygamie ont fait le lit de la maladie dans les zones rurales.

La maladie qui frappe plus les bras valides (jeunes de 20 à 40 ans) a eu des conséquences catastrophiques sur la production agricole des pays. La FAO a publié à ce sujet il y a quelques années, une étude intitulée " Impact du VIH/Sida sur les systèmes d’exploitations agricoles en Afrique de l’Ouest ".

Même si cette étude n’est pas toute récente, son intérêt reste certain dans un monde confronté plus que jamais à cette " peste " des temps modernes. Selon cette étude menée en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, un nombre grandissant d’agriculteurs sont de plus en plus directement affectés par le Sida. Les diminutions de main-d’oeuvre et de ressources financières qui s’en suivent, entraînent des modifications du mode de protection agricole et de l’alimentation. Les répercussions de la maladie fragilisent des couches de la société ou des personnes déjà très vulnérables (petites exploitations agricoles, femmes et enfants).

Les exploitations les plus vulnérables sont les petites unités de production qui se limitent souvent au mari, aux femmes et aux enfants. La mobilisation des énergies autour de la personne gravement malade détourne les actifs des travaux agricoles sans compter les coûts de traitement très élevés. L’étude a montré que le coût du traitement d’un adulte masculin malade du Sida varie entre 75 000 F CFA et 450 000 F CFA et parfois même plus. A l’époque de l’étude, il n’existait pas encore de médicaments antirétroviraux accessibles aux pays africains. L’achat des produits pharmaceutiques pousse les paysans à se départir d’animaux de trait. Même la prise en charge traditionnelle du malade ne change rien à cette hémorragie de biens avec les prélèvements réguliers d’animaux comme les poulets, les chèvres et les moutons pour les sacrifices et pour payer les guérisseurs.

Aujourd’hui avec la disponibilité des antirétroviraux pour nos pays, le monde rural va paradoxalement se marginaliser un peu plus. Le slogan célèbre il y a quelques années pour les pays du Sud pourrait être reformulé comme suit : " les malades sont aujourd’hui dans les villages et les médicaments dans les villes ".

H. NANA
Sidwaya

Burkina/Maladie sexuellement transmissible : Les jeunes (...)
Diocèse de Dédougou : Une messe d’action de grâce referme (...)
TECNO dévoile la série Camon 30 qui change la donne : (...)
Burkina/Mise en place d’un système alimentaire durable à (...)
Burkina : Le président de la délégation spéciale de la (...)
Burkina : Un projet de construction d’une centrale (...)
Burkina : Trois membres du Conseil constitutionnel en (...)
Burkina/Logements sociaux : La SONATUR lance la (...)
Résistance aux antimicrobiens dans la chaîne alimentaire (...)
Sortir du régime militaire, gagner la Paix et engager la (...)
Ouagadougou / Vente de fourrage : Une activité qui « (...)
Burkina/ENAM : Bientôt six modules de formation dans le (...)
Conférence de zone locale Ouest 2024 : Les « Jaycees » (...)
Unité de recherche clinique de Nanoro : Un centre de (...)
Dédougou : Une conférence de presse de soutien à la (...)
Burkina/Aide humanitaire : La ville de Gayéri à nouveau (...)
Conseil constitutionnel : Trois nouveaux membres prêtent (...)
Burkina Faso : L’Association Burkinabè pour le bien-être (...)
Burkina/sculpture : « Le métier de sculpteur ne nourrit (...)
Burkina/Recherche scientifique : « On travaille sur le (...)
Burkina/Insecurité : Après le ravitaillement de Djibo, un (...)

Pages : 0 | ... | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | ... | 36519


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés