Actualités :: Marche du 1er mai : Les syndicats boudent le ministère de l’emploi

Les organisations syndicales du Burkina, toutes tendances confondues, ont célébré la fête du Travail à travers une marche-meeting. Fait inédit, il n’y a pas eu de remise de cahier de doléances au ministre en charge du Travail. Il le recevra par courrier administratif ce matin.

La tradition n’a pas été respectée cette année. Les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes ont changé leur itinéraire cette fois-ci. La halte habituelle pour remettre le cahier de doléances au ministre en charge du Travail a été supprimée. Les syndicats protestent ainsi contre l’utilisation à des fins publicitaires de ce cérémonial par le gouvernement.
Après une dizaine de kilomètres de parcours au centre-ville, les marcheurs se sont retrouvés à leur lieu de départ, à la Bourse du travail.

Les responsables syndicaux ont fait le point des négociations avec le gouvernement et annoncé leur plate-forme revendicative minimale commune. Au passage, il ont dénoncé l’attitude du gouvernement qui a attendu le dépôt de leur préavis de grève le 22 avril dernier pour les inviter à la table des négociations pour le 6 mai. Les syndicats, malgré tout, ont décidé de maintenir le préavis de grève du 10 mai.

Les travailleurs estiment que "la quasi- totalité des réponses sont négatives", exception faite du relèvement du taux d’annuité pour le calcul des pensions de 1,33 à 2%. C’est ainsi qu’ils ont adressé une lettre au Premier ministre le 7 mars dernier, pour lui signifier leur déception, et demander l’ouverture autour de leur plate-forme minimale. La date du 15 mars avait été proposée par les syndicats. Jusqu’au 22 avril, le gouvernement n’avait pas encore réagi d’où le dépôt du préavis de grève du 10 mai.

Ce préavis contient 5 points de revendications : l’augmentation des salaires et pensions de 25% à compter de janvier 2001 ; la mise en oeuvre des jugements et arrêts de juridictions et des engagements du gouvernement ; la diminution des impôts et taxes sur les produits pétroliers ; la reconstruction diligente du marché central de Ouagadougou et l’application au niveau du privé des augmentations de salaires décidées par le gouvernement en décembre dernier.

Malgré l’attitude du gouvernement qui frise "le dilatoire", les syndicats se disent disposés au dialogue social. Mais cela ne va pas sans un minimum de prudence, traduite par une mise en garde : "il doit s’agir d’un dialogue franc, qui recherche effectivement des solutions aux problèmes posés". Ils seront donc présents le 6 mai aux négociations avec le gouvernement, mais maintiennent leur mot d’ordre pour le 10 mai avec marches et meetings sur toute l’étendue du territoire.

Le cahier de doléances de 2005 reprend pour l’essentiel selon Tolé Sagnon (CGT-B) les revendications de 2004 et des années antérieures. Elles concernent le pouvoir d’achat et les conditions de travail, la privatisation et la liquidation des sociétés, les libertés démocratiques et syndicales, et enfin l’impunité et la gestion de la chose publique. Ce sont au total 26 points de revendications qui sont contenus dans le cahier de doléances de l’année 2005.


Plate-forme minimale commune (Extraite des doléances générales) :

1 - Augmentation de 25% des salaires et pensions pour compter de janvier 2001 ;

2 - Traitement des différents dossiers pendants relatifs à la mise en oeuvre des jugements et arrêts de juridiction, de même que des engagements pris par le gouvernement ;

3 - Déblocage des avancements d’échelons et de classe ;

4 - Prise en charge des risques professionnels (accidents de travail, maladies professionnelles) pour les agents publics de l’Etat ;

5 - Reconstruction diligente du marché central Rood Woko ;

6 - Diminution des impôts et taxes notamment sur les produits pétroliers ;

7 - Institution d’une allocation chômage pour tout travailleur, particulièrement les victimes du PAS ;

8 - L’application au niveau du privé des augmentations de salaires décidées par le gouvernement en décembre 2004 ;

9 - Adoption et application des textes relatifs à la mise en oeuvre de la mesure portant relèvement du taux d’annuité de 1,33 à 2

Par Abdoulaye TAO
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