Actualités :: Bobo-Dioulasso : Les populations de Samendéni ont marché contre la mise en (...)

Une marche pour mieux se faire entendre. C’est finalement l’option faite par les populations des 17 villages affectées par les travaux de construction du barrage de Samandeni lancés depuis 2008. Après plusieurs réunions et rencontres avec des autorités, ils ont marché ce jeudi 25 février dans les artères de la ville de Bobo-Dioulasso pour exprimer leur opposition à la mise en eau du barrage en juin prochain. Une aubaine pour Abdramane Ouattara et ses camarades de prendre l’opinion publique à témoin, mais aussi pour remettre un message aux responsables de la région des Hauts-Bassins.

Véritable pôle de croissance pour le « bonheur  » des populations, le barrage de Samendeni semble, pour l’heure, faire plutôt des « malheureux  ». C’est le moins que l’on puisse dire au regard de la « grogne  » des populations des 17 villages affectés. Réunis en comité, ces derniers, depuis plusieurs mois tentent de se faire entendre à travers des réunions, mais en vain, à en croire le président dudit comité Abdouramane Ouattara. Et c’est par une marche, ce jeudi 25 février, qu’ils espèrent que le message porte haut. « Nous sommes venus exprimer notre mécontentement contre la communication entreprise depuis décembre dernier par le PDIS tendant à mettre le barrage à eau en Juin 2016. Nous sommes les populations résidentes dans la cuvette du barrage et nous savons que techniquement et pratiquement, il est impossible de mettre le barrage en eau à moins qu’on ne veuille noyer ces populations », a d’entré laissé entendre Abdramane Ouattara, président du cadre de concertation des populations affectées. En effet, depuis décembre, précisément le 18, le coordinateur du Programme de développement intégré du barrage de Samendeni (PDIS) annonçait la mise en eau du barrage pour juin 2016. Ce qui semble techniquement impossible selon les populations affectées qui estiment, en outre, qu’un certain nombre de problèmes ne sont toujours pas résolus.

« Il est impossible de mettre le barrage à eau tant que les terres sur lesquelles on veut mettre le barrage à eau ne sont pas indemnisées. Tant que les populations délocalisées n’auront pas d’habitats décents pour dormir, tant que les populations délocalisées n’auront pas de l’eau, des écoles primaires, des infrastructures communautaires (mosquées et églises) et des marchés, ce serait difficile de mettre le barrage à eau » a fait savoir Abdouramane Ouattara.

A Bobo-Dioulasso, ce jeudi, ces populations, fortement mobilisées ont exprimé leur mécontentement au projet de mise en eau du barrage. De la place Tiéffo Amoro, au gouvernorat des Hauts-Bassins, ils ont marché pour exiger la prise en compte de leur doléance. Reçus par le secrétaire général de la Région Bernard Béba, les « marcheurs  » ont réaffirmé leur volonté de collaborer avec les autorités de la région. Ils entendent même apporter leur contribution pour la résolution de la crise née de la construction du barrage. Toutefois, préviennent-ils : « nous n’allons pas nous laisser faire ». Et le président du comité d’ajouter : « Comprenez que c’est dans notre localité que se réalisent les travaux. C’est à nous de consentir le sacrifice suprême pour que ce projet aboutisse. Pour ça aussi, y a un prix à payer. Nous nous battons pour nos ancêtres car c’est leur terre et il n’est pas facile d’abandonner nos valeurs ancestrales et culturelles sur nos terres et aller être délocalisées dans des conditions misérables ». Comparant leur mode d’indemnisation à celui d’autres projets de la même envergure, les populations affectées par les travaux de construction du barrage de Samendéni pensent avoir été « dupées  ». « Depuis le début du projet, nous avons dit que nos indemnisations ont été payées au rabais comparativement à ce qui se passe dans d’autres projets de la même envergure au Burkina Faso. Comment pouvez-vous comprendre qu’à Bagré et à Donsin on paye un manguier à 80 000 f et à Samendéni à 8625F. Comment pouvez-vous comprendre qu’à Donsin on paye les arbres ligneux tels que les karités et les nérés alors que chez nous on ne les paye pas. Comment pouvez-vous comprendre qu’à Bagré on paye un oranger à 152 000F et chez nous on le paye à 6500F ? » fait-il comprendre. Ces indices pour elles, montrent qu’elles ont été « exploitées et spoliées ». Et pour ça, foi des populations, « nous ne baisserons pas les bras ». Du côté du PDIS, l’on avance toujours le manque de moyens financiers pour satisfaire les préoccupations des populations qui n’y croient d’ailleurs pas.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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