Après une période d’essai concluante de consommation du yaourt dans les cantines scolaires de la région du Sahel, le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation a procédé, ce jeudi 3 décembre 2015, au lancement officiel dudit projet. C’était au sein de l’école primaire de Kampiti à Dori. Cette initiative bénéficie de l’appui du Programme alimentaire mondial sur financement du Canada, du Luxembourg et de la Fondation Cartier.
« Améliorer l’état nutritionnel des enfants et en ricochet à leurs capacités d’apprentissage à l’école, et accroitre le revenu des éleveurs et particulièrement celui des femmes transformatrices de lait » tel est l’objectif du projet de distribution du yaourt dans les cantines scolaires de la région du Sahel. Mise en œuvre en étroite collaboration avec le MENA, le ministère des Ressources animales et celui de la Santé à travers le Laboratoire national de santé publique, cette activité s’inscrit dans le cadre de la transition des cantines scolaires vers les « cantines endogènes ».
Le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), Samadou Coulibaly a salué le PAM pour son appui à l’effort du gouvernement dans la recherche de solution pour une « école acceptée, attrayante et épanouie dans le Sahel ». En sus, il a exhorté les communautés à la mise en œuvre des cantines endogènes. « Cela permettra de nous passer des produits importés qui ne font pas partie de nos habitudes alimentaires et qui plombent notre économie. En somme consommons ce que nous produisons ». Pour clore ses propos, M. Coulibaly a invité les acteurs de la chaine à mettre de la rigueur ; les enseignants à s’investir dans la distribution, la supervision de la consommation du yaourt pour une éducation réussie aux enfants du Sahel.
Selon le représentant du PAM, Jean-Charles Dei, durant les 3 premiers mois de cette phase pilote, 2248 élèves de 13 écoles de Dori et des environs ont reçu chaque jour un bol de 250g de yaourt, en remplacement de la bouillie de supercereal. Elle se poursuivra durant l’année 2015/2016 pour 20 écoles afin d’atteindre 2500 élèves et avec une ambition d’extension à tous les élèves de la région du Sahel. Ainsi, l’Unité de transformation de lait « Kossam N’aï Bodedji », un groupement de 30 femmes basé à Dori, a la mission de transformer le lait frais de vache en yaourt pour l’alimentation des enfants. Le cout financier de ce projet pertinent, en croire M. Dei, s’élève à 500 mille dollars par an.
Pour Luc Pincince, les donateurs du projet sont mobilisés autour de la question de l’alimentation scolaire des enfants qui incarne l’avenir des générations futures et se félicitent de la mise en œuvre de ce projet innovant. « Le Canada a contribué à appuyer le PAM à hauteur de 10 millions repartis entre le cantine scolaire au sahel, la production et distribution du yaourt produit localement » a livré le représentant des donateurs, avant de réaffirmer leur disponibilité à accompagner l’alimentation scolaire de façon générale et spécifiquement cette initiative.
Les heureux bénéficiaires par la voix de leur représentant, Abdramane Dicko ont remercié l’Etat et son partenaire le PAM pour les efforts consentis à leur égard. « Nous sommes les seuls élèves qui bénéficient d’une alimentation régulière tout au long de l’année scolaire. Aussi, les filles scolarisées reçoivent une ration sèche de vivres à emporter à la maison. En ce jour, vous renforcez notre alimentation avec du yaourt. Merci à vous tous » a dit l’élève Dicko. En retour, ils prennent l’engagement de bien travailler en classe, car disent-ils « ventre plein n’a que l’oreille pour écouter et bien écouter le maître pour réussir ».
Et à Boureima Dicko de prendre la parole au nom de l’ensemble des producteurs et collecteurs de lait. « Le partenariat que nous avons entrepris avec le groupement de femmes Kossam N’aï Bodedji et son unité de transformation de lait a contribué et contribuera au développement de notre activité » s’est réjoui M. Dicko. Par ailleurs, les collecteurs de lait nourrissent l’espoir que cette franche collaboration pourra les conduire vers la professionnalisation de leur filière.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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