Actualités :: Crise aux 2iE : Du blocus au contre-blocus, plus rien ne va

L’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) s’enlise dans la crise. Et c’est peu de le dire. Depuis trois semaines, une partie du personnel de 2iE est en grève. Les grévistes ont bloqué l’accès à l’institution pour exiger la réintégration de leurs camarades licenciés, « abusivement » selon eux. Empêchant du même coup l’autre partie du personnel qui n’est pas en grève de travailler. Ce mercredi 2 décembre 2015, ces derniers ont aussi décidé de rompre le blocus établi par leurs collègues pour travailler.

« C’est une partie du personnel qui est rentrée en grève suite au licenciement d’un enseignant pour des faits professionnels graves. Ils ont demandé à ce que ce dernier soit réintégré. La direction générale n’a pas accepté cette proposition. C’est ce qui a conduit ce blocage depuis pratiquement le 11 novembre », nous a expliqué le responsable des ressources humaines de 2iE, Noufou Sanogo.
Selon lui, la grande majorité du personnel n’est pas en grève. « Ce matin elle a décidé de venir travailler. La loi dit que vous pouvez manifester comme vous voulez, mais vous ne pouvez pas empêcher les autres de travailler. Donc ils ont décidé de venir travailler, ils sont venus trouver que tout est bloqué », a-t-il ajouté.
Plusieurs agents de l’institution attendent devant la porte principale pour renter travailler. Et à l’intérieur, le personnel en grève s’est barricadé. Le personnel non gréviste, dit ne pas comprendre pourquoi les autres les empêchent de travailler. « Depuis un moment, nous ne pouvons plus avoir accès à nos bureaux. Nous sommes des travailleurs de 2iE et on nous empêche d’avoir accès à nos bureaux parce que simplement certains collègues se sont barricadés à l’intérieur. On a fait une assemblée générale et on a décidé que ce matin, nous venons pour travailler pacifiquement. On ne comprend pas comment des individus peuvent se barricader derrière une enclave diplomatique avec accord de siège au Burkina », a déclaré un des travailleurs non-grévistes.

Le blocus se poursuit
Selon les grévistes, face à la gravité de la situation à 2iE, les deux parties avaient demandé au gouvernement de trouver des solutions à la crise. « Le ministre de l’agriculture et celui de la fonction publique ont travaillé ensemble pour faire des propositions. Nous avons marqué notre accord pour les propositions du gouvernement », a déclaré le Secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) section 2iE, Maliki Zorom. Les propositions du gouvernement prévoient la « levée des décisions de licenciement et de mise à pied des 15 agents concernés par les derniers licenciements et de M. Lawali Mounirou », la « levée du blocus et de toute entrave à l’accès aux sites, aux infrastructures, installations et autres équipements de 2iE ». Le gouvernement propose aussi la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire dans un délai maximum de deux mois pour statuer sur les crises et apporter des solutions, un moratoire général pour l’arrêt de toute action pouvant troubler le climat social jusqu’à la tenue du conseil d’administration.

Des mesures qui ne semblent pas passer pour tous
Les grévistes disent avoir marqué leur accord pour ces mesures. Mais selon eux, le directeur général a refusé ces propositions. « A notre grande surprise, il semble que le DG a refusé les mesures du gouvernement. Nous, nous avons dit que s’il lève le licenciement systématiquement nous levons le blocus », a déclaré Maliki Zorom. Pour eux la condition préalable à la levée du blocus, c’est la levée des décisions de licenciement de leurs camarades. « Nous sommes là depuis trois semaines. Nous dormons sur place, nous veillons pour assurer la sécurité, nous mangeons ici. Nous avons laissé nos familles. Ils sont venus avec les CRS (Compagnie républicaine de sécurité, ndlr), ils ont essayé de forcer la porte. Ils ont scié la grande porte. Ils n’ont pas pu continuer ».
Les éléments de la CRS sont présents sur les lieux. Alors que nous quittions l’enclave diplomatique, ils attendaient les instructions de leur hiérarchie pour la conduite à tenir. Ce énième épisode aux 2iE montre une fois de plus qu’il faut trouver une solution pacifique pour sauver l’institution.

Judicaël Gaël Lompo
Lefaso.net

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