Actualités :: Crise burkinabè : Cyber activistes et diffusion de l’information

« Alerte maximum », « Diffusion large » ou encore « Laissez-passer ». Voici quelques expressions qui accompagnent les messages des cyber-activistes et des internautes publiés sur les réseaux sociaux, depuis le coup de force du Général Gilbert Diendéré. Aussitôt reçue, aussitôt commentée et partagée. En temps de crise, les informations diffusées sur Facebook sont à prendre avec des pincettes, même quand les médias sont muselés. Images choquantes, déclarations incendiaires, diffamation constituent un cocktail explosif qu’il faut analyser souvent avec minutie et discernement.

Que n’a-t-on pas lu sur Facebook, le paradis de l’info et de l’intox. « Des militaires étrangers sur le sol burkinabè pour soutenir Diendéré… le Chef du CND en fuite… Blaise Compaoré demande aux putschistes de déposer les armes, etc. » Au début du coup d’Etat, les cyber-activistes constituaient un sérieux adversaire pour les éléments du RSP. Des profils qui avaient servi pendant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre ont été ressuscités, tandis que d’autres ont été créés dans le feu de l’action. Afin d’inciter les résistants à prendre d’assaut les rues de Ouagadougou, ces hommes cachés derrière leurs ordinateurs ou smartphones diffusaient, en plus des appels à la mobilisation, des images atroces de personnes torturées ou tuées.
Cette stratégie contribuait à attiser la fureur du peuple pour déstabiliser les putschistes. Certes, certaines images étaient réelles mais d’autres avaient été prises dans d’autres pays et circulaient déjà sur la toile avant l’insurrection populaire. Tous les coups sont permis pour « abattre » l’adversaire, diront-certains. Les réseaux sociaux ont un pouvoir à la fois libérateur et aveuglant dans des situations d’urgence et les utilisateurs doivent apprendre à faire la part des choses.

Une histoire de mouton

« Une colonne de moutons mercenaires vient de prêter allégeance au Général. Ils sont dangereux, armés de la queue aux dents. Ils ont assiégé marchés et yaars et menacent de s’en prendre aux mosquées si la fête de tabaski est toujours maintenue. Vérifiez voir si vos moutons sont toujours à leur place ! Tant pis pour ceux qui partagent les posts sans les lire ». Voici un texte publié dans la nuit du 22 septembre sur Facebook et qui pouvait créer la panique si les destinataires n’avaient pas pris le soin de lire le message jusqu’au bout en faisant le rapprochement avec la fête de l’Aïd-el-Kébir prévue pour le surlendemain. Bref, cet humour du destinateur n’a pas été du goût de certains internautes pour qui l’atmosphère était assez tendue pour plaisanter. Quant à ceux qui avaient compris la publication, ils semblaient dire que « Quelle que soit la couleur du mouton, la Tabaski aura lieu ».

Le Burkina, un bien inestimable

Aucun peuple ne souhaite vivre enchainé, aucune lutte ne mérite d’être salie. La crise que traverse le Burkina et qui enseigne aux futurs dirigeants qu’« on ne piétine pas les testicules d’un aveugle deux fois », ne doit être un motif pour un règlement de compte entre partis ou individus. Après l’insurrection populaire, des sages ont maintes fois appelé les Burkinabè à promouvoir la culture de la vie et à privilégier le bien commun plutôt que les intérêts de groupes.Le Burkina Faso est au peuple ce qu’une mère est à chacun de nous. Alors, vigilance sur la toile et évitons d’ajouter « de la haine à la haine » car la défaite est orpheline.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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