Actualités :: Fermeture de Savane Médias : Le blues des agents, en attendant la (...)

Les auditeurs, téléspectateurs et internautes ont appris la mauvaise nouvelle le mercredi 24 avril 2024, via la page Facebook de Savane Médias. Les services des impôts ont fermé les locaux de Savane FM et Savane TV pour impayés d’impôts. Six jours plus tard, une équipe de Lefaso.net est partie toucher du doigt la « nouvelle vie » des agents de ce groupe de médias, ce mardi 30 avril 2024.

L’ambiance est calme. Un groupuscule d’hommes échange sous le hangar à l’entrée de Savane Médias. Un autre est installé au kiosque à café collé au bâtiment. Voici le nouveau quotidien des agents de Savane Médias.
Pour impayés, les services des impôts ont fermé l’accès au bâtiment. « Fermé impôts », peut-on lire sur les affiches.

Issa Oumar Atiyé est journaliste reporter et présentateur à Savane Médias (radio et télévision). Il revit encore difficilement la scène du mercredi 24 avril 2024. « Comme d’habitude, on était en train de préparer le journal. J’étais de présentation lorsque les agents des impôts sont venus nous sommer de libérer le bâtiment », relate-t-il.

Ce jour-là, les auditeurs et téléspectateurs se sont contentés juste du flash info avant la fermeture. « On avait libéré le bâtiment sans faire la production habituelle », confie le journaliste reporter et présentateur.

Une vue des agents du groupe Savane Médias arrêtés sous le hangar

« Tout est en bonne voie »

Selon le chef de l’information, El hadj Soumaïla Rabo, il s’agit de 300 millions de francs CFA d’impayés d’impôts. Avant de rouvrir, le groupe doit payer 25%, ce qui équivaut à plus de 69 millions.

« La direction est toujours à pied d’œuvre. Nous sommes en train de mobiliser des fonds avec nos partenaires et toutes les bonnes volontés qui expriment leur désir de soutenir Savane », rassure Soumaïla Rabo. « Tout est en bonne voie. D’ici là, on va retrouver notre rédaction », ajoute-t-il.

« Le journal et le terrain me manquent »

En attendant la réouverture, les agents ont du mal à s’adapter à leur nouvelle vie. « C’est dur à supporter. Généralement, nous venons à 6h pour rentrer à partir de 21h. C’est devenu notre habitude. Et quand on nous prive de cela, c’est difficile », affirme le journaliste Issa Oumar Atiyé, avec amertume.

La nostalgie de retrouver la rédaction se lit sur le visage. « Notre travail nous manque. Personnellement, le journal et le terrain me manquent. Il en est de même pour tous mes collègues », confie Issa Oumar Atiyé.

La réouverture de Savane Médias est la prière de tous les agents

Après 24 ans de service dans la boîte, Gilbert Minougou, agent de liaison, vit une expérience particulière. Avant, il montait au service à partir de 3 heures du matin pour retourner chez lui vers 15 heures. Ce quotidien a pris un coup. Désormais, il vient à partir de 8 heures du matin pour bavarder avec ses collègues avant de rentrer à midi.

« Je souhaite que les patrons trouvent une solution pour que le travail reprenne vite », prie Gilbert Minougou. Il insiste sur les charges sociales qui lui mettent la pression. « Nous sommes des pères de famille, beaucoup vivent en location donc ce n’est pas facile », murmure-t-il.

Des affaires en pause

Le technicien Hamed Yaméogo a du mal à décrire la situation actuelle. « C’est difficile pour l’instant », nous raconte-t-il. Il avait l’habitude de travailler de 3h du matin jusqu’à 11h. « Maintenant, je passe tout mon temps à dormir seulement. Je n’ai pas le choix », souligne-t-il impuissant.

Gilbert Minougou (à droite) en train de pronostiquer un pari de courses des chevaux avec son collègue

Même au niveau du parking, le business a pris un coup. Salfo Kaboré ne se fait plus d’argent. « Personne ne vient parce qu’on ne travaille pas. Même lorsque quelqu’un vient pour déposer un courrier et qu’il se rend compte que c’est fermé, il repart », affirme le « parqueur ».

Quand le média fonctionnait, Salfo Kaboré pouvait faire une recette de 2 500 francs CFA en moyenne par jour. Désormais, il se contente de venir au service causer avec ses amis et collègues avant de retourner chez lui.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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