Actualités :: Téléphonie mobile : Lutte contre la fraude dans les appels internationaux ou (...)

Nous nous souvenons que courant le mois d’avril, des propos peu amicaux ont été échangés entre les forces de sécurité et les hommes du droit. Qualifiés de dangereux trafiquants au moment où notre pays traque la grande criminalité, l’opinion publique a rallié très vite le camp de la gendarmerie et condamnant le comportement à la limite complice de la justice avec des bandes de brigands trafiquants des réseaux téléphoniques. L’image est bien plantée et il ne souffre d’aucun doute qu’il faut mettre au frais ces bandits internationaux.

La suite, les supposés fraudeurs ont été reconnus coupables et condamnés à des peines de 12 à 24 mois avec des amendes de vingtaines de millions à payer aux opérateurs. Après ce complot orchestré sur l’opinion, voici les opérateurs dans une offensive médiatique de formation des Magistrats et des OPJ et de communication institutionnelle depuis le 12 août 2015.

Sans être un spécialiste du droit en matière de télécommunication ni des nouvelles technologies de l’information, mais un simple usagé, je m’interroge au fond sur le bien-fondé de cette plainte des opérateurs, du traitement au pénal de cette affaire et de la sentence du tribunal.

En effet, l’évolution de l’infrastructure informatique et de l’internet permet aujourd’hui le transport simultané des données, de l’image et du son. Des logiciels gratuits permettent au simple analphabète de communiquer au téléphone avec son appareil mobile ayant un accès internet offert même par les opérateurs. Je citerai Skype, Viber, Talk, etc. L’essentiel étant d’être connecté par internet via wi-fi ou par l’option données mobiles de tout terminal qui les supporte (ordinateur de bureau, portable, téléphone mobile, Ipad, Note, etc.). Les appels téléphoniques sur ces terminaux sont devenus une pratique courante et vulgarisée par la plus part des usagers de l’internet mobile tant au niveau national qu’international.

De ce qui précède, s’il y a condamnation, je m’interroge sur les faits objet de la condamnation. Est-ce le fait d’utiliser un terminal (téléphone mobile, tablette, SIMBOX) pour recevoir ou émettre des données ou des voix par internet ou est-ce le fait de rediriger ces voix et son d’un terminal vers d’autres terminaux en utilisant le réseau des opérateurs ?

Sans vouloir être l’avocat de brigands, si tel est le qualificatif donné à ceux qui exploitent cette technologie, il y a lieu d’élargir le champ des arrestations et des condamnations à tous les usagers de skype, viber, Talk, etc, à partir de leurs téléphones mobiles en accès internet. Plus de la moitié des usagers de l’internet mobile passeront à la casserole.

L’E-mail a fait disparaître quasiment le FAX et la lettre postale. Est-ce pour autant que les opérateurs internet ont été condamnés pour usage de technologie nouvelle et « gratuit » ?

Le SIMBOX fonctionne ici comme un standard qui reçoit et redirige/dispatch des appels téléphone analogique extérieurs d’un immeuble/service aux destinataires en réseau local dans le système téléphonique filaire. La seule différence est que le réseau de filaire est remplacé par le réseau mobile des opérateurs. Ces opérateurs sont néanmoins payés pour le trafic sur leurs puces utilisées, à moins que les puces ne soient fraudées.

A moins que ce ne soit un complot de ces multinationales pour nous empêcher de profiter des avancées technologiques à moindre coût, je comprends mal au plan technique la plainte et la condamnation.

Aujourd’hui, dans certains pays comme le Canada, il n’y a plus de facturation téléphonique mais de connexion internet.
J’invite la ligue des consommateurs et les spécialistes des NTIC à se saisir de cette affaire.

Moussa Kaboré

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