Actualités :: Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le (...)

Nathalie Somé a-t-elle été victime de sa bonne foi ou d’une intention externe ? C’est la question légitime à se poser au regard de la ‘’tournure’’ qu’est en train de prendre la décision suspendant les émissions d’expression directe. Pourtant, on avait jusque-là cru à une relation de collaboration entre l’institution et les médias ! Nathalie Somé, présidente du CSC et son équipe sont-ils arrivés à cette décision de toute bonne foi, se sont-ils vu obligés de rendre service… ou ont-ils simplement ‘’subi’’ l’intention de personnes hostiles aux critiques du peuple ?

En tous les cas, « on » a tapé là où ça a fait mal car, dit-on, la liberté d’expression est le second droit fondamental de l’Homme après le droit à la vie. D’où toute la légitimité des réactions qui ne tarissent pas à l’encontre de la mesure. Une situation encore « inconcevable » dans un contexte de transition, transition perçue comme la résultante de la lutte pour la « liberté et la démocratie ».

Au cas où la décision aurait été prise de toute bonne foi, il serait simplement intéressant qu’elle soit simplement revue de concert avec les professionnels, en prenant en compte les attentes de chaque « partie ». L’erreur est humaine. Mais y persister, donnerait l’allure d’autre chose. Et l’erreur ici peut-être, c’est celle d’avoir pris la ‘’partie’’ pour le ‘’tout’’. En d’autres termes, ce qui heurte l’intelligence, c’est de s’être appuyé sur « quelques » failles constatées sur « quelques » médias pour faire porter la croix à tout le monde.

Quel est le mérite de ceux qui s’échinent à bien faire leur travail ? Pourquoi vouloir émousser le professionnalisme et la bonne foi des autres ? Cette décision n’est-elle pas une façon de niveler par le bas que d’inciter les autres vers la perfection ?

La mesure étonne donc plus d’un et laisse de nombreux Burkinabè perplexes. Une certaine opinion reste même convaincue qu’elle n’est que simple incarnation d’une certaine volonté venant d’« hommes forts » de la transition.

Les tenants de cette hypothèse se souviennent, entre autres, du discours « musclé » du Président du Faso du 31 décembre 2014, vite ‘’fustigé’’ par les leaders syndicaux, des organisations de la société civile et par l’opinion publique. Egalement, en début avril, c’est le Premier ministre qui avait embouché la même trompette contre les « mouvements de grèves désordonnées, les revendications intempestives ». Aidé dans cet élan par des organisations de la société civile. Cette dernière tentative fut également ‘’réprimée’’ par l’opinion publique avec en prime, un rappel à ceux-ci des circonstances de leur ascension actuelle. Alors, faut-il, effectivement, loger cette mesure du CSC dans cette dynamique ?

Si tel est le cas, les instigateurs peuvent en tirer toutes les conséquences et se réjouir du fait que le peuple s’est bien approprié la maxime consacrée du « plus rien ne sera comme avant ». C’est cela aussi la ration de la démocratie ! Et à ce sujet, on peut mieux mettre au goût du jour, l’analyse de Thomas Sankara qui disait que « la démocratie est le peuple avec toutes ses potentialités et sa force. (…). Là où le peuple peut dire chaque jour ce qu’il pense, il existe une véritable démocratie car il faut alors que chaque jour l’on mérite sa confiance ».

Cependant, cette décision, aussi impopulaire fusse-t-elle, vient rappeler à chaque Burkinabè, la nécessité de cultiver encore plus le sens de la responsabilité dans les propos et comportements de tous les jours car la cohésion sociale et la paix sont la somme des comportements individuels. Et la société burkinabè sera ce que chaque Burkinabè voudra qu’elle soit.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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