La première édition du concours de détection de jeunes talents dans le domaine des TIC dénommée concours Génie TIC a connu son apothéose ce 30 avril 2015. La soirée gala organisée à l’occasion devait permettre de dévoiler et récompenser les lauréats. Mais, de lauréats, il n’y en aura pas. Le jury officiel, ayant estimé qu’aucun des neuf projets finalistes ne mérite le prix mis en jeu, a déclaré le concours infructueux. Les finalistes se contenteront donc de prix d’encouragement.
Lancé le 6 février 2015, le concours Génie TIC avait pour but de détecter, faire connaître, primer et valoriser des jeunes talents âgés de 30 ans au plus, porteurs de projets d’entreprises ou de solutions techniques innovantes basés sur les TIC. Cette compétition doit permettre aux lauréats d’intégrer un incubateur qui sera érigé, à termes, dans le technopôle TIC qui sera créé à Ouagadougou. Cinq catégories ont été prises en compte dans le cadre de la première édition de ce concours. Il s’agit de : l’élevage, l’agriculture, la santé, l’éducation et le commerce. Le lauréat dans chaque catégorie devait repartie avec la coquette somme de sept millions de francs CFA, ainsi qu’un accompagnement pour mettre en œuvre son innovation. Le jeu en valait donc la chandelle. Et, les candidatures ont afflué au niveau du comité d’organisation.
Après avoir passé à la loupe les 45 dossiers de candidatures, le jury technique en a retenu neuf pour la finale. Ces différents candidats ou groupe de candidats sont passés devant un jury officiel. Dans sa notation, Alain Coeffé (président du jury) et son équipe ont retenu deux critères principaux : la présentation générale (caractère innovant : 5 pts, la maîtrise du sujet : 5 pts, la faisabilité du projet : 5 pts) et l’impact socio-économique et industriel (5 pts) du projet. Un travail qui vient compléter celui déjà effectué par le jury technique.
Aucun projet ne mérite les sept millions
A
insi, après délibération du jury officiel, il ressort qu’aucun postulant n’a obtenu la moyenne de 12/20. Les moyennes sont comprises entre 9,6/20 et 11,4/20. « Le jury officiel, après une étude approfondie de ces notes, a acquis l’intime conviction qu’aucun d’eux ne présente un caractère innovant majeur, ni à mesure d’impacter réellement les secteurs socio-économiques et industriels. Ce constat rejoint celui préalablement effectué par le jury technique. Par conséquent, n’ayant trouvé aucun projet qui réponde au cahier des charges, le jury officiel a estimé qu’aucun des neuf projets ne mérite le prix mis en jeu, et déclare alors le concours infructueux », a précisé Alain Coeffé, le président du jury officiel.
Des prix d’encouragement
Cependant, le jury estime que les finalistes de la compétition méritent néanmoins des encouragements. Une somme forfaitaire a été remise à chaque groupe en fonction de son classement. Ainsi, dans la catégorie Santé, FORDIA a reçu 1,750 millions de francs CFA.
Dans la catégorie Education, les prix sont répartis comme suit : Le Savoir (1er avec une moyenne de 11,4/20) a reçu 1,750 millions de francs, Bangré (2e avec une moyenne de 11,1/20) a reçu 1,5 millions de francs, BFéducation (3e avec une moyenne de 10,4/20) a reçu 1,250 millions de FCFA et un million de FCFA pour Sirah webschool (4e avec 10,3/20 de moyenne).
Dans la catégorie Commerce, Yo man (1er avec 11,5/20) est reparti 1,750 millions de FCFA, 1,5 millions de FCFA pour Colis-Trans (2e avec une moyenne de 10,3/20), et 1,250 millions pour Switch Maker (3e avec 9,6/20).
Des recommandations pour l’avenir
En vue d’améliorer les éditions à venir, le jury a formulé une dizaine de recommandations. Ce sont, entre autres :
donner assez de temps aux postulants pour l’implémentation de leur projet
déléguer l’organisation au secteur privé
fixer une moyenne minimale d’éligibilité pour accéder à la phase finale
ouvrir le concours à d’autres catégories comme les secteurs de l’énergie, la sécurité…
ouvrir le concours à tout burkinabè résidant ou non au Burkina et âgé de moins de 30 ans
associer les utilisateurs finaux des innovations (acteurs du secteur) pour mieux apprécier l’apport de l’innovation dans leur secteur
envisager à l’avenir des prix spéciaux pour encourager certains postulants qui ont bien travaillé dans un domaine précis mais qui ne peuvent pas être primés.
Dans son discours de clôture, Amadou Nébila Yaro, ministre du développement de l’économie numérique annoncé la pérennisation du concours. « Au regard des résultats et des analyses des différents jurys, je demande de redoubler d’effort pour être au rendez-vous des prochaines éditions et faire des TIC un levier de développement de notre pays », a-t-il lancé aux futurs postulants. Il a également souligné que les recommandations pertinentes formulées par les membres du jury seront prises en compte pour la prochaine édition.
Moussa Diallo
Faso-tic.net
