Actualités :: Journée mondiale de la liberté de la presse : les médias d’Etat ou de service (...)

« Laissez le journalisme prospérer ! Vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des sexes et la sécurité à l’ère du numérique ». C’est sous ce thème qu’est célébrée le 3 mai 2015, la journée mondiale de la liberté de la presse. Mais au Burkina, le Centre national de presse Norbert Zongo commémore l’évènement sous le thème : « Médias d’Etat ou de service public ? Etat des lieux et perspectives ! ». Et quoi de mieux qu’un panel sur la question animé par des professionnels de la communication et du droit, pour débuter l’acte 1, ce samedi 2 mai au centre des archives nationales.

Autocensure, dépendance, partialité sont autant de clichés que l’on colle souvent aux médias d’Etat du fait qu’ils ne remplissent pas assez bien leur rôle d’intérêt général. Au Burkina Faso, l’image de certains d’entre eux, s’est profondément écorné du fait de leur position jugée « partisane » par l’opinion publique. En témoignent les casses des évènements d’octobre 2014. Depuis lors, il parait impérieux de réfléchir sur les actions à entreprendre pour que ces médias d’Etat soient véritablement des médias de service public professionnels et soucieux du pluralisme d’opinions.
C’est ce sur quoi, les panélistes ont exposé en fin de matinée ce 2 mai dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse. Il s’agit du Pr Serge Théophile Balima, de l’avocat Me Prosper Farama, du président de l’observatoire burkinabè des médias, Jean Baptiste Ilboudo, et du modérateur Désiré Comboïgo, Vice-président du Conseil supérieur de la communication, représentant Nathalie Somé. Mais bien avant le panel, il y eut le lancement du prix de la meilleure journaliste burkinabè et celui du prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation.

Une frontière à ne pas franchir

A priori, le média d’Etat, média créé par l’Etat, est de facto un média de service public. Ce qui signifie qu’il doit servir l’intérêt général et avoir un certain nombre d’exigences. Pour le Pr Balima, ces exigences sont entre autre le professionnalisme, l’indépendance, l’équité, la liberté d’expression. Mais dans les faits, le média d’Etat burkinabè semble s’auto-museler à cause de ce devoir de « rédevabilité » envers son « créateur ». A travers un zoom dans le passé, le panéliste fait remarquer que la notion même de « Média d’Etat » est en porte-à-faux avec l’aspect libéral de la presse qui se veut avant tout indépendante loin d’une quelconque injonction qui entacherait sur le professionnalisme et la responsabilité des journalistes. Pour Me Farama, si l’Etat doit dicter la ligne éditoriale du média, il faudrait que cela soit en parfaite adéquation avec les principes démocratiques prônés par la constitution burkinabè. A travers plusieurs anecdotes toutes symboliques, l’avocat a fait ressortir le désintérêt à un moment donné des populations pour la télévision nationale jugée partisane dans le traitement et la diffusion de l’information.

Perspectives

La liberté n’étant qu’un état de l’esprit, Jean Baptiste Ilboudo et les autres panélistes s’accordent à reconnaitre qu’il faudrait entre autre façonner un statut particulier adapté aux médias d’état, leur permettre d’avoir une autonomie financière et établir une charte interne des médias publics. Selon le Ministre de la communication Frédéric Nikièma, le gouvernement de transition est particulièrement engagé pour les questions liées à la presse et à ce jour, quatre avant-projets de loi sur la règlementation de la presse écrite, de la communication audio-visuelle, de la presse en ligne et la règlementation de la publicité sont prêtes.

Que le meilleur gagne !

Les jeux sont désormais ouverts. Qui succèdera à Aïssata Sankara pour la 5e édition du prix de la meilleure journaliste burkinabè et à la Nigériane Esther Ogunseye pour le Prix Norbert Zongo du Journalisme d’Investigation ? Les deux concours ont été lancés ce 02 mai par l’ex-lauréate, rédactrice en chef de BF1 et Jean Claude Meda, président d’honneur de l’Association des journalistes du Burkina. L’interview, le reportage et l’enquête sont les genres concernés dans les trois catégories que sont la presse écrite, la télévision et la radio. La date limite de réception des œuvres est prévue respectivement le 30 septembre et le 30 août 2015. Une cagnotte d’1 million de francs CFA attend les premiers de chaque catégorie et le prix Sebgo (ndlr : nom de plume de défunt Norbert Zongo » sera attribué à la meilleure œuvre parmi les trio-gagnant.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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