Actualités :: Kader Cissé, directeur général de « AFRITNT » : « Jusqu’à l’heure où je vous (...)

Dans un communiqué conjoint daté du 7 mars 2015, le Conseil supérieur de la communication et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes attiraient l’attention du public sur l’illégalité des activités que mènent la société « AFRI TNT ». Mais, jusqu’à ce jour 10 mars 2015, de nombreux clients faisaient le pied de grue devant la boutique qui propose le « premier décodeur TNT de la zone UEMOA » à 5000f CFA. Pourtant, les portes sont hermétiquement fermées. Néanmoins, nous avons pu entrer en contact avec le directeur général de ladite société, Kader Cissé. Même s’il a suspendu la vente desdits décodeurs, il se défend d’être dans l’illégalité. Brandissant plusieurs documents signés par le président de l’ARCEP ou la présidente du CSC. Surtout qu’il n’a toujours pas reçu une notification quelconque des autorités de régulation sur le caractère illégal de ses activités. Kader Cissé dit être surpris par ces communiqués et invite ses clients au calme en attendant de comprendre mieux ce qui lui est reproché.

Lefaso.net : Un communiqué conjoint de l’ARCEP et du CSC fait état de l’illégalité des activités que mène votre société, Afri TNT. Comment réagissez-vous ?

Je suis étonné de ce qui se passe. Je ne vais pas rentrer dans les polémiques parce que je respecte l’autorité de l’Etat. Mais, je pense que si on estime que je suis en faute, le minimum, c’était de me notifier, me demander d’arrêter de vendre, régulariser ma situation d’abord. Je n’ai pas été entendu, je n’ai pas été notifié. A ma grande surprise, c’est au journal télévisé du samedi 7 mars que j’ai appris que mon activité était illégale. Je pense qu’une entreprise d’un Burkinabè qui vit ici, qui travaille avec vous, le minimum c’est qu’on m’appelle, qu’on me pose des questions et si je ne suis pas dans la réglementation, que je m’y conforme. Ce n’est pas une entreprise qui fuit. Mais, qu’on ridiculise des investisseurs burkinabè, c’est décevant… Mais, je pense que dans les jours à venir, on pourra s’expliquer plus. Si non, jusqu’à l’heure où je vous parle, je n’ai reçu aucune notification. Je suis en train de leur envoyer des courriers pour leur demander en respectant ce que la loi dit.

Plusieurs dizaines de personnes attendent encore devant votre boutique, seront-ils servis ?

J’ai cessé de vendre pour l’instant et je demande aux populations de bien vouloir prendre leur mal en patience et d’attendre que je puisse savoir ce qu’on me reproche exactement, que je puisse me justifier et régler tout ce qu’il y a à régler. Je n’irai pas à l’encontre de la loi en continuant de vendre. Ils ne m’ont pas interdit de vendre, on ne m’a pas envoyé de note. Mais, ils disent que c’est illégal. Donc, je demande aux populations de rester calme et d’attendre que je puisse comprendre. Si je suis notifié et que je dois me défendre, je me défendrai. S’il y a des documents qu’ils veulent et que je n’ai pas, que je dois mettre à jour avant de continuer le travail, je le ferai.

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui avec cette situation ?

Je suis vraiment déçu qu’on ne puisse pas m’appeler, qu’on ne puisse pas m’envoyer une correspondance pour me notifier ce qu’on me reproche. Pourtant, j’ai de très bons rapports avec la présidente du CSC, j’ai de très bons rapports avec le président de l’ARCEP. Je ne sais pas pourquoi ce genre de comportement comme si j’étais un délinquant. Je suis burkinabè, je viens investir au Burkina, je suis chez moi et je veux être un exemple dans mon pays.

Vous estimez être dans la légalité ?

Jusque-là, je pense que je suis dans la légalité. Mais, on ne peut jamais dire que sur le plan du droit, on connait tout. Maintenant, si on me reproche quelque chose, qu’on me le prouve. On ne m’a rien notifié jusque-là. Je suis au même niveau d’information que toutes les populations. C’est des gens qui m’appellent du Canada, des USA et de partout pour me demander ce qui se passe. Je tombe des nus. Depuis le 04 mars, je n’ai que des problèmes d’abord avec le SIAO (ndlr : le MICA) ; le 05 c’est l’ARCEP qui m’interpelle ; le 07 mars, c’est un communiqué du CSC et de l’ARCEP qui dit que je travaille dans l’illégalité. En une semaine, ce que j’ai vécu, je me demande si j’ai encore envie de travailler dans mon pays.
Si je n’avais pas de fréquence, je n’aurais jamais investi. Si je n’avais pas de lettre de ces autorités, je n’aurais jamais investi. Je l’ai fait pour que mes compatriotes puissent être à l’aise.

Avant, il y a eu l’affaire de ‘’télé Soleil’’, quel rapport avec Afri TNT ?

Heureusement que vous m’avez rappelé qu’il y avait eu une précédente affaire entre l’ARCEP et moi. On m’avait attribué une fréquence sur laquelle j’avais émis et après, il se trouvait qu’ils avaient donné la même fréquence à l’ONATEL et il y avait des problèmes. Mais, je me suis mis au-dessus de tout ça pour travailler et montrer que j’ai envie de participer aussi au développement de mon pays. C’est le même président de l’ARCEP qui avait dit à tout le monde qu’il n’y a pas de problème à part le problème de fréquence. Et aujourd’hui, il dit que je ne suis pas dans la légalité alors que c’est lui qui a signé les fréquences… Bon, je ne sais pas ce qu’on me reproche, mais j’attendrai de voir. Je pense que les autorités compétentes sont conscientes de ce qu’elles disent et de ce qu’elles font.
S’ils ne le savent pas, je peux leur rappeler que je suis le seul à émettre en TNT dans toute la zone UEMOA. Ça doit être une fierté pour une nation, surtout pour un pays comme le Burkina qui évolue principalement dans la prestation de services. C’est dommage. Je suis très déçu parce que je n’ai pas été approché. C’est tout. Si, je suis en tort, je demanderai pardon à tout le peuple burkinabè.
Si j’ai fait des choses, qu’on m’appelle et qu’on me dise que ça, vous n’avez pas l’autorisation pour le faire. Je vois d’autres personnes qui vendent des décodeurs et qui n’ont pas de licences. Mais, moi je crée une entreprise pour vendre des décodeurs et que ça crée des problèmes, il y a un problème.

Il vous est reproché d’être à la fois distributeur et éditeur…

AFRI TNT n’est pas éditeur de services. Il ne fait que la vente des décodeurs et des abonnements. Afri TNT n’est pas transporteur, en aucun cas. Je défie quiconque de venir montrer sur les décodeurs qu’il a acheté, que c’est marqué Afri TNT dessus. Ça n’existe pas. Donc, j’attends de voir qu’est-ce qu’on me reproche. Je ne suis pas le genre de personne à affronter. Je me bats pour pouvoir avancer.

Quel rapport entretenez-vous avec les autres distributeurs ?

Je suis venu avec une politique qui n’est pas celle des autres. Je suis allé chercher la classe moyenne, des gens qui peuvent payer 5000f par mois. C’est eux mes amis, c’est eux que je veux. Je ne suis pas allé chercher quelqu’un à partir de 10 000f ; 15000f ou 20000f. Donc, normalement je ne dois pas avoir de problème avec les autres distributeurs. On se complète. C’est pour que celui qui veut payer à 100 000f, qu’il puisse le faire, que celui qui veut payer à 5000f aussi puisse le faire. Donc, je pense qu’on doit travailler main dans la main pour que tous les burkinabè gagnent ce qu’ils veulent. C’est comme ça qu’on va réussir à apaiser les populations et les amener dans la compréhension des choses. Je n’ai pas de problème avec aucun distributeur.
Entretien réalisé par Moussa Diallo
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