Actualités :: Visite du Premier ministre à Zawara : Luc Adolphe Tiao découvre une commune (...)

Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, accompagné du ministre en charge des Infrastructures, a effectué une visite, le 16 septembre 2012, dans la commune rurale de Zawara (province du Sanguié), à environ 150 km à l’Ouest de Ouagadougou. Il s’est agi, pour le chef du gouvernement, de toucher du doigt les réalités de cette partie du Burkina et de recueillir les doléances des populations.

Située à 8 km de la nationale n°1, en bifurquant à droite en venant de Ouagadougou, l’accès à la commune de Zawara est particulièrement difficile. Cela, en raison de la présence d’une rivière, où le niveau d’eau est assez élevé. Alors qu’il faut obligatoirement la traverser avant d’atteindre Zawara, située à quelques encablures du goudron. Le Premier ministre, en effectuant une visite dans la localité, a voulu vivre cette réalité et se donner une idée de l’état d’enclavement de la localité. Voilà pourquoi, il a emprunté un zodiac (une pirogue) de la Brigade nationale des sapeurs pompiers, dont des éléments ont été dépêchés sur les lieux, afin de faciliter l’accès à Zawara.

Une fois sur place, le Premier ministre a d’abord rendu une visite de courtoisie au chef coutumier de la localité chez qui il a demandé et obtenu soutien et bénédictions pour la réussite de sa mission à la tête du gouvernement. Cap a ensuite été mis sur à la préfecture de Zawara. Le chef du gouvernement y a découvert un vieux bâtiment construit en 1983 et totalement délabré. Dans cette bâtisse, le préfet, Abdoulaye Tialla, se démène tout seul, dépourvu d’agents, seulement aidé dans ses tâches d’un bénévole. A l’inspection de l’enseignement primaire, Luc Adolphe Tiao à découvert un bâtiment certes neuf, construit en 2011, mais dont le toit, à certains endroits, laisse couler l’eau en cas de pluie.

C’est à l’école primaire de Zawara que le Premier ministre a été davantage choqué. En effet, il y a constaté le mauvais état et le manque criant de tables-blancs pour les élèves. Selon le directeur de l’école, Adolphe Bassolé, dans cet établissement de 435 élèves, il n’y a pas plus de 50 tables-bancs en bon état. L’instituteur a expliqué au Premier ministre qu’au Cours préparatoire première année (CP1), 40 élèves sur les 126 que compte la classe, s’asseoient à même le sol, pour suivre les cours, faute de places suffisantes. Au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), M. Tiao a découvert également un bâtiment défectueux, dépourvu d’éclairage. Avec l’enclavement de la zone, difficile d’imaginer une possible évacuation sanitaire avec ambulance.

La visite de ces infrastructures a été suivie d’un échange entre le Premier ministre et les « forces vives » de la commune rurale. Au cours de cette rencontre, le désenclavement de la zone a constitué la préoccupation majeure des intervenants. Mais, les jeunes ont demandé au chef du gouvernement, la construction d’un barrage, l’accès au Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ), une Maison des jeunes, un centre de formation professionnelle, un terrain de sport … Les doléances des femmes ont porté sur la construction de deux CSPS, l’électrification de quatre autres, la dotation de plusieurs villages de plates-formes multifonctionnelles, l’accès au micro-crédit pour l’élevage et le petit commerce, des forages, entre autres. Malgré une volonté de bien faire, les fonctionnaire se disent confrontés à un certain nombre de contraintes . Elles sont liées à l’insuffisance d’infrastructures, au manque de moyens de déplacements, etc. Le représentant des agents de l’Etat a précisé que dans le domaine de l’éducation, la demande dépasse l’offre.

Ainsi, les 242 admis au CEP et les 100 reçus à l’entrée en 6e n’ont pas où aller pour poursuivre les études, faute de CEG, inachevé. Séance tenante, l’entrepreneur a promis de finir le bâtiment d’ici à la rentrée, si d’aventure il disposait de financements dans l’immédiat. Les fonctionnaires ont aussi exprimé des besoins : 500 tables-blancs, 30 armoires, 30 chaises, 30 bureaux, pour la rentrée et l’électrification des services à partir de l’énergie solaire.

Le chef du gouvernement a expliqué que son objectif est d’être à l’écoute de l’ensemble des communes de la province du Sanguié. Il a indiqué avoir pris bonne note des différentes doléances. Luc Adolphe Tiao a promis de les examiner une fois de retour à Ouagadougou. Mais, il a d’ores et déjà pris l’engagement de doter Zawara d’une nouvelle préfecture en 2013 et d’un nouveau CSPS dans le village de Gouro, d’ici à 2014. Il a aussi promis la réfection du CSPS de Zawara et la dotation de l’école de table-bancs, même si le nombre n’atteindra pas les 500 comme demandé cette rentrée. Aux jeunes, il a marqué la disponibilité du gouvernement à les aider, à travers le programme spécial de création d’emplois.

Des efforts seront faits à l’endroit des femmes pour leur trouver des plates-formes multifonctionnelles et des forages. Tout en encourageant les fonctionnaires, Luc Adolphe Tiao a souligné qu’il ne ménagera aucun effort pour améliorer leurs conditions de travail. Le Premier ministre a surtout indiqué qu’une solution sera trouvée pour que Zawara puisse être accessible. Le ministre en charge des Infrastructures, Jean Bertin Ouédraogo, a expliqué que des entreprises seront rapidement recrutées, pour intervenir. « Mais, pour cela, il faut que les eaux se retirent », a-t-il précisé. Il a promis la construction d’un pont métallique pour soulager le calvaire de la population, en attendant la réalisation d’un ouvrage normal.

Le chef du gouvernement a marqué la disponibilité de l’Etat à aider Zawara, mais il a dit aux « forces vives » de la localité que le développement de leur commune leur incombe aussi. Il les a ainsi exhortées à prendre des initiatives dans ce sens. La visite de Luc Adolphe Tiao s’est achevée par la remise d’équipements sportifs (2 ballons et 2 jeux de T-shirts) aux jeunes de Zawara, dans le cadre de la coupe de l’unité régionale, regroupant les communes de la province du Sanguié et initiée par Luc Adolphe Tiao. Le chef du gouvernement a aussi remis à la communauté musulmane de Zawara, un billet d’avion de la part du président du Faso, afin de permettre à un fidèle de faire le prochain pèlerinage à la Mecque.

Gabriel SAMA


Le Premier ministre choqué

« Cette visite à Zawara m’a beaucoup ému. A la limite, j’ai été choqué de voir l’état dans lequel se trouve cette commune totalement coupée du reste du pays. Nous avons visité les services et j’ai eu l’impression que c’est une commune qui est abandonnée. Bien sûr que la communalisation intégrale est un défi énorme, qui demande l’engagement des populations, mais aussi un engagement fort de l’Etat. Et ce que nous avons vu ne peut vraiment pas s’appeler une commune. Pour la question de l’accès à Zawara, c’est un vieux problème. J’ai tenu à vivre les conditions dans lesquelles les populations se déplacent.

C’est pour cela, nous avons dû faire appel à un zodiac ( une pirogue) des sapeurs-pompiers, pour pouvoir traverser la rivière et atteindre Zawara. Mais c’est une situation qui dure depuis quelques années et nous souhaitons sincèrement qu’elle puisse changer. Car la vision du chef de l’Etat, c’est un développement harmonieux du Burkina Faso. Et je pense qu’un effort doit être fait. Parce que Zawara n’est pas la seule commune qui se trouve dans ces conditions. Nous souhaitons que cela change définitivement et nous allons nous pencher sérieusement, pour voir comment accompagner la communalisation pour qu’il y ait un minimum d’infrastructures et de routes, dans les chefs-lieux des communes rurales.

J’ai dit à la population que je ne pouvais pas prendre, séance tenante, des engagements. Nous allons examiner les doléances. Mais, je peux considérer que la construction d’un ouvrage sur cette rivière est devenue prioritaire, et le ministre en charge des Infrastructures qui a bien voulu m’accompagner en a pris note. Nous ferons le maximum pour que cet ouvrage soit réalisé pour le désenclavement de la zone ».

G. S

Sidwaya

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