Actualités :: Traitement du SIDA : Plus de deux mille patients sous ARV

2500 personnes environ sont sous traitement anti-retroviral, un chiffre en deça des attentes des malades. Mais le plus important, c’est que la "prise en charge médicale s’améliore".

C’est du moins la position de André Joseph Tiendrébéogo, secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles, qui ouvrait un séminaire de formation (organisé par l’ONUSIDA dans le contexte de la quinzaine des Nations unies) à l’intention des hommes de média. C’était le 21 octobre dernier au Relax hôtel.

2500 personnes environ sont sous traitement anti-retroviral au Burkina, un chiffre en deçà des besoins de prise en charge des malades. Mais le plus important n’est pas là, l’essentiel étant que la prise en charge médicale des malades " s’améliore progressivement ". Il y a peu, le nombre de personnes traitées sous ARV était de 1600. André Joseph Tiendrébéogo, secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles, réagissait aux questions d’une trentaine de journalistes réunis à l’occasion d’un séminaire de formation des médias sur le leadership et les actualités VIH/SIDA en relation avec les objectifs du millénaire. Il faut dire que le Burkina Faso fait partie des pays bénéficiaires de l’initiative " three by five " qui vise à mettre sous traitement 50% des patients VIH/SIDA en besoin de traitement d’ici 2005.

"L’argent des malades"

"L’argent destiné aux malades arrive aux malades". On a l’impression contraire parce que l’argent ne suffit pas. C’est l’adresse du secrétaire permanent à ceux qui s’interrogent sur la véritable destination des sommes allouées à la lutte contre le Sida, en tout cas dont sa structure a la gestion.

Bagnomboé Bakiono, coordonnateur national de Réseau africain des jeunes contre le Sida (RAJS), d’un tempérament visiblement jovial, change de mine quand on lui demande si les associations de lutte anti-Sida ne s’enrichissent pas finalement sur le dos des malades. "Aucun bailleur de fonds, martèle-t-il, ne donne de l’argent liquide. Ce sont des programmes que les bailleurs financent, pas les malades. Les gens croient qu’il y a de l’argent dedans. Je ne suis pas payé pour ce que je fais. C’est parce que j’aime ce métier". Puis de lâcher : "C’est un travail ingrat".

" Vivez et laissez vivre"

" Vivez et laissez vivre ". Combien de Burkinabè ont entendu ce slogan qui invite chacun, à son niveau, à atténuer la stigmatisation et la discrimination à l’égard des malades. A propos de discriminations, il ressort du séminaire que dans certaines ambassades, il fallait obligatoirement faire le test du Sida pour l’obtention du visa.

Même si la pratique tend à disparaître, indique une formatrice, il reste qu’elle existe sous d’autres formes, se traduisant par exemple par la question de savoir si le candidat à l’émigration a récemment suivi un traitement de plus d’un mois. Autant de pratiques regrettables qui amènent Halidou Ouédraogo du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), qui présentait un exposé sur le VIH/Sida et les droits de l’homme, à plaider pour une législation spécifique pour les personnes vivant avec le VIH/Sida. Il est possible selon lui, de rendre les ARV gratuits pour tous les malades, comme "cela se fait au Sénégal ".

L’exemple de la Sonabel

La Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a été invitée à partager son expérience en matière de lutte contre le Sida. Selon son directeur des Ressources humaines, Héma Moussa Ouattara, l’entreprise a créé un fonds de solidarité (démarré en 2002) pour prendre en charge tous les malades. Un fonds qui fonctionne sur un budget de 128 millions de F CFA et dans lequel chaque agent doit verser 1% de son salaire, l’entreprise participant pour 75%.

Pierre Lamizana, coordonnateur du Comité ministériel de lutte contre le Sida dans les Forces Armées (CMLS), qui a présenté l’expérience au sein des Forces armées, a relevé que le test y est obligatoire, ajoute que le militaire est averti, contrairement à certains responsables d’entreprises qui font faire le test à des agents à leur insu. Le séminaire a noté que les médias jouent un rôle déterminant dans la lutte contre la pandémie. Selon une enquête démographique et de santé réalisée en 2003, 97% des femmes ont déjà entendu parler de Sida, tandis que 72% des femmes et 86% des hommes peuvent citer au moins un moyen de protection contre cette maladie, cela grâce aux médias.

Et André Joseph Tiendrébéogo, Mamadou Lamine Sakho, coordonnateur de ONUSIDA au Burkina et Geneviève Ah-Sue, présidente du groupe thématique VIH/SIDA, de féliciter les médias pour leur contribution inestimable dans la lutte. "Ils fournissent un travail de qualité, malgré les moyens limités", souligne le secrétaire permanent qui attire néanmoins l’attention de certains médias qui sapent les efforts de lutte par des articles qui bénéficient de surcroît d’un appel à la une. Un exemple de titre relevé dans la presse : " Ceux qui prônent l’utilisation des préservatifs sont des assassins ", selon lui.

Malgré les acquis en matière d’information, l’adoption des nouveaux comportements tarde à se mettre en place, souligne pour sa part, Geneviève Ah-Sue qui conclut qu’il y a un fossé entre niveau d’information des populations et nouveaux comportements. Elle invite donc les médias à prendre en compte les progrès et à continuer à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le VIH/SIDA. Notons enfin qu’en 2003, sur 15266 poches de sang émanant de donneurs bénévoles, 471 étaient infectées par le VIH, soit une prévalence de VIH de 3,1% selon le bulletin SIDA Retro Infos de juin 2004.

Par Cheick Beldh’or SIGUE
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