Actualités :: REFUS DE LA MAIN TENDUE DU POUVOIR PAR BOKO HARAM : Le monstre se (...)

Le nom du président nigérian Goodluck Jonathan ne lui porte pas chance face au chaos que veut instaurer dans son pays la secte islamiste Boko Haram. L’option militaire utilisée pour faire rendre gorge à ces illuminés a montré ses limites. Et comme quand on n’arrive pas à régler un problème par la force, on négocie, Goodluck a donc fait sienne cette sagesse. En fin de semaine dernière, il a, dans une interview, demandé à la secte de clarifier ses revendications dans la perspective d’un dialogue. Manque de pot, Boko Haram a immédiatement rejeté cette main tendue, soupçonnant un manque de sincérité au motif qu’au moment où le chef de l’Etat faisait la proposition, un nombre important de ses membres, a été arrêté à Sokoto dans le nord-ouest du Nigeria.

Si fait que, pour la secte, le dialogue n’est pas possible dans la situation actuelle. Le message est donc clair : si le chef de l’Etat veut d’un dialogue sincère, il doit, avant tout, libérer les militants de cette secte qui ont eu à poser des bombes, plastiquer des églises et des commissariats de police et tuer d’innocentes personnes qui avaient le tort de ne pas être de la même religion qu’eux ou d’avoir commis le "péché" d’adopter la culture occidentale. En somme, Boko Haram exige une libération sans conditions et sans jugement. Entre le chaos qui menace de s’installer du fait des attentats islamistes et la justice devant laquelle tout citoyen suspecté d’un délit ou d’un quelconque crime doit comparaître, Goodluck doit faire un choix.

Il pensait peut-être faire cesser pour un bout de temps les attentats en entrouvrant la porte du dialogue, mais il n’aura pas le répit escompté. Plus grave, et foi des fous de Dieu nigérians, il doit s’attendre dans les prochains jours à d’autres attaques à Sokoto, semblables à celles menées tout récemment à Kano et qui ont fait 185 morts. Et cela, s’il ne libère pas les membres de la secte emprisonnés. Une pression supplémentaire sur un Goodluck qui ne sait plus quoi faire. Si, au moins, celle-ci avait accepté de négocier ! Malheureusement, ce n’est pas le cas, du moins, pour le moment. La secte se sent en position de force face à un pouvoir traumatisé par les attentats et le risque de chienlit. Le pouvoir cherche une solution pendant que la secte est habitée par des pulsions destructrices. Il est difficile d’y remettre un diable qui s’est échappé d’une boîte. Le monstre est lâché.

En position de force, Boko Haram est dans une logique anarchiste et trouvera toujours un prétexte pour ne pas s’asseoir autour d’une table surtout que sa principale revendication, l’instauration d’un Etat islamique dans le nord Nigeria, est inaccessible et inacceptable. C’est dire que si Goodluck Jonathan libère les prisonniers de la secte, il n’est pas sûr et certain qu’elle viendra à la table de négociations, ni qu’elle cessera ses attaques et attentats. Mais Boko Haram oublie qu’elle donne raison à tous ceux qui n’ont cessé de penser qu’elle est un groupuscule de crapules, d’anarchistes, ne sachant pas finalement ce qu’ils veulent. Même ceux qui avaient un peu de sympathie pour la secte vont finir par ne plus en avoir pour la simple raison qu’elle rate une occasion de poser, officiellement et dans un cadre bien précis, ses revendications. Les opposants à l’usage de la force contre Boko Haram n’ont plus d’arguments valables. Peut-on défendre une personne qui donne elle-même des verges pour se faire fouetter ?

Séni DABO

Le Pays

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