Actualités :: Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et (...)

Les fonctionnaires soumis au Service national pour le développement (SND) à Gaoua boudent ce passage obligé de tout agent de moins de trente ans. Avec la modique somme de 30.000 F CFA, il leur est difficile de joindre les deux bouts, au regard du coût extrêmement élevé de la vie dans cette partie du Burkina Faso. Sidwaya est allé à la rencontre de certains d’entre eux pour comprendre les fondements de leur mécontentement.

Dans la « cité des collines », ils sont de plus en plus nombreux, les « jeunes fonctionnaires » en poste soumis au Service national pour le développement (SND), à se faire entendre sur leur sort. A tous les coins de rue de la ville, on peut les entendre décrier avec amertume le « SERNAPO (Service national populaire) », nom autrefois donné au SND. Ces derniers affirment être confrontés à des problèmes de divers ordres, notamment les questions de logement, de nourriture etc. Cela serait d’autant plus vrai que lorsqu’on fait un tour dans les boutiques et autres lieux de commerce de la ville de Gaoua, on se rend compte de la cherté de la vie.

Les habitants de « la cité du Bafudji », se demandent dès lors où est passée la Ligue des consommateurs. A titre d’exemple, le paquet de sucre se négocie autour de 1000 F CFA dans certaines boutiques. Une heure de connexion internet vous fera débourser la somme de 500 F CFA, tandis que la bouteille de 12 kg de gaz chargée coûte 5 000 F CFA, quoique le gaz soit livré par la SONABHY. Et que dire des maisons, aussi rares que des pierres précieuses et dont le loyer revient extrêmement cher quand on en trouve. Ce sont autant de situations misérables et difficiles auxquelles les fonctionnaires débutants « font face » à Gaoua. Dans de telles conditions, ils se voient souvent obligés de se mettre à 2, 3 et parfois même à 4 pour prendre les maisons et alléger les charges. Bonjour alors les désagréments et autres contrariétés possibles dans les intimités.

Du coup, cela se répercute sur le rendement des agents dans leurs services respectifs. Pour cela, la quasi-totalité des fonctionnaires que nous avons rencontrés remet en cause la raison du maintien du SND. Alors que certains souhaitent une révision à la hausse du montant du pécule, les plus radicaux veulent sa suppression pure et simple. « En toute franchise, nous ne vivons pas, mais nous vivotons. Avec 30 000 F CFA à Gaoua, nous peinons à boucler le mois. Et si tu t’absentes du service, tes supérieurs vont engager des procédures à ton encontre. Dans une certaine mesure, le SND entrave même le développement du Burkina », a raconté Salif Ouattara, un fonctionnaire-SNDiste. Même son de cloche chez Bilidou Bazongo qui déplore la petitesse de la somme qui constitue le revenu mensuel durant cette phase de la carrière du fonctionnaire.

Pour lui, les autorités perdent de vue certains aspects fondamentaux du bien-être des agents publics débutants qu’ils sont. A la Cité SND destinée aux agents de la santé, la situation semble plus alarmante. Nombreux sont ceux parmi les locataires de ladite Cité qui ont passé 6 mois sans leur pécule. Comment se débrouillent-ils dans cette situation ? Mystère et boule de gomme ! En tout cas, ils avouent être contraints à occuper parfois la chambre à deux, voire plus dans une cité dépourvue d’eau depuis un certain temps. Boukary Ouédraogo, technicien du génie sanitaire, fait partie de ces agents. Il estime que le service national doit être supprimé, parce qu’il ne permet pas aux travailleurs d’être rentables. « D’ailleurs la somme de 30 000 F CFA ne peut pas subvenir à nos besoins élémentaires et pour l’obtenir, c’est tout un calvaire. Dans le même temps, on nous demande d’être opérationnels pour construire un Burkina émergent.

C’est impossible », a-t-il martelé. A les entendre, les agents de la santé seraient plus concernés par la lenteur dans le processus de mandatement et de correction. L’obtention de la correction ne serait pas chose facile, même après les 12 mois requis pour l’accomplissement du service. Infirmier d’Etat au CHR de Gaoua, Sibiri Dao dit être confronté à cette dure épreuve. Quinze mois après sa sortie de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP), il continue de percevoir 30 000 F CFA, alors que la fin de son SND devait intervenir 3 mois plus tôt. « Le Service national pour le développement pénalise souvent les agents de l’Etat. Depuis le 15 juillet 2010, date de notre sortie, je n’ai pas eu jusqu’en décembre 2011 mon salaire normal », a-t-il indiqué. Le SND semble alors ne pas être accepté par les fonctionnaires nouvellement sortis des écoles et plus précisément, ceux affectés à Gaoua. Autrement dit, ceux qui ne demandent pas sa suppression souhaitent l’augmentation du pécule pour les promotions à venir.

Karim Bikienga

Sidwaya

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