Actualités :: REPRISE DES OEUVRES UNIVERSITAIRES : Des étudiants refusent de réintégrer (...)

Les cités universitaires se sont ouvertes à nouveau, après leur fermeture suite aux manifestations des étudiants, manifestations nées de la mort de l’élève Justin L. Zongo à Koudougou. Si au niveau des activités académiques la reprise semble "sereine" et ce, par endroits, tel n’est pas le cas au niveau des cités universitaires à Ouagadougou, où la sérénité n’est pas partagée. C’est le constat fait le 6 avril 2011 à la cité Kossodo de Ouagadougou.

Par un communiqué daté du 14 mars 2011, le gouvernement décidait de la fermeture des universités, et partant, de la suspension de toutes les oeuvres sociales universitaires. Du constat fait sur les sites, la reprise des oeuvres sociales est une réalité à la cité de Kossodo. Néanmoins quelques difficultés demeurent.

"Traverser toute la ville avec ses effets, c’est honteux."

En effet, de l’avis de nombreux étudiants rencontrés, il ressort que beaucoup parmi eux n’ont pas réintégré les cités universitaires. Gérald Pehoutou est un étudiant en 2e année UFR/SEG et résident de la cité de la Patte d’Oie, venu pour se réinscrire. Pour lui, la raison est le fait que certains étudiants craignent que les cités soient à nouveau fermées. Alors, nombreux sont ceux qui ne voudraient plus revivre les affres de "la chasse aux sorcières", et éviter pour l’avenir, l’humiliation. Tindwindé Alexis Sawadogo, résident de la cité de Kossodo, à ce titre affirme que : "Traverser toute la ville avec ses effets, c’est honteux." Il confie que des étudiants ont été victimes de pillages, de portes cassées, des matelas et du matériel administratif emportés. Il affirme avoir perdu, lui, son matelas de même que son cohabitant.

A ce jour, ils dorment avec d’autres étudiants en attendant des solutions de la part de l’administration. Yanzon Yé abonde dans le même sens que le précédent sur le fait qu’ils ont fait les frais des vols de matelas. Un autre problème évoqué par l’étudiant Gérald Pehoutou, c’est de pouvoir rentrer en possession de son matelas. La structure chargée des oeuvres sociales qu’est le CENOU leur demande un justificatif, tel que la quittance de paie, avant de rentrer en possession de leur matelas. "Quelque chose qui a été volé, comment le justifier", a souligné Gérald Pehoutou. Si tout semble bien se passer au niveau des restaurants universitaires quelques difficultés subsistent néanmoins. Le CENOU exige le paiement des loyers notamment celui du mois de mars. Or de l’avis des étudiants, c’est dans le mois de mars qu’est survenue la manifestation. Par conséquent on ne peut pas leur exiger un loyer pendant qu’ils n’ont pas eu le temps d’habiter la chambre.

Il précisera qu’à l’heure actuelle, les étudiants sont totalement démunis de moyens financiers, puisque le tableau n’est pas encore lumineux (l’aide n’est pas encore payée). La cité de Kossodo où nous sommes arrivés aux environs de 10h30mn, c’est un calme plat qui nous accueille avec les premières sorties des étudiants pour la "RU". Fabrice Lièrma Dabiré étudiant en 1re année de Droit décrit l’ambiance. "L’ambiance n’est pas sereine vu la manière dont nous avons été amenés à quitter les lieux". Cette situation, selon lui, a fait que des étudiants ne sont plus revenus loger à la cité universitaire. Il affirme que ces derniers ont tout simplement loué des maisons en ville.

Le loyer de mars n’est pas une condition

Des eaux usées qui coulent partout, puent et nous empêchent de respirer a fait remarquer Lièrma Fabrice Dabiré. Les toilettes également, nous sommes venus les trouver bouchées. Aussi, nos matelas ont été ramassés par la conciergerie où il fallait présenter le papier de la caution pour prouver qu’on est résident de la cité. Cette attitude de la conciergerie dénote de la prudence. Le service ayant constaté que du matériel a disparu, a préféré mettre tout le reste en sécurité. Aussi ont-ils suggéré que les résidents qui voudront réintégrer la cité disposent de documents de preuve. Un communiqué de la direction régionale du CENOU rappelait aux résidents, à cet effet, la nécessité de s’acquitter des frais de loyer au plus tard le 10 avril 2011. En rappel, selon un agent du CENOU, ledit communiqué à l’endroit des étudiants n’est qu’une routine. Il n’y a donc pas à s’inquiéter, dit-il.

Aimé NABALOUM - Ambèternifa Crépin SOMDA ( Stagiaires)

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