Après les acteurs du monde judiciaire dans la matinée, le président du Faso a rencontré, dans l’après-midi du 31 mars, les soldats à 16, puis les sous-officiers et les officiers à partir de 18h. Le tête-à-tête entre soldats et président du Faso semble s’être bien passé, à croire la mine qu’ils affichaient à la sortie des deux heures d’entretien.
L’armée de terre, l’armée de l’air, le régiment de sécurité présidentielle…, bref toutes les garnisons du Burkina étaient représentées à cette rencontre entre soldats et le président du Faso, par ailleurs chef suprême des armées. Ils étaient 145 à représenter leurs camarades. Chacun ou du moins chaque délégation avait son mot à dire à Blaise Compaoré sur les problèmes rencontrés. A la sortie de la rencontre, la joie se lisait sur les visages. La joie et l’honneur d’avoir parlé au chef de l’Etat.
D’ici à lundi, les choses doivent se préciser sur une résolution des doléances soumises par les représentants de la grande muette. Des doléances qu’ils se sont refusé de dévoiler à la presse, préférant laver le linge sale en famille. « Nos doléances, c’est un secret militaire », soutient le Caporal Méda Xavier de la garnison de Ouagadougou. Mais selon des indiscrétions le commandement serait mis à rude épreuve. Néanmoins le ton est à l’apaisement. Même si l’on peut entendre par ci et là des phrases telles que « nous allons patienter, mais la patience a des limites », lance un des soldats. Le président a promis d’analyser les préoccupations et de fixer un autre rendez-vous.
Donc, les activités militaires devraient reprendre normalement dans les prochaines heures. « Rassurez-vous, les manifestations sont finies, n’ayez pas peur », lance Nayalgbamba Sawadogo, soldat, 1er classe de l’armée de terre de Ouagadougou. « Les choses sont rentrées dans l’ordre », ajoute un autre. Pourvu que leurs supérieurs hiérarchiques ne remettent pas en cause ce qu’ils disent, quand on sait le respect qu’un soldat doit à un officier.
La rencontre entre le président du Faso et les officiers de l’armée, prévue pour le 1er avril nous situera davantage sur l’attitude que les militaires adopteront. Les populations dont le sommeil est troublé depuis quelques nuits ne souhaitent que le retour des militaires dans les casernes. Leur prière sera-t-elle entendue ? C’est tout le mal que nous souhaitons.
Moussa Diallo
Lefaso.net
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