Actualités :: MANIFESTATION DE MILITAIRES A OUAGA : Une autre version des (...)

Suite aux manifestations de militaires dans la nuit du 22 au 23 mars 2011, en réaction contre une décision de justice condamnant cinq des leurs, plusieurs versions des faits ont été servies aux populations. De toutes ces versions, il est ressorti qu’il s’agit d’une histoire de f... femme. Mais qu’en est-il en réalité ? C’est la question à laquelle un monsieur, qui a souhaité garder l’anonymat, a voulu répondre. Nous l’avons reçu à notre rédaction le vendredi 25 mars 2011 et voici "sa" version.

Des militaires ont récusé la décision de justice condamnant cinq de leurs frères d’armes et l’ont fait savoir dans la nuit du 22 au 23 mars 2011. Pour ce qui est de la raison de leur condamnation, une maltraitance due à une histoire de femme. Mais telles que racontées, un monsieur qui a souhaité garder l’anonymat, pense que les versions servies sont en marge de la réalité des faits. Nous l’avons reçu le 25 mars et il nous a relaté les faits "réels" pour avoir été, selon lui, un proche témoin. Selon notre visiteur du jour, tout a commencé dans la matinée du 28 janvier 2011.

Ce jour, la victime des militaires, un Burkinabè, dessinateur en bâtiment, a appelé à son service pour avertir qu’il ne viendra pas à l’heure. Il avait une course privée en ville, mais ne l’a dit. Il s’est donc rendu au lieu de la course où il lui fallait faire des prises de mesures. Pour ses prises, il avait besoin d’aide et l’a sollicitée auprès d’un monsieur qui habite dans la cour où il effectuait ses travaux. Le monsieur est le sergent qui sera plus tard son bourreau. A la demande d’aide, le sergent a répondu qu’il ne pouvait pas parce qu’il était en train de sortir. Mais en revanche, il a demandé à sa femme d’aider l’ouvrier.

Obligé à se mettre en tenue d’Adam

C’est au cours de ces travaux que le dessinateur en bâtiment et la femme du sergent ont sympathisé et il y a eu échanges de numéros de téléphone portable. Les travaux finis, l’ouvrier s’en est allé. Quelque temps après, il a reçu un SMS du numéro de la femme du sergent lui demandant de revenir. Il est de ce fait revenu et dès son arrivée, il est tombé nez à nez avec le sergent qui a commencé à l’assener de questions. Par la suite, le sergent a appelé ses amis, militaires eux-aussi, à la rescousse. A cinq, il l’ont sommé de se mettre à poil. Comme il n’a pas obtempéré, ils l’ont déshabillé eux-mêmes et l’ont jeté hors de la cour avec sa moto P50. C’est ainsi qu’il a voulu se réfugier dans la cour voisine.

Mais il a été vidé de là par ses bourreaux. Il a alors pris sa moto, tout nu comme un ver, pour se retrouver hors de la vue des militaires avant de s’arrêter dans un chantier pour demander des habits. Un gendarme de passage, intrigué, s’est approché. Après avoir pris connaissance de l’histoire, il a suggéré au dessinateur en bâtiment de se rendre directement à la gendarmerie de Boulmiougou pour déposer une plainte. Ce qu’il fît. Pendant qu’il était à la gendarmerie, les militaires de leur côté ont appelé à l’un des numéros du portable de leur victime. Ils ont eu la secrétaire du service du dessinateur en bâtiment à qui ils ont dit chercher le dessinateur en question pour lui restituer son portable égaré.

Après indication, il se sont rendus au service du dessinateur en bâtiment. Arrivés, ils ont appelé la secrétaire qui a envoyé le gardien chercher le portable. Mais quand celui-ci est arrivé, en plus du portable, ils lui ont remis un colis pour le patron.

Le patron du déssinateur ne l’a pas aidé

Le patron a découvert le contenu en présence d’un de ses amis policier venu par hasard lui rendre visite. Ils ont tous eu peur de découvrir les habits et les chaussures du dessinateur en bâtiment. Ils ont tout de suite pensé qu’on l’avait tué. Mais lorsqu’ils ont dépêché quelqu’un avertir la gendarmerie, l’envoyé a retrouvé le dessinateur en bâtiment en train de faire sa déposition. Il avertit ceux restés au service qui les rejoignent à la gendarmerie. Là, le patron du dessinateur lui fait comprendre que comme il n’était pas de service, il doit s’en sortir sans lui. Donc, contrairement à ce qui s’est dit, le patron n’a rien fait pour aider son employé, à en croire ce que nous a dit notre visiteur.

Les cinq militaires ont été entendus à la gendarmerie. Là, le sergent, toujours selon notre hôte, s’est agenouillé pour demander pardon à celui qu’il a considéré comme amant de sa femme. Il a même répété le scénario au tribunal. Avant de nous quitter, notre visiteur nous a laissé entendre que pour qui veut, les dépositions des cinq militaires sont à la gendarmerie de Boulmiougou.

Synthèse de Abdoulaye TAO et Boureima DEMBELE

Le Pays

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