Actualités :: CELEBRATION DU 8-MARS : Il était une fois la Semaine de la femme burkinabè (...)

Le 8 mars prochain, le monde entier célébrera la 154e Journée internationale de la femme. C’est l’occasion pour l’auteur du texte ci-dessous de revenir sur le début de la célébration de cette journée dans notre pays, notamment sous la période révolutionnaire. Au départ, c’était donc la Semaine nationale de la femme burkinabè, nous rappelle-t-elle.

Comme dit l’adage : "A quelque chose malheur est bon". Il a fallu que l’on soulève la question de la délocalisation de la célébration nationale de la Journée internationale de la femme le 8 mars 2011 de Dédougou à Ouagadougou pour que je me rappelle du travail abattu pour relever le défi que le CNR (Conseil national de la révolution), présidé par le camarade Thomas Sankara (Qu’il repose en paix !), avait lancé aux femmes sous la Direction de la mobilisation des femmes (DMOF), dans le cadre de la Semaine nationale de la femme. Cette Semaine nationale devait précéder la première célébration nationale de la Journée internationale de la femme qui était prévue pour le 8 mars 1985.

Tout devait se faire uniquement par les femmes. Il fallait accueillir, loger et nourrir nos sœurs et nos tantes venues à Ouagadougou, des quatre coins du Burkina, quel que soit l’état des routes. La Maison du peuple était l’un des cadres réquisitionnés comme lieu des rencontres pour les débats, les animations et les rencontres en plénière. Bien sûr, des salles de réunion au sein des structures étatiques et paraétatiques étaient mises à la disposition de la DMOF pendant cette période : la Chambre de commerce, la SOVOLCI, la SOVOLCOM, etc. Malgré les problèmes rencontrés lors des préparatifs et de l’organisation de la Semaine de la femme dont la clôture était programmée pour le 8 mars 1985, les femmes, à travers les débats en commission, ont démontré qu’elles pouvaient gérer correctement leur destin, du moment où leur participation au développement de notre pays était primordiale.

La preuve, à travers la Direction de la mobilisation des femmes, les femmes avaient, auparavant, participé à la construction du chemin de fer Ouaga-Kaya et du Théâtre populaire de Gounghin, aux travaux communs dans les secteurs, etc. Il y a des filles qui, pour la première fois, ont fait le parachutisme, des femmes villageoises qui ont démontré qu’elles pouvaient faire la maçonnerie, etc. En fait, rien n’était sorcier. Il suffisait de leur faire confiance et de leur permettre de s’exprimer. L’excellence dans l’organisation de la Semaine nationale de la femme a émerveillé le CNR. Les différentes commissions ont mené à bien les travaux qui ont été parachevés par une retraite aux flambeaux à partir de la Place de la révolution. Moi, Kéré Clémence et Compaoré Zoenabo (Paix à son âme !) étaient chargées d’apprêter les touffes de paille.

Nous sommes parties à BoinsYaaré pour acheter la paille pour la confection des torches. Ma 2 CV aussi a servi de moyen de transport de la paille. C’est le camarade Blaise Compaoré qui était venu nous rassurer de notre sécurité parce que la retraite aux flambeaux consistait à faire le tour jusqu’au rond-point des Nations unies avant de regagner la Place de la révolution. En guise de reconnaissance du travail bien accompli et du défi relevé, le CNR a rendu la journée du 8-Mars chômée et payée.

Voilà pourquoi la présidente de l’Union des femmes du Burkina (UFB), la camarade Traoré Alima, à l’occasion de la fête nationale du 8 mars 1986, a réitéré nos remerciements en ces termes : “ Militantes de l’UFB, femmes du Burkina, notre éveil à une vie consciente, a inscrit en nous, en une année d’activité [la première célébration nationale de la Journée internationale de la femme a été célébrée le 8 mars 1985], des marques indélébiles d’émancipation, de confiance en nous-mêmes, et déjà sont visibles les signes d’une évolution sensible de la société burkinabè.

Afin que cette moitié du ciel burkinabè que nous constituons fasse de l’année 86 une autre année de luttes et de victoires, il nous appartient de lutter pour la paix, car sans paix, les nobles objectifs que nous nous sommes fixés se verront compromis. Camarades, en ce jour de fête et d’engagement toujours plus poussé, permettez-moi, au nom de l’Union des femmes du Burkina et de toutes les femmes de ce pays, d’exprimer au gouvernement, au CNR et à son président, le capitaine Thomas Sankara, nos vifs remerciements pour avoir déclaré la journée du 8-Mars désormais jour de fête chômée et payée au Burkina Faso.

Et puisque chaque joie a son arbre et que désormais chaque arbre doit avoir sa joie, faisons en sorte que chaque femme ait la joie de l’arbre d’un homme. Aussi, au nom de l’Union des femmes du Burkina, je demande que chaque Homme offre un arbre à une Femme".

Bonne fête à toutes !

Concernant la délocalisation, selon moi, l’état actuel d’une route ne peut pas justifier la délocalisation de la célébration nationale de la Journée internationale de la femme de cette année. D’ailleurs, certains Burkinabè l’ont reconnu et exprimé leurs désaccords dans les journaux. Pour la première célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars 1985, les femmes ont bravé l’état des routes qui était pire. En fait, il s’agit d’une situation normale dans notre contexte. Nous, les femmes burkinabè, ne pouvons pas dire que nous sommes seulement témoins des problèmes que connaissent les femmes actuellement. (...)

Ayant suivi un cours facultatif intitulé "Femmes et politique" à l’Université de Montréal au cours de l’année académique 1985-1986, je retiens toujours l’un des aspects que mon professeur, Graciela Ducatenzeiler, avait évoqués par rapport à la complicité des femmes qui, de façon consciente ou inconsciente, se laissent exploiter par les hommes en matière politique, surtout après les campagnes électorales. Parlant des femmes, Pierre Daco a dit ceci :"La femme devient complice". Il n’est pas plus parfaite rouerie que de transformer un témoin à charge en un complice du forfait. Cela équivaut à supprimer le témoin : le crime parfait, en quelque sorte. Qu’est-ce qu’un témoin, sinon une personne qui observe de façon globale, perspicace et lucide ? (...) Pour la petite histoire, il faut retenir que la Journée internationale de la femme est apparue à partir des activités des mouvements sociaux au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.

La première Journée nationale de la femme a été observée aux États-Unis le 28 février 1909. Le Parti socialiste d’Amérique a désigné cette journée en l’honneur de la grève des ouvriers de la confection à New York, grève à travers laquelle les femmes ont protesté contre les conditions de travail. C’est le 8 mars 1975, lors de l’année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations unies (ONU) a commencé à célébrer la Journée internationale de la femme. La Journée internationale de la femme est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde.

C’est un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques. C’est une occasion de faire la genèse de la lutte des femmes et les réalisations et, surtout, de préparer l’avenir au potentiel encore inexploité et les opportunités qui attendent les générations futures de femmes. Mme Marie Noëlie YAMEOGO Traductrice

Le Pays

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