Vous ne rêvez pas ! C’est bien de cela qu’il s’agit. Rachida, la fille d’un fervent croyant et pratiquant sa religion. C’est la fille de ce dernier qui l’a indiqué comme étant l’auteur de la grossesse qu’elle porte. Dépassé et inconsolable, Sidiki, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a renvoyé et Rachida et sa femme de chez lui. Les deux sont présentement dans un pays voisin. La grossesse de Rachida évolue à son terme et seule elle et sa mère plus une de ses camarades de l’école coranique savent qui est le vrai auteur de la grossesse. Très sévère pour ce qui est de la garde de sa fille, Sidiki n’a pas pu éviter la situation dont il est victime. Rachida était plus qu’une prisonnière.
Elle n’avait pas de temps de loisirs encore moins une vie amoureuse. Sa vie se résumait à sa chambre et la cour de son école coranique. Logée au 2ème étage de la concession de son père, Rachida ne descendait de là que pour aller à l’école. Elle a ainsi évolué jusqu’en classe d’examen.
Ce n’est qu’en cette classe qu’elle sortait de chez elle pour aller étudier avec certaines filles afin de réussir à son examen. Rachida et ses camarades se retrouvaient dans une cour non loin de la concession de Sidiki. Si Rachida partait pour les études, elle ne devait pas dépasser une heure donnée. Et tant qu’elle ne rentre pas, son père Sidiki ne quittait pas le portail. Il y montait la garde chaque soir après la dernière prière du jour. Aucun garçon n’osait se pointer chez Sidiki pour demander d’après sa fille. Même les filles qui venaient voir Rachida, c’était pour aller aux études et pas plus. Non contente du traitement de son père, la jeune fille a trouvé un moyen de vivre son amour avec un des garçons de la cour où elle partait étudier. C’est donc ce dernier qui l’a enceintée. Quand la grossesse est connue de tous donc de Sidiki, Rachida devait donc donner le nom de celui qui l’a enceintée.
Comme elle n’avait pas une liberté, elle a attribué la grossesse à son père qui l’a empêchée de vivre un tant soit peu sa jeunesse. « Si mon père ne m’avait pas emprisonnée, j’aurai pu éviter de tomber enceinte » disait-elle à sa seule camarade qui connaissait l’auteur de la grossesse avant le départ de Rachida de la cour familiale. Cette histoire de Rachida qui a été privée de liberté nous rappelle le propos de Miguel de Cervantès qui dit, « la liberté, est un des dons les plus précieux que le ciel ait fait aux hommes. Rien ne l’égale, ni les trésors que la terre enferme en son sein, ni ceux que la mer recèle en ses abîmes. Pour la liberté, aussi bien que pour l’honneur, on peut et l’on doit aventurer la vie ». Cette aventure de Rachida peut bien guider les parents qui privent leur progéniture de liberté.
Souro DAO
L’Express du Faso
