Elles sont nombreuses les femmes qui vivent en concubinage de nos jours au Burkina Faso. Un constat amer mais bien réel. Nos sœurs se laissent facilement attirer par un semblant de mariage qui empiète sérieusement la valeur sacrée de la vie à deux. Cette attitude est considérée de plus en plus comme un phénomène de mode, un pis aller. Alors, on se demande quelles peuvent bien être les motivations qui entraînent une telle décision.
Longtemps reconnu comme une union sacrée, le mariage tend à disparaitre dans notre société au profit du concubinage. Les gens n’attendent plus le mariage pour vivre à deux.
De plus en plus, l’on remarque que les gens préfèrent vivre en concubinage avant de passer devant le maire, et encore s’ils y passent. C’est très facile aujourd’hui de croiser des couples concubins que des couples mariés. A la question de savoir pourquoi ils n’officialisent pas leur union, plusieurs répondront tout simplement « pour mieux se connaître et éviter de commettre un acte regrettable », comme si l’essayage s’imposait en tant qu’étape obligatoire avant le mariage.
On constate tout simplement que les femmes d’aujourd’hui n’aspirent pas au mariage, elle le considère comme quelque chose de contraignant. Le libertinage a pris simplement le dessus dans leur mode de vie et c’est bien dommage. Il faut dire que la jeunesse actuelle, quand elle se prépare au mariage, elle songe à une éventuelle séparation car elle a plus au moins la peur du divorce sans s’être fait passer la « corde au cou ». Faisant le tour du problème, on se rend compte que les filles sont préoccupées surtout par certains questionnements. Des interrogations sur leur avenir, l’état financier du partenaire, « aura-t-il un travail bien rémunéré ? » Sera-t-il aussi amoureux dans 5 ans ou 10 ans ?
Son cœur ne battra-t-il pas pour une autre femme ? Autant de questions qui amènent les filles à préférer vivre avec quelqu’un qui peut s’occuper d’elles financièrement tout en sachant que c’est sans avenir que de se marier avec un homme qui ne pourra pas subvenir à ses besoins en plus de leur pourrir la vie.
Certaines femmes assimilent le mariage à un jeu et ne le portent pas en grande considération. Il est bien vrai que le taux de divorce a considérablement augmenté de nos jours, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se donner la chance de mener une vie avec un homme de façon officielle. Il y a aussi qu’il vaut mieux souvent tenir que courir : vivre comme on dit à la colle vaut mieux que vivre seule. Le marché du mariage n’est pas très fréquenté par les hommes pour de multiples raisons, et à faire trop la fine bouche, les filles risquent de finir vieilles filles.
Parallèlement, les hommes hésitent aussi à épouser une femme sans la connaître plus amplement. Et certains vont suggérer à ce qu’ils cohabitent avec leur petite amie pour ne pas prendre le risque de se tromper ; « Et si on se mettait ensemble, on verra bien ! », nous diront certains. Ainsi, nous assistons à cette vague d’essais des couples avant le mariage. C’est très souvent dans un esprit « d’essayer une relation » que débutent les vies communes actuelles. La jeune dame déménage chez son partenaire, en y apportant petit à petit ses effets personnels et s’il s’avère que la jeune femme habitait chez ses parents, elle justifiera ses absences par des séjours chez des amies ou chez des proches de la famille. Souvent le mensonge fonctionne jusqu’au jour où quelqu’un s’en va informer les parents de la fille.
Il arrive en général que des familles coupent tout lien avec la jeune dame qui a décidé de vivre sous le même toit qu’un homme sans avoir reçu les bénédictions. Les échanges interculturels semblent avoir influencé les habitudes, les mœurs et les considérations des populations. Contrairement à une certaine époque, dans notre société, voir une femme et un homme vivre ensemble passe comme quelque chose d’anodin aux yeux des personnes et même de certains parents.
Ce qui est curieux, c’est que les concubins ne sont soumis à aucun devoir (respect, fidélité, secours ou assistance) l’un envers l’autre, contrairement aux époux. En particulier, chacun reste libre de mettre fin au concubinage à tout moment car il n’existe aucun lien de droit entre les concubins. Ici, ce sont les dures conditions de la vie qui multiplient ce genre tout à fait particulier de colocation.
En somme il faut dire que tant dans les relations entre eux que dans leurs rapports avec les tiers, les concubins sont considérés comme totalement indépendants l’un de l’autre. Cette indépendance ne peut même pas être comparée à celle des époux mariés sous un régime de séparation de biens car, pour ces derniers, s’appliquent des règles communes à tous les époux, alors que tel n’est pas le cas en matière de concubinage.
San Finna
