Actualités :: Education des filles et des femmes en Afrique : Le CIEFFA s’ouvre à toute (...)

Les ministres de l’Education de 14 pays d’Afrique subharienne se sont réunis le 17 septembre 2004 à Ouagadougou pour une initiative en faveur de la promotion de l’éducation des filles et femmes. L’adoption des statuts du CIEFFA était au cœur de cette réunion.

"Les femmes représentent près des deux tiers des analphabètes. La plupart des pays font apparaître un écart substantiel entre les sexes, l’alphabétisme des femmes ne dépassant pas la moitié de celui des hommes au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée-Bissau, au Mali, au Mozambique et au Niger’’ (Rapport mondial sur l’éducation, 2000, UNESCO).

C’est face à cette douloureuse réalité qui compromet toute avancée en termes de développement et qui illustre les difficultés à atteindre l’objectif de l’Education pour tous (EPT) fixé à 2015 par la communauté internationale que le Centre pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique a vu le jour. Initié et voulu par le Burkina pour toute l’Afrique, le CIEFFA œuvre depuis 4 ans à la promotion de la femme africaine.

C’est dans cette optique que le centre a organisé la réunion des ministres après celles de 1999, 2000 et de 2003. Cette fois-ci, il n’était pas question de réfléchir explicitemlent sur la problématique de l’éducation des filles et des femmes en Afrique, mais de se pencher sur les textes constitutifs du centre. Désormais, le CIEFFA devrait avoir des dimensions plus grandes. Après trois années d’activité concourant à sa visibilité et à affirmer sa pertinence, le CIEFFA, par la volonté des chefs d’Etat africains réunis en juillet 2004 à Addis-Abeba devrait être sur l’autoroute de la concrétisation de sa dimension internationale à vocation africaine et de statut de centre de catégorie II de l’UNESCO.

Les ministres africains n’ont pas rechigné à la tâche pour aboutir à des résultats constructifs. Ils ont donc fait des propositions, des décisions pertinentes et appropriées en ce qui concerne le statut juridique, l’administration, le financement, le fonctionnement du CIEFFA. Ils ont su à l’issue de leurs réflexions adresser des recommandations précises aux chefs d’Etat africains.

Ainsi les ministres ont recommandé l’adoption à la prochaine session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine des statuts du CIEFFA, la mise en place dans les délais raisonnables des structures et des organes conformément aux statuts du CIEFFA, l’introduction auprès de l’UNESCO par l’Union africaine d’une demande en faveur du CIEFFA pour l’obtention du statut de Centre de catégorie II. Les ministres chargés de l’Education ont par ailleurs exhorté les pays africains à œuvrer et à contribuer à faire du CIEFFA une référence en matière d’éducation en général et d’éducation des filles et des femmes en particulier.

L’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et bien d’autres partenaires au développement se disent toujours prêts à soutenir le CIEFFA qui visiblement est une chance pour l’Afrique. Le Centre devra jouer un rôle de complémentarité, de synergie et mieux se donner la mission de voir plus large. En tout état de cause, la question de l’éducation de la fille et de la femme est si importante et si vaste que l’on doit conjuguer les efforts, orienter les actions, inclure la recherche et rechercher les modèles de qualité.

Aimée Florentine KABORE,
Raogo Hermann OUEDRAOGO(Stagiaire)


Quelques ministres se prononcent

Pr Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education nationale du Mali :

L’éducation des filles est plus que nécessaire car une femme scolarisée gère mieux son ménage, évite le gaspillage et même l’archaïsme. Mais dans les Etats subsahariens, les filles sont très peu représentées dans les écoles. D’où la nécessité d’une scolarisation universelle et surtout la parité fille/garçon. Il ne suffit pas d’inscrire les filles à l’école, il faut les y retenir, parce que beaucoup désertent à cause des mariages précoces.

Fort heureusement, le CIEFFA est là pour aider celles qui ont quitté l’école à y retourner ou à être formées, celles qui n’y allaient pas à aller et celles qui y vont à demeurer. Toutefois, pour que le CIEFFA puisse mieux fonctionner, il faut que l’Union africaine adopte ses statuts que nous avons finalisés pendant cette rencontre des ministres de l’Education.

M. Ibrahim Fall, ministre délégué chargé des Questions pédagogiques du Sénégal :

Le CIEFFA est arrivé à son heure. Ce centre répond à un besoin des peuples et dans les pays respectifs, l’accent est mis sur la scolarisation des filles.
Au cours de cette rencontre des ministres africains de l’Education, nous avons passé en revue les documents qui ont été élaborés, par l’équipe du CIEFFA et sur lesquels les experts ont déjà travaillé .

Donc pendant cette réunion, nous avons seulement adopté les travaux des experts. Nous souhaitons maintenant que l’Union africaine adopte à son tour les statuts du CIEFFA.

Pr Laya Sawadogo, ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique du Burkina :

Après les échanges entre ministres de l’Education sur les statuts du CIEFFA, nous avons finalisé le document. Nous remettrµons ce document au président Blaise Compaoré qui se chargera de la transmettre à l’Union africaine. Si ces statuts du CIEFFA sont adoptés, parce qu’ils sont placés sous l’égide de celle-ci, nous pourrons enrayer le problème de la discrimination à l’égard des filles. Nous voulons démocratiser le savoir, sans distinction de sexe. Nous voulons aider les filles qui vont à l’école à y rester, alphabétiser celles qui ne sont pas scolarisées et aider celles qui ont quitté l’école à se former dans un domaine de leur choix. Car l’éducation des filles a toujours été la pierre angulaire du développement . D’autant plus que la femme est incontournable dans la vie, dans la famille. Et derrière tout homme important se cache une femme. Mais quarante ans après les indépendances, l’éducation des filles connaît une situation inacceptable. C’est ce qui justifie la création du CIEFFA qui répond au besoin de rechercher des solutions pour soutenir la "deuxième moitié du ciel".

Propos recueillis par Aimée Florentine KABORE
et Raogo Hermann OUEDRAOGO(Stagiaire)

Sidwaya

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