Les ministres de l’Éducation de 14 pays d’Afrique subsaharienne*, dont 9 pays membres de la Francophonie, se réunissent le 17 septembre 2004 à Ouagadougou pour une initiative en faveur de la promotion de l’éducation des filles et des femmes en Afrique.
L’Afrique subsaharienne a l’un des taux d’alphabétisme des adultes les plus faibles du monde. En 2000, 60% seulement de la population âgée de 15 ans est capable de lire et d’écrire. Ce taux est inférieur à 40% dans 8 pays de cette région : Bénin, Burkina Faso, Éthiopie, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal. Les femmes représentent près des deux tiers des analphabètes. La plupart des pays font apparaître un écart substantiel entre les sexes, l’alphabétisme des femmes ne dépassant pas la moitié de celui des hommes au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée-Bissau, au Mali, au Mozambique et au Niger (Rapport mondial sur l’éducation, 2000, Unesco).
Face à cette douloureuse réalité qui compromet toute avancée en termes de développement, et qui illustre les difficultés à atteindre l’objectif de l’éducation pour tous fixé à 2015 par la communauté internationale, l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et l’Unesco se sont associées pour la mobilisation des ministres de l’Éducation sur cette question. La réunion permettra aux ministres d’étudier les statuts du Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA) dont le rôle est d’œuvrer à la coordination des efforts des différentes institutions internationales dans ce domaine. L’Union africaine a en effet décidé, lors de son récent Sommet à Addis Abeba (juillet 2004), de faire du CIEFFA une institution pour toute l’Afrique, sous l’égide de l’UA tandis que la Conférence des ministres francophones de l’Éducation nationale (Confemen) a encouragé la création de cette institution, basée au Burkina Faso.
Cette réunion, qui s’inscrit dans la dynamique de la préparation du Xe Sommet de la Francophonie (Ouagadougou, 26-27 novembre 2004) dont le thème est « La Francophonie, espace solidaire pour un développement durable », est une occasion pour la Francophonie de confirmer la priorité qu’elle accorde à l’éducation en général et à celle des filles en particulier dans son action pour le développement durable. L’attachement à la promotion du rôle et des droits de la femme dans les pays francophones du sud se reflète par ailleurs dans nombre de programmes mis en oeuvre par L’Agence intergouvernementale de la Francophonie.
* Angola, Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Mali, Niger, Nigéria, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Togo.
