Actualités :: Lutte contre le mariage précoce : Le roi de Boussouma mobilise son (...)

Le Dima de Boussouma s’est engagé, avec les dignitaires coutumiers et religieux sous sa tutelle, à lutter contre le mariage précoce sur toute l’étendue de son royaume. C’était le 16 septembre 2010, en son palais, dans le Sanmatenga, à l’issue d’un plaidoyer du ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini, et d’institutions du système des Nations unies.

Une enquête, effectuée en 2008 par l’INSD en partenariat avec l’UNICEF, a établi que le mariage précoce est un phénomène qui touche, de façon générale, toutes les régions du Burkina.

Selon cette étude, « parmi des femmes de 15-19 ans, 23,5% sont déjà mariées ou vivent en concubinage dont 30,9% en milieu rural contre 9,5% en milieu urbain ».

Cette situation n’a pas laissé indifférent le gouvernement qui, en partenariat avec l’UNICEF et l’UNFPA et Pop Council, a mis en place un projet dénommé « Mettre fin au mariage précoce au Burkina ». Pour la mise en œuvre des activités, cinq régions du pays ont été ciblées pour une phase pilote.

Au nombre de celles-là le Centre-Nord où il est ressorti d’une étude de base que le phénomène, sans être très alarmant, existe (37,2% d’adolescentes femmes enquêtées mariées avant 17 ans). Cette étude a par ailleurs révélé que la part de responsabilité des leaders coutumiers et religieux est importante dans la perpétuation du mariage précoce.

Les raisons sont, entre autres, la crainte de la survenue d’une grossesse avant le mariage considéré comme un déshonneur pour les parents, les difficultés économiques de la famille ou le désœuvrement de la fille. D’où l’option du projet, dans une de ses stratégies, d’établir un accord de collaboration avec les leaders coutumiers et religieux pour la mise en œuvre de ses activités dans sa zone d’intervention.

Dans le Sanmatenga, cette démarche du projet a été un succès, les leaders coutumiers et religieux et les populations des 12 cantons du royaume ayant répondu massivement à l’appel de leur empereur, le Naaba Sonré de Boussouma. Deux exposés dont l’un sur l’ampleur du mariage précoce et ses conséquences et le second sur le bilan des activités du projet dans la localité leur ont été faits à cette occasion.

S’en sont suivis les plaidoyers des PTF faits par la représentante adjointe de l’UNICEF au Burkina, Sylvana Nzirorera, et du ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini. La première citée a appelé au respect de la législation burkinabè en matière de protection des enfants, surtout à donner la chance aux jeunes filles d’aller à l’école.

Car, l’éducation des filles, a-t-elle dit, constitue l’une des voies les plus sûres « pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté de nos pays » sans compter que cela leur permet de veiller à la santé des familles et de se protéger contre les mariages précoces.

Elle a loué l’initiative de ce cadre de dialogue entre le gouvernement, les autorités administratives, religieuses et coutumières, « gage d’une stabilité sociale et politique du Burkina » favorable au développement du pays. Pour Pascaline Tamini, la stabilité d’un ménage et d’une communauté dépend de l’épanouissement de la femme.

Aussi estime-t-elle impérieux pour notre pays, pour l’atteinte des objectifs de développement, d’œuvrer à son bien-être, surtout quand on considère que celle-ci représente 52% de la population. Par la suite deux chefs coutumiers dont celui du village de Lebda, chirurgien à la retraite, qui a fait un témoignage troublant sur les méfaits du mariage précoce et de l’excision et le grand Imam de Boussouma se sont succédé à la tribune.

Tous ces intervenants ont dit avoir conscience de l’ampleur et des conséquences du mariage précoce sur le développement social et économique. A ces intervenants, le mariage précoce, avant l’âge de 17 ans, est même proscrit par la tradition et la religion.

La lutte doit être menée ailleurs dans d’autres contrées mais dans le Sanmatenga, ont-ils déclaré à Pascaline Tamini, tout en lui assurant leur engagement aux côtés du roi de Boussouma pour lutter contre le mariage précoce là où le phénomène subsiste encore.

La rencontre a pris fin par l’acte solennel d’engagement du roi de Boussouma, avec ses ministres, ses chefs de village et de terre ainsi les leaders religieux, à « lutter résolument et efficacement contre le phénomène ».

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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