Actualités :: Enlèvement au Niger : L’époux français d’une Burkinabè parmi les (...)

Depuis jeudi dernier au Niger, sept personnes dont un Togolais, un Malgache et cinq Français, employés de AREVA et de SOGEA-SATOM dans le centre d’Arlit, ville située à un jet de pierre de la frontière algérienne, ont été enlevées. Hier matin, sur les coups de 8 heures, nous avons reçu un coup de fil de l’Hexagone.

Il provenait de Aminata Laulier née Traoré qui nous appelait depuis la ville d’Aix–en–Provence. Elle est Burkinabè, mariée à un Français et elle est la sœur de Awa Traoré, épouse d’un des otages Français, Thierry Dol.

Elle nous priait instamment de faire quelque chose pour informer l’opinion publique burkinabè afin que son beau-frère et ses amis d’infortune puissent être libérés. Dans sa voix, elle prie le président Compaoré de tout mettre en œuvre afin que cette libération se passe bien comme cela l’a été avec notre compatriote Philomène Kaboré.

Thierry Dol, qui est un ingénieur sous-traitant du groupe AREVA et qui a épousé Awa Traoré en 2007 à Ouagadougou, a été enlevé avec ses camarades à leur domicile aux environs de 2 heures du matin, selon un responsable du groupe nucléaire français à Niamey. Les ravisseurs qui se sont rendus au domicile des expatriés, ont d’abord neutralisé les gardes privés assurant la sécurité des villas et ont réveillé leurs occupants pour les embarquer à bord de 4x4.

Interrogé sur Europe1, le ministre Bernard Kouchner a évoqué vendredi la piste d’AQMI - organisation qui avait enlevé fin avril l’humanitaire Michel Germaneau avant d’annoncer son exécution fin juillet - L’hypothèse des ravisseurs touaregs semble être la piste privilégiée par le gouvernement nigérien car semble-t-il, ils parlaient, outre l’arabe, le tamashek, la langue des Touaregs.

Mais ce n’est pas la première fois que le groupe nucléaire français voit ses employés ainsi kidnappés au Niger. On se souvient qu’en 2008 quatre salariés d’Areva avaient été enlevés par des insurgés touaregs du Mouvement des Nigériens pour la Justice MNJ, non loin d’Arly et les quatre cadres avaient été libérés quelques jours plus tard en bonne santé avec ce message adressé à la France "l’exploitation de nos ressources minières ne saurait se faire continuellement alors que les populations autochtones sont exclues, sinon sous-employées par votre société".

Pour certains analystes, l’hypothèse d’une autre piste, celle du crime crapuleux n’est pas à exclure car cet enlèvement aurait pu être commis par des bandits qui voudraient monnayer au prix fort la libération de ces otages.

C’est vrai que ces prises d’otages qui finissent bien de fois par le paiement de fortes rançons ont donné beaucoup d’appétit aux ravisseurs On se souvient du rapt le 29 novembre 2009 des Espagnols Pascual Roque et de Albert Vilalta qui ont recouvré la liberté grâce au paiement d’une demi-dizaine de milliards de nos francs.

Avec toute cette manne financière, les terroristes pourront désormais s’équiper en armes et munitions, en 4X4 et terroriser davantage tous les ressortissants de pays riches ,en mesure de payer les rançons.

C’est dans cette ambiance que les employés d’Aréva et de Sogea-Satom ont été réunis jeudi 16 septembre dernier au petit matin pour s’entendre dire que décision avait été prise de faire rentrer immédiatement les enfants, les femmes et les travailleurs qui n’occupent pas de postes indispensables, sur Paris. Et à ce jour une trentaine de personnes ont déjà rejoint l’Hexagone, laissant sur place au Niger 25 employés qui auront le choix de rester à Niamey ou de rentrer sur Paris.

Mais la solution à ces prises d’otages, consiste-t-elle seulement à faire rentrer au bercail une ou deux dizaines de Français ? Lorsque l’on sait qu’il y a environ 1700 français au Niger et davantage d’autres ressortissants d’Europe dans ce pays et dans le pourtour saharien, la solution à cette gangrène qu’est le terrorisme ne se voudra-t-elle pas globale ?

En attendant, il faut parer au plus pressé. Et on ne doute aucunement que le président Compaoré qui a déjà à son actif la libération de l’Espagnole Alicia Gomez, le 10 mars 2010, des Italiens Sergio Cicala, et son épouse Philomène Kaboré le 16 avril 2010, des Espagnols Pascual Roque et Albert Vilalta le lundi 23 août 2010, actionnera de nouveau ses réseaux, afin que les derniers otages du Niger puissent aussi respirer à pleins poumons l’air de la liberté.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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