Actualités :: Dépôt de candidature à l’Enaposte : Militaires et gendarmes accusés de (...)

La Société nationale des postes (SONAPOST) a lancé un concours de recrutement de 25 agents postiers/ agents de bureau et de 5 contrôleurs. Le dépôt des dossiers, le mardi 31 août 2010 à l’Ecole nationale des postes (ENAPOSTE), a engendré sur place un « affrontement » entre civils et corps habillés (militaires et gendarmes) sous l’arbitrage, jugé partial, des policiers nationaux. La raison, l’usage de leur statut et même de la force par les hommes de tenue pour être parmi les premiers à déposer les dossiers de leurs proches.

Les parkings, qui s’étendent des feux tricolores de la Direction générale de la Coopération à la devanture de l’Ecole nationale des postes (ENAPOSTE), étaient pleins à craquer d’engins à deux roues. Ils appartiennent à des candidats qui, depuis le dimanche 29 pour les uns et le lundi 30 août 2010 pour les autres, ont investi les lieux. Ils espèrent ainsi être parmi les 360 premiers à déposer leurs dossiers pour passer le concours directs de recrutement de 25 agents de bureau (niveau BEPC) et de 5 contrôleurs (niveau bac).
« Ce n’est pas un concours pour corps habillés »

Sandales, souliers, tapis de prière traînaient dans la boue à notre arrivée sur les lieux ce matin du mardi 31 août 2010. Ce spectacle serait le résultat d’une chasse à l’homme entre forces de l’ordre et candidats, nous informe-t-on. Ceux qui s’approchent de la porte sont chassés à coups de matraques. « Nous sommes fouettés. Ce matin, deux personnes se sont évanouies et 2 autres ont été blessées à la tête. Les sapeurs-pompiers même étaient là. C’est parce qu’ils ont vu les journalistes qu’ils ont diminué, sinon c’était trop grave.

Les parkeurs des environs ont fui laisser les motos. Nous cherchons juste du travail », déclare Philippe Sawadogo, un candidat au recrutement de contrôleurs. « Ce n’est pas un concours pour corps habillés mais un concours pour civils. Permettez aux chômeurs de trouver de l’emploi », crie-t-on de toutes parts. A la porte de l’Ecole, des militaires et des gendarmes sont effectivement groupés, dossiers en main. « Je suis là depuis hier lundi.

J’ai dormi et prié à 4h45 du matin ici. La pluie d’hier (lundi 30 août 2010 ndlr) m’a même battu mais je ne suis pas sûr de pouvoir déposer mes papiers », fulmine Kassim Sabo, étudiant en 2e année de Sciences économiques et de gestion de l’université de Ouaga II, avant de nous prendre à témoin : « Vous voyez, c’est comme ça ; c’est un concours de l’armée. Ils amènent les dossiers de leurs frères, de leurs amis, de leurs proches. Si tu ne connais pas de corps habillé, tu es foutu.

Peut-être même qu’ils prennent de l’argent ; on ne sait jamais. » Devant nous un gendarme vient prendre les papiers de deux jeunes filles. Un autre candidat déclare qu’il a été obligé de faire venir son parent militaire et qu’il attend de voir si ce dernier a pu effectivement déposer. Les candidats ne comprennent pas les raisons d’un tel désordre. Depuis 4 heures du matin un rang a été formé : « Après le rang, on a fait une liste qu’on a remise aux policiers dès leur arrivée. Apparemment, ils n’en ont pas tenu compte.

Le 1er du rang qui a pu déposer son dossier a eu le 150e récépissé ; pourtant la réception a commencé à 8h. Les corps habillés, eux, arrivent à faire passer les dossiers de leurs proches ». Un agent de la police nationale essaie de justifier leur comportement : « Nous sommes là pour maintenir l’ordre. Nous ne sommes que des fonctionnaires. Mais face aux militaires on ne peut rien faire, on est impuissant », a-t-il déclaré. La réponse vint immédiatement d’un étudiant : « Ce n’est pas la police nationale qui devrait venir assurer l’ordre mais la police militaire. Les policiers sont impuissants face aux bérets rouges ».

Les élèves et étudiants profitent de notre présence pour exprimer leur ras le bol face à l’organisation générale desdits concours : « Comment peut-on, sur 60 dossiers, prendre 5 personnes et sur 300, 25 ? Le gouvernement sait pourtant qu’il y a beaucoup de chômeurs dans le pays. » Motus et bouche cousue du côté des accusés qui ont tous refusé de se défendre à notre enregistreur.

Les plus chanceux, lorsqu’ils entrent dans la cour après une lutte acharnée, font un brin de toilette de leurs habits avant de déposer leur dossier. Après un tel parcours du combattant, 30 seulement d’entre eux seront pourtant retenus après le concours prévu pour les 29 et 30 septembre (voir encadré).

Esther Konsimbo (Stagiaire)

L’Observateur Paalga

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