Actualités :: AGRESSION D’UN JOURNALISTE TOGOLAIS : L’officier français de la (...)

"Tu sais qui je suis ?" On croirait à un refrain de zouglou en vogue, il y a de cela quelques années et qui venait du côté de la Lagune Ebrié. Hélas, ce n’est pas le cas. C’est entre autres, une des questions assenées par un officier français à un reporter du quotidien d’opposition togolais Liberté. Le militaire dont il s’agit a fini par dire un peu qui il est : il s’agirait d’un conseiller du chef d’état-major de l’armée de terre du Togo ! La scène s’est passée en marge d’un rassemblement de l’opposition réprimé par les forces de l’ordre à Lomé mardi dernier.

Le reporter Didier Ledoux a essuyé les foudres du lieutenant-colonel de l’armée française qui lui reprochait de l’avoir photographié. Cet officier, selon la version officielle servie, était en courroux contre des manifestants qui auraient jeté des pierres sur les vitres de son véhicule. On se demande ce qu’il faisait au juste à cet endroit. Les propos de l’ambassade de France à Lomé indiquant qu’il s’y trouvait fortuitement ont de la peine à convaincre. Mais on pourrait dire que peu importe ce pour quoi il était en ce lieu, en ce moment précis, où il y avait des échauffourées entre les manifestants de l’opposition au pouvoir en place à Lomé, et les forces de sécurité.

Ce qui choque dans cette scène dont les images sont sur Internet, c’est le comportement de l’officier français en question. Se comportant comme en terrain conquis, il a proféré des menaces à l’endroit du journaliste, allant jusqu’à évoquer la possibilité de recourir à la sécurité présidentielle, pour dit-il, mettre de l’ordre. C’est à peine croyable. Ce soldat se serait-il comporté de la sorte s’il s’était trouvé sur le sol français et avait eu affaire à la même situation ? Certainement, pas, même en rêve.

Ces menaces de l’officier de faire venir la garde présidentielle pour régler un malentendu entre lui et un journaliste dans l’exercice de son métier, laissent sans voix plus d’un observateur. C’est vraiment curieux, cette façon de faire, de la part d’un officier d’un pays censé être un pays des droits de l’Homme, la France. Mieux, c’est ahurissant, honteux et inacceptable. Cet épisode rappelle un autre, hélas sanglant : celui de la répression d’une manifestation au plus fort de la crise ivoirienne où des soldats français avaient ouvert le feu sur des manifestants ivoiriens. On connaît la suite. L’officier français aurait-il agi de la même façon dans la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo ?

On en doute fort. En tout état de cause, ces rapports paternalistes et ces comportements désobligeants coutumiers à certains représentants occidentaux, notamment français, dans les Etats africains, sont à bannir. Le comportement de cet officier ne fait pas honneur à l’armée française, encore moins à son pays. Au contraire, il est de nature à créer et/ou nourrir un sentiment anti-français. Il renforce la conviction de certains que ce n’est pas demain la fin de la Françafrique. En tout cas, avec cet incident, on peut se faire une idée de ce que ce genre de conseillers peuvent donner comme recettes aux dirigeants africains. Pas sûr que ce soit en faveur de la liberté d’expression et de la démocratie.

Relwendé Auguste SAWADOGOSAWADOGO

Le Pays


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