Actualités :: Campagne agricole dans le Mouhoun : Tout va pour le mieux

La saison hivernale est à présent bien installée sur l’étendue du territoire national. Si dans l’ensemble, les pluies sont assez bien réparties, l’interrogation que nombre de personnes se posent est l’état de croissance des productions agricoles. Pour nous faire une idée de cette situation, nous nous sommes rendus dans la Boucle du Mouhoun, communément appelée "grenier du Burkina", pour rencontrer Aboubacar Coulibaly, responsable du service des études et de la planification qui assurait l’intérim du directeur régional chargé de l’agriculture en mission.

La campagne agricole s’annonce bonne dans la Boucle du Mouhoun. L’on peut même s’en convaincre, rien qu’en observant l’état de croissance des plantes dans les champs. Mais pour ne pas tirer une conclusion hâtive, nous avons recueilli l’avis des techniciens en la matière dans la région.

Nous avons été reçu par Aboubacar Coulibaly, responsable du service des études et de la planification qui assurait l’intérim du directeur régional en mission. Selon M. Coulibaly, "la campagne agricole 2010/2011 a démarré assez timidement", suite à l’irrégularité des pluies. Si aux mois d’avril/mai, les agriculteurs de la région ont pu démarrer leurs activités avec une bonne répartition des pluies, M. Coulibaly relève cependant qu’au mois de juin, la Boucle du Mouhoun a connu une rupture des activités pluvieuses.

"Nous avons connu une pluviométrie déficitaire sur presque l’ensemble de la région", a-t-il dit. Sur vingt-deux postes assidûment sur veillés par les agents de l’agriculture, seuls huit ont été relativement bien arrosés. Une situation qui, selon Aboubacar Coulibaly, a entraîné beaucoup de resemis.

Toutefois, cette poche de sécheresse n’a pas eu d’effet majeur sur l’activité agricole car "dès la première décade du mois du juillet (1er au 10), il y a eu un regain des activités pluviométriques". Mais en comparant le cumul de pluies au mois de juillet par rapport à celui de l’année derrière, l’on dira que la région est déficitaire.

Selon M. Coulibay "quand on dit déficitaire, c’est en comparaison à la situation pluviométrique de l’année écoulée. Cela ne signifie pas que nous sommes en deçà de la normale. Sur le terrain, les activités se poursuivent". Il en veut pour preuve, l’état de croissance actuel des plantes. "De façon globale, le stade végétatif dominant pour la plupart des cultures est à la levée".

836 806 tonnes de céréales attendues dans la région

La production céréalière est l’activité la plus pratiquée dans la Boucle du Mouhoun. Pour la campagne 2010/2011, ce sont 836 806 tonnes de céréales qui sont attendues. Une prévision que M. Coulibaly, espère réalisable. La région a même, de l’avis de M. Coulibaly, largement dépassé ses prévisions de l’année dernière. Elle a fait un record de plus de 180% de taux de réalisation.

A côté de la production céréalière, des cultures telles que le coton, le sésame, le niébé, le haricot etc. figurent aussi en bonne place dans les spéculations dans la Boucle du Mouhoun. Et pour accompagner l’ensemble des producteurs, la direction régionale dispose d’environ 150 agents de terrain. "Ces techniciens très dynamiques sont au quotidien auprès des agriculteurs pour leur apporter l’appui nécessaire, notamment des conseils pratiques".

Pour M. Coulibaly l’appui de la direction générale est celle qui provient du ministère de l’Agriculture. Grâce à cette institution au service du monde paysan, la région de la Boucle du Mouhoun a bénéficié de 1 288,216 tonnes de semences améliorées (maïs, sorgho, niébé, riz) vendus à prix sociaux. Et terme d’engrais, les agriculteurs de la région ont reçu au mois de juillet 1012 tonnes de NPK et d’urée. 1 131 autres tonnes sont encore attendues.

L’Etat soutient également la mécanisation agricole dans la région. "Au démarrage de la présente saison, certains producteurs ont bénéficié de tracteurs grâce au soutien du ministère de l’Agriculture dont le premier responsable était présent à la cérémonie de remise", a soutenu M. Coulibaly. Pour lui, la mécanisation de l’agriculture est bien en marche dans sa région.

En témoigne le nombre assez élevé des entrepreneurs agricoles dans la Boucle du Mouhoun. Grâce aux conseils des techniciens de l’agriculture, la production de la fumure organique est aussi en nette croissance dans la localité. Pour cette saison, ce sont 1 683 860 tonnes de ce fertilisant que la direction régionale a encouragé à produire.

Le constat en début de campagne prouve que le message est passé. Le taux de réalisation sur le terrain est estimé à 87%. Ce qui fait dire M. Coulibaly que "tous les acteurs sont conscients de l’importance de l’apport de la fumure organique dans la production. Il n’y a que par cette pratique que nous parviendrons à relever le niveau de fertilité de nos sols qui sont en train de se dégrader d’année en année".

Boureima Dayo, un modèle de producteur

Pour toucher du doigt les réalités du terrain, la direction régionale nous a fait visiter un champ dont le propriétaire, Boureima Dayo suit bien les conseils des techniciens de l’agriculture. M. Dayo n’est pas un grand producteur à la trempe de Kani Bicaba, mais il est néanmoins un modèle.

Habitant le village de Douroukou, localité située à 35 k à l’Est de Dédougou, Boureima exploite une superficie de 21 hectares. L’état végétatif de ses champs force l’admiration et le respect, comparativement aux champs de ses voisins. Selon le producteur, il n’y a pas de répit dans ses activités agricoles. "Je passe pratiquement toute la saison sèche au champ avec mes enfants".

Cette saison, M. Dayo a misé sur la culture céréalière avec 6 hectares de sorgho, 3 hectares de maïs, 2 hectares de mil. Son exploitation de coton est de 5 hectares. L’homme produit également du riz, du haricot, du niébé, du sésame et de la banane... Pour l’entretien de ses champs, Boureima Dayo associe la fumure organique à l’engrais chimique. Cette saison, ce sont six fosses fumières qu’il a utilisées dans ses champs. Ce qui le fait espérer 4 000 kg/ha de maïs, 1400 kg/ha de sorgho, 1200 kg/ha de mil.

M. Dayo a aussi opté de cultiver uniquement que du coton BT cette année. "Ce coton n’a pas besoin d’insecticide. Cela nous donne plus de temps pour nous consacrer à d’autres cultures telles que le sésame, le haricot".

B. Léopold YE

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