Les pluies torrentielles qui s’abattent actuellement sur la ville de Ouagadougou provoquent bien des soucis dans les " zones à habitations précaires de la capitale. La pluie qui est tombée sur Ouagadougou dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 août 2004 a ainsi occasionné des dégâts dans ces zones communément appelées " non loties ". Notre équipe de reportage était à Zongo, un quartier de l’arrondissement de Boulmiougou. Elle vous donne un aperçu de la situation.
Des maisons décoiffées par-ci, des constructions effondrées par-là, des effets nageant dans l’eau ...
c’est le triste décor que présente aujourd’hui, le quartier situé à l’Ouest de Ouagadougou. Ce " patelin ", objet d’une opération de lotissement qui est arrivée, semble-t- il, à terme, présente l’aspect d’un " taudis perdu "... Même les voies d’accès récemment aménagées n’ont pas résisté à la furie des eaux. Y accéder à moto ou en voiture, relève du parcours du combattant. C’est d’ailleurs à pied que nous nous sommes aventuré dans la zone.
Pauvreté ou stratégie déployée par les populations pour obtenir des parcelles ? Les maisons que nous voyons sont beaucoup plus des habitations de fortune que des résidences permanentes de citadins ... Construites presque toutes en banco ( il y a quelques rares maisons en dur ), ces maisons sont apparemment implantées sur un sol argilo-sableux, quasiment dans un nid de cours-d’eau. A la ronde, peu d’âmes y vivent. Les habitants semblent invisibles ... Ah si, il y a quelques femmes vieillards, et surtout des enfants. La vendeuse de dolo du " coin " n’a pas grand monde aussi . " Les gens sont partis travailler en ville ", indique un jeune homme qui passait avec son vélo. Interrogé sur l’abondance des pluies et les chutes de maisons, il parut amusé... ". A chaque pluie, des maisons s’écroulent ", dit-il. Visiblement, ce n’est pas un évènement pour lui. Toutefois, précise t- il , " avec les pluies de ces derniers jours, on enregistre plus de chutes ". Il nous invitera à aller voir du côté de la rivière, frontière naturelle entre la zone lotie de Pissy et Zongo.
" Des sinistrés sont en train de reconstruire leurs logis ", lancent-il. Ces " téméraires " ne sont pourtant pas nombreux ... On cherche surtout à parer au plus pressé en attendant que " l’orage passe ". Alors on se débrouille comme on peut en implorant le ciel de ne plus " s’effondrer " sur son toit.
A ce propos, nous raconte un habitant, " les maisons qui sont exposées sont celles qui sont soit inhabitées, soit implantées sur les passages d’eau ". Le même interlocuteur se réjouit car sa maison à lui est bâtie sur une élévation. Ce qui est sûr, nous avons dénombré au moins une cinquantaine de maisons en ruines apparemment inoccupées pour la plupart au moment du sinistre.
Selon les riverains que nous avons rencontrés, il n’y aurait pas eu de blessés ou de pertes en vies humaines. N’empêche que le moindre nuage qui obscurcit le ciel présentement, est symbole de " cauchemars " pour les habitants de Zongo et probablement des autres zones " non loties ".
Victorien A. Sawadogo (visaw@yahoo.fr)
Yelkoussan Bertrand SOME, ( Stagiaire)
Sidwaya
