« Pour une plus grande efficacité de la police de proximité, renforçons les capacités organisationnelles des structures communales » . C’est là l’un des slogans qui accompagnaient la tenue à Fada N’Gourma, le lundi 5 juillet dernier, de la rencontre d’échanges entre le ministre de la Sécurité et les acteurs des régions du Centre-Est, du Centre-Sud et de l’Est, sur la réorientation de la stratégie nationale de sécurité intérieure, et particulièrement sur la réorganisation de la police de proximité.
La salle de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Fada-N’Gourma, qui a accueilli la cérémonie d’ouverture de ces concertations, a refusé du monde. En effet, présidée par le ministre Emile Ouédraogo de la Sécurité, en présence de son collègue de la Promotion de la femme, Céline Yoda, la séance a enregistré la présence des membres des structures communautaires, de la chefferie coutumière, des corps habillés et des chefs de services régionaux.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la commune de Fada a relevé que la zone a évolué du rouge à l’orange, alors que l’objectif est de ramener les signaux au vert. Pour le gouverneur Théodore Kilimité Hien, la région de l’Est est présentée comme la plus criminogène du pays. « Si tous les acteurs de la lutte contre le banditisme jouaient leur rôle, le phénomène serait jugulé », a-t-il dit, dénonçant la relaxe des bandits par la justice. Il ajoutera que la justice serait même un lieu de recyclage des bandits, qui en ressortent souvent plus performants.
Une pique qui a précédé l’appel à la réforme de la législation à ce niveau. Qualifié de chef de guerre par le ministre Ouédraogo, le colonel Kilimité a, en outre, appelé à muscler davantage la lutte contre les hors-la-loi. Cependant, on constate une nette régression du phénomène dans la région, comme l’attestent ces chiffres donnés par le gouverneur.
Ainsi, de 268 cas d’attaques à main armée en 2007, on est passé respectivement à 183 en 2008, 125 en 2009 et 46 en 2010. Pour les agressions, le nombre est passé de 36 cas en 2008 à seulement 3 cas en 2010. Lui succédant, le ministre de la Sécurité abondera dans le sens du gouverneur en déclarant que plus de 60% des bandits sont des repris de justice. Aussi a-t-il exhorté les structures communautaires à redoubler de vigilance. La région de l’Est, qui a enregistré à une certaine période une insécurité jamais égalée, semble aujourd’hui connaître un répit. Malgré tout, les mesures demeurent.
A partir de 18h, point de départ : ni en direction du Bénin ni vers le Niger. Les voyageurs doivent passer la nuit à Fada pour être escortés en convoi le lendemain par les forces de sécurité. Avec cette rencontre qui a réuni les acteurs communautaires des trois régions à Fada, le gouvernement veut changer son fusil d’épaule pour mieux traquer les bandits de tout acabit. Espérons surtout que les populations, à travers les comités de vigilance, joueront leur partition pour aider à enrayer ce fléau des temps modernes.
S. Dimzilgdu
L’Observateur Paalga
