La Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) a initié, le mardi 6 juillet 2010 avec le soutien de l’armée de l’air et le génie militaire, des manœuvres d’intervention d’urgence sur un immeuble jouxtant l’avenue Houari Boumedienne et au barrage n°2 de Ouagadougou.
C’est un exercice conjoint de sauvetage ! Sapeurs-pompiers, armée de l’air et génie militaire devaient sauver des vies dans des conditions périlleuses. La simulation se déroule sur l’avenue Houari Boumedienne et au barrage n°2 de Ouagadougou.
En effet, alors que les Ouagalais se rendaient au service sous une pluie diluvienne, la foudre s’est abattue sur un immeuble R+5 à usage de bureaux. Un incendie s’est déclaré dans un local du rez-de-chaussée et s’est propagé aux cages d’escaliers. Des occupants des étages supérieurs envahis par les fumées se sont réfugiés sur les balcons et la toiture.
Les secouristes, alertés, sont arrivés et ont trouvé que les cages d’escaliers sont devenus impraticables. Une échelle motrice est mise en place. Aussi, certains sapeurs-pompiers grimpent le mur par une échelle accrochée. Et, les sauvetages se sont faits à deux niveaux : du côté des secouristes par l’échelle accrochée et celui de l’échelle motrice.
Après, ce fut l’intervention de l’hélicoptère qui a pu évacuer quelques victimes. Fin de l’exercice d’évacuation sur l’immeuble et le cap est mis sur le barrage n°2 de Ouagadougou en débordement. Ici, l’inondation est d’une grande envergure et fait appel à l’usage de gros moyens pour sauver les victimes. Une évacuation aérienne est nécessaire. Mais pour cela, il faut une meilleure coordination entre l’armée de l’air et les secouristes déjà en place dans l’eau.
La mission est très délicate. Les secouristes dans leur pirogue doivent pouvoir accueillir leur collègue embarqué dans un hélicoptère. Celui-ci devait, à l’aide d’une corde, descendre de l’hélicoptère. Cela a été difficile. Les pirogues, même jumelées, sous l’effet du vent produit par l’hélicoptère n’arrivaient pas à s’immobiliser pour accueillir le sauveteur largué par l’hélicoptère.
Après deux tentatives échouées, la troisième fut la bonne. La victime est remontée à l’aide de la même corde et évacuée par l’hélicoptère. Selon le commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP), Silas Keïta, le but général de l’exercice est de "préparer les intervenants aux opérations complexes et aux catastrophes".
Et ces manœuvres s’inscrivent dans les mesures de prévention, de prévision et dans les missions confiées à la BNSP par les ministères de la Défense et de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Ainsi, au lendemain des inondations du 1er septembre 2009, ces deux ministères ont engagé la BNSP à prendre toutes initiatives pour se préparer de concert avec les autres départements ministériels et acteurs concernés, à traiter avec efficacité les sinistrés majeurs qui pourraient être enregistrés.
Les manœuvres ont permis aux différents acteurs de tirer des leçons et de mesurer la capacité réactive de la coopération interarmées pour les secours d’urgence. "Cet exercice a été bénéfique. Il a permis de montrer la nécessité de renforcer les capacités de nos services de secours. Cela nécessite de gros moyens mais nous allons nous attacher à équiper les services de manière progressive", a soutenu le ministre en charge de la protection civile, Clément Sawadogo.
Embouchant la même trompette, le chef d’état-major des armées, le général de brigade Dominique Djindjéré a affirmé qu’il faut adapter le matériel de la BNSP à celui de l’armée de l’air pour plus d’efficacité. "De ces manœuvres, beaucoup d’enseignements ont été tirés pour qu’on puisse atteindre l’interopérabilité pour une meilleure coordination de nos actions", a-t-il conclu.
Boureima SANGA
Sidwaya
