Le constat du chômage des jeunes diplômés en fin d’études a amené le gouvernement burkinabè a créer, en 2006, le programme d’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés des universités, écoles et instituts supérieurs. Après quatre ans de mise en œuvre, des journées de réflexion sont organisées pour permettre aux différentes parties de se pencher sur les acquis, les insuffisances et les perspectives dudit programme. Koudougou a abrité le lundi 15 février 2010 la Journée régionale de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes au compte du Centre-Ouest. C’était en présence du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba.
L’organisation de ces journées constitue une opportunité importante de concertation avec les bénéficiaires du programme. Tout le monde est d’avis que l’emploi des jeunes est de plus en plus préoccupant et tous les Etats sont conscients qu’il convient d’y remédier dans la mesure où il est à la base de l’aggravation de la pauvreté et de l’instabilité politique et sociale. Comme le ministre Justin Koutaba l’a fait remarquer, environ 75% des chômeurs en milieu urbain sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans.
Citant des initiatives prises aux plans régional et international pour juguler le chômage des jeunes, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi a indiqué que sur le plan national, notre gouvernement, à travers son département et en collaboration avec le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, a initié le programme d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés des universités, écoles et instituts supérieurs en fin de cycle (PA/ISJD).
Ce programme consiste à mettre les étudiants en stage au sein des entreprises publiques et privées de façon à ce qu’ils acquièrent une expérience professionnelle, et aient des opportunités pour vendre leurs compétences, des opportunités de formation et d’embauche. De 304 étudiants au départ, le programme, qui a débuté en 2006, concerne aujourd’hui 1130 bénéficiaires de nos universités.
‘’Après 4 ans de mise en œuvre, nous pensons qu’il faut s’asseoir avec tous les acteurs concernés, surtout les étudiants, pour voir concrètement les acquis et les insuffisances, envisager des perspectives et ouvrir d’autres chantiers de façon à ce que les jeunes diplômés puissent avoir le maximum d’opportunités pour s’insérer professionnellement et participer au développement de ce pays’’, a confié Justin Koutaba à la cérémonie d’ouverture de cette journée marquée par la présence des autorités régionales et celle de Benoît Kaboré, directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), chargée de la mise en œuvre de ce programme.
Justin Koutaba a précisé que cette journée permettra de faire une évaluation sans complaisance du PA/ISJD. Cette journée a été également un cadre pour faire le point des acquis et des insuffisances des stages d’initiation à la vie professionnelle, des sessions de formation en entrepreneuriat et en techniques de recherche d’emploi ainsi que de l’appui technique au montage des projets d’entreprises.
A l’ouverture des travaux, le ministre Koutaba s’est départi de la langue de bois pour fustiger le comportement de certains jeunes qui se complaisent dans la critique et les insultes autour du thé en oubliant qu’ils sont eux-mêmes les artisans de leur propre développement. Il a reconnu qu’il y a un réel problème au niveau du chômage des jeunes diplômés, mais il a appelé les jeunes à utiliser leur intelligence pour contrer cette politique de la théière et se sortir de cette impasse qui entrave sérieusement le développement du pays.
Cyrille Zoma
L’Observateur Paalga
