Actualités :: Article 37 : « Y aura la bagarre si… »
Emile Paré, président du Mouvement pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF)

Réunis le samedi 23 janvier 2010 au siège du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), des ténors du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition (CPO) ont mis le pouvoir en garde contre toute relecture scélérate des textes fondateurs de la République. Au sujet de l’article 37 de la Constitution, ils promettent la castagne en cas de levée de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels.

Le « Chat noir du Nayala », Emile Paré, chef du Mouvement pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF), et l’homme à la mine toujours renfrognée, Issa Tiendrébéogo du Groupe des démocrates et des patriotes (GDP), autour d’une même table. C’est dire que la conférence de presse est pleine de promesses. L’un et l’autre réputés pour leur sarcasme et leur aversion pour les tenants du pouvoir actuel. Certains leaders, comme le chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS ; Laurent Bado du PAREN, qui a confié les rênes du parti à une femme, répondent aux abonnés absents. Pour autant, la rencontre ne manquera pas de piquant. Emile et Issa sont là comme annoncé. Et la malcause, ça les connaît.

Au cœur de cette tribune de diatribes enflammées contre l’Assemblée nationale, le parti CDP et le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, « la question des réformes politiques et institutionnelles ».

« La Constitution, le code électoral, le financement des partis politiques, et le statut de l’opposition, ces nouvelles lois à peine promulguées que les tenants du pouvoir demandent, tambour battant, une relecture de certaines dispositions de ces mêmes lois », griffe le « Chat noir », dans sa déclaration liminaire. Puis de feindre de s’interroger : « Comment un gouvernement et une Assemblée nationale peuvent-ils se renier en si peu de temps sur des questions qu’ils prétendent avoir longuement mûries et largement discutées ? »

Au sujet de l’appel lancé par le président du Faso et portant sur « les réformes politiques indispensables à l’enracinement des valeurs démocratiques » au cours de son discours du 10 décembre 2009, à l’occasion du 40e anniversaire de l’indépendance ? Un excipient, selon les animateurs de la conférence, pour mieux faire avaler la pilule de la révision de l’article 37, qui fixe actuellement à deux le nombre de mandats présidentiels. « Pour les partis membres de la CPO, la situation est claire et limpide : toutes ces gesticulations et agitations politiques visent un et un seul objectif : créer les conditions politiques et institutionnelles pour pérenniser Blaise Compaoré et son parti au pouvoir », rage le chef du parti fédéral.

Toutefois, les leaders de l’opposition se disent disposés à un toilettage des textes et des institutions mais à une seule condition : que l’opération se réalise dans « un cadre de dialogue politique et social réunissant les forces vives de la nation (majorité, opposition et société civile) ». Dans le cas contraire, ce sera la castagne, le corps-à-corps : « S’ils tentent d’éterniser Blaise Compaoré au pouvoir, y aura la bagarre. On va se rentrer dedans.

N’oubliez pas que nous sommes des lutteurs professionnels [en référence à sa province, le Nayala, réputée dans le domaine de la lutte sportive] », prédit le président du MPS/PF, avant de réclamer la « mise à plat du processus démocratique dans lequel ni l’armée ni l’Administration ne sont neutres ».

Actualité oblige, l’accord de sortie de crise en Guinée signé le 15 janvier dernier à Ouagadougou sous la houlette du chef de l’Etat burkinabè s’est invitée à la rencontre. Sur la question, le facilitateur en aura pour son grade : « Toutes les médiations de Blaise Compaoré ont échoué. Regardez en Côte d’Ivoire ! Y a toujours pas d’élections.

Au Togo, ça ne va pas. En Guinée, c’est l’échec programmé », raille Issa Tiendrébéogo. Puis l’ex-député, Djézouma Sanou, qui vient de faire son apparition dans la salle, d’en rajouter : « On se demande si Blaise Compaoré n’a pas entériné un acte criminel, car c’est par suite d’une tentative d’assassinat que Moussa Dadis Camara a été contraint d’abandonner le pouvoir ».

Sur l’éventualité d’une candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle, les propos se font sibyllins : « Au niveau du CPO, nous n’avons pas encore arrêté une position commune. Il y a des questions préalables à résoudre », miaule le « Chat noir ».

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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