Actualités :: Chrétiens du Burkina : Appel au renversement des systèmes corrompus

Au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), sous le magistère de Monseigneur Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, l’organisation catholique « Evangile pour tous » a appelé au renversement des systèmes corrompus. exhortation lancée jeudi 21 janvier 2010 au cours d’une conférence : « Le chrétien face à la corruption ».

Lorsque l’autorité spirituelle se met à s’inquiéter de l’évolution d’un fait social et appelle ses ouailles à la « conversion » individuelle et collective, c’est qu’il y a péril en la demeure des enfants de Dieu.

Ce fléau, qui « nie et détruit les bases de la réalisation du bien commun », qui a « tendance à former des structures occultes du pouvoir », qui est « une perversion du juste rapport entre bien individuel et bien commun », ce fléau s’appelle : corruption.

Ciblée par « Evangile pour tous » (EPT), un apostolat de la communauté catholique Mère du Divin Amour qui œuvre à l’émergence d’une nouvelle génération de cadres, la corruption sera examinée sous toutes les coutures par l’abbé Isidore Ouédraogo ; sous l’oreille attentive de fidèles qui ont pris d’assaut la salle de conférences du CBC.

Dans une approche pédagogique, visage radieux, verbe haut et humour mordant, l’orateur de la soirée, après plusieurs définitions de cette pratique qui gangrène la société, a partagé sa compréhension du phénomène avec le public avant de prescrire la thérapeutique suivant les canons de la chrétienté.

Des causes de la corruption à ses conséquences en passant par ses manifestations, dont l’une des plus subtiles est la « violence institutionnalisée », comme l’atteste Ouaga 2000, « volonté de fracture sociale entre le riche, qui a droit au bien-être, et le pauvre, que l’on entretien avec le minimum », l’abbé Isidore, ainsi qu’on l’appelle, a fait montre d’une maîtrise de son sujet. Au point qu’un membre du REN-LAC (Réseau national de lutte contre la corruption), subjugué, a sollicité l’expertise de l’ecclésiastique pour les activités du mouvement.

Recentrant les propos comme le commande le thème : « Le chrétien face à la corruption », le conférencier abordera la dimension religieuse et spirituelle de la question. En tant qu’enjeu évangélique et enjeu d’évangélisation, les « structures du péché » ou « péchés sociaux », comme les qualifiait le pape Jean-Paul II, les systèmes corrompus sont une « forme d’aliénation du général au particulier, au lieu de s’inscrire dans la juste insertion de la personne ou d’une collectivité dans le bien commun. Ils se manifestent dans l’exclusion politique et économique du pauvre ».

Le verbe, naguère dénonciateur, devint prophétique : « Si une situation d’injustice structurelle est vécue principalement comme un mal subi, il n’en demeure pas moins qu’elle relève également d’un mal commis. En matière de corruption, il n’y a pas de leçons à donner aux autres, le corrupteur est à la fois le corrompu et la victime, le coupable. Nous sommes tous embarqués dans le bateau. Le syndrome du Titanic nous guette. Le navire, bien que solide, pourra être coulé par cet iceberg ».

Démarche propitiatoire ? « L’agir chrétien ». Un acte qui, selon le tribun catholique, requiert au plan individuel : évitement de tout compromis dans les prises de décision en face de la corruption ; résistance à la domination de l’argent dans les relations humaines ; prière ; rationalité économique ... Quant au niveau collectif, l’action chrétienne supposerait : élaboration d’une charte professionnelle ; application des sanctions pénales contre les coupables ; et bonne rémunération dans les fonctions « sensibles » ; débats publics...

Considérant la corruption comme un problème exclusivement politique, l’abbé Isidore Ouédraogo propose une réponse tout aussi politique que cinglante : « Que ce soit par le biais d’associations de citoyens décidés à dénoncer la corruption ou par quelques autres moyens, l’impulsion qui permettra de démanteler une structure de corruption sera d’abord politique. Le chrétien doit s’engager politiquement pour être le ferment du monde nouveau. Il faut renverser les systèmes corrompus…Le chrétien doit donc travailler à une véritable démocratisation effective du pays ».

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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