Actualités :: GAZ BUTANE : Les consommateurs pris en otage

Le Burkina est un pays bizarre et ce n’est pas la veille que les habitudes, surtout les mauvaises vont changer. Tenez ! Regardez un peu la pagaille organisée qui sévit dans la commercialisation du gaz butane. L’honneur de la Société nationale des hydrocarbures (SONABHY) est sauf, puisqu’elle arrive à garantir la disponibilité du précieux gaz dans ses soutes de stockage. Le problème, ce sont les trois sociétés privées qui commercialisent le gaz dans notre pays.

Elles sont, à chaque fois, responsables des difficultés d’approvisionnement des consommateurs à cause de leurs fameuses bouteilles estampillées à leur nom. Chacune est jalouse de sa marque à tel point qu’elles sont arrivées à interdire à tout revendeur, de commercialiser les bouteilles de la concurrente. Moi le fou, commerçant, (ne riez pas, cela peut arriver), ne peut vendre des bouteilles de gaz de deux marques concurrentes ? Si ce n’est pas un monopole de vente, cela lui ressemble fort. Au nom de quoi, un boutiquier doit se voir interdire une telle possibilité, lui qui vend toutes sortes de marchandises ? Au nom de ces remises qui leur sont servies pour exclure les autres concurrents ?

En fait, cette pratique est anti consommateur dans la mesure où elle limite énormément le choix de celui-ci, crée des pénuries artificielles avec son lot de désagréments pour les ménages. Il n’est pas rare de voir les Ouagalais trimbaler leurs bouteilles de gaz de station en station ou d’une boutique à une autre. Imaginez le carburant que les ménages consomment dans cette situation pour renouveler leur bouteille de gaz. Une double dépense par ces temps de vie chère. Et comme par hasard, ces vendeurs « exclusifs » ne sont malheureusement pas présents en même temps dans les quartiers et en province. A ce prix-là, les Ouagalais ont commencé à faire leurs stocks de bois de chauffe et de charbon, au grand dam de Salif Savadogo, ministre de l’Environnement, gardien de forêts, ou de ce qui nous en reste.

C’est un spectacle peu honorable pour un pays qui s’est engagé dans la voie du libéralisme, système dans lequel le client est roi, dit-on. La Commission nationale de la concurrence et de la consommation devrait jeter un œil sur cette pratique qui ressemble fort à un arrangement entre sociétés privées sur le dos des consommateurs. On attend également des associations de défense des droits des consommateurs une action vigoureuse pour mettre fin à ces ventes de bouteilles exclusives.

Cette hérésie est également de mise dans le domaine de la boisson entre les brasseurs qui ont chacun ses caves et ses débits de boissons. On est où là ? Pour boire un coup, il faut connaître désormais la géographie des maquis de Ouaga. S’il faut que les godeurs fassent une réunion afin de dégager un consensus sur le maquis à visiter, c’est un exercice que même les fous ne comprennent pas.

Des consommateurs avec leur argent prêt à dépenser et à qui on inflige une telle torture intellectuelle et physique, il faut le faire. Si l’interchangeabilité des bouteilles reste difficile, que l’on permette au moins aux vendeurs de prendre toutes les marques de bouteilles de gaz des sociétés de la place. Dans la même logique, que l’on permette aussi aux stations d’essence d’en faire de même avec le gaz. On rechargerait ainsi nos bouteilles à la station, toutes marques confondues, et adieu la guerre des bouteilles. Pensons-y.

Le Pays

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