Actualités :: "Redéfinir la notion d’opposition politique"

Dans cette réflexion, le député Mahama Sawadogo explique les raisons pour lesquelles selon lui, la notion d’opposition politique doit être redéfinie.

Opposition interne et opposition externe dans les démocraties contemporaines

Dans un contexte historique où les anciens clivages (Etats/Eglise, centre/périphérie, détenteurs de moyens production/masse des salariés, libéraux/conservateurs, capitalisme/communisme-socialisme) sont de moins en moins pertinents ou à tout le moins sont devenus des contradictions secondaires par rapport au clivage mondialisation/antimondialisation qui apparaît comme la contradiction principale, la notion d’opposition politique doit être redéfinie.

En effet, à part les altermondialistes qui se comportent comme les principales porte-voix des populations mais cela dans un langage modéré puisque leur protestation vise simplement à instaurer une autre mondialisation, celle "à visage humain", les partis politique significatifs semblent prendre acte de la situation.

En considération d’une telle situation, on peut naturellement supposer que les divergences entre les partis résident davantage dans des nuances plus ou moins prononcées selon les pays plutôt que dans des éléments essentiels des politiques publiques à mettre en œuvre dans le cadre de la gouvernance politique, économique et sociale.

Pour dire simple, les partis politiques ont davantage d’éléments de convergence entre eux qui ne sauraient justifier une opposition systématique de la minorité à la majorité au pouvoir.

Dès lors, il est compréhensible de concevoir dorénavant la notion d’opposition selon deux approches : l’opposition interne au gouvernement et l’opposition externe à ce gouvernement.

On entendra par opposition interne, les partis partenaires au parti majoritaire, ce partenariat étant le résultat d’une négociation concrétisée par un accord de gouvernement entre eux. Toutefois, dans la mesure où les partenaires ne sont pas d’accord sur tout, ils gardent la latitude d’exprimer, le cas échéant, leurs divergences notamment sur les questions sortant du cadre de cet accord.

Quant à l’opposition externe au gouvernement, elle est naturellement indépendante et se caractérise par ses positions et ses propositions alternatives à celle du pouvoir.

En mettant un terne à ce propos, il importe de souligner que s’il est admis qu’il ne saurait y avoir de démocratie sans opposition, il est également intéressant d’affirmer que l’opposition n’est pas la finalité de la démocratie. Autrement dit, chaque parti d’opposition doit pouvoir librement, à un moment ou à un autre, choisir le mode d’opposition compatible avec la lecture qu’il fait de la situation politique. Par ailleurs, chaque parti doit avoir le droit de se démarquer et du gouvernement et de l’opposition.

Dans cette posture, ledit parti se contente d’influencer le comportement de l’un comme de l’autre par ses propositions et critiques. Il peut, à l’occasion de certaines consultations électorales (présidentielles en l’occurrence), appeler à voter pour la majorité gouvernementale ou pour l’opposition. La présente analyse appliquer dans le cas particulier de notre pays trouve son illustration de la manière suivante :

- les partis autres que le CDP de la majorité présidentielle peuvent être considérés opposition interne au gouvernement, l’accord cadre entre ces partenaires étant le programme présidentiel. Les partis regroupés autour du chef de file de l’opposition représentent l’opposition externe au gouvernement, l’accord cadre étant leur opposition systématique au gouvernement ;

- les autres partis qui ne sont pas encore déterminés par rapport à la majorité présidentielle et à l’opposition externe peuvent être considérés comme indépendants de l’une et de l’autre. Ces trois postures ainsi définies sont évidemment dynamiques du fait de la nécessaire évolution du contexte politique.

Mahama SAWADOGO, Député

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