Actualités :: Que devient l’affaire du DG de la douane ?

Les médias burkinabè ont rivalisé de titres sur cette affaire dite du DG de la douane. Tout serait parti d’une plainte déposée par la société Oryx à la brigade de gendarmerie de Baskuy pour une affaire de fausses exonérations douanières constatées dans les commandes de lubrifiants. M. Guiro a été auditionné par cette brigade. Nous sommes en avril 2007. En début décembre 2007, M. Guiro est entendu au palais de justice par un juge d’instruction qui l’inculpe et lui délivre un mandat de dépôt à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO). Mais la même soirée, l’inculpé n’ira pas à la maison d’arrêt. Le Procureur du Faso de l’époque et le ministère de la Justice se sont investis pour éviter l’exécution de la décision du juge.

Le ministre de la Justice a lui-même reconnu avoir dit au juge titulaire du dossier que le DG n’était qu’à sa première comparution et vu son rang, il a droit à des égards. Depuis, l’instruction du dossier a changé de main. L’affaire a fait tellement de bruits que l’inspection des services judiciaire s’est aussi intéressée à l’affaire. Le Premier ministre Tertius Zongo a donné sa lecture de la situation après sa visite au journal Le Pays. Tertius Zongo a donné raison au ministre de la Justice avant d’affirmer le principe de l’égalité des citoyens devant la justice. Ainsi, au Burkina, il y a une catégorie de personnes qui ne doit pas aller à la maison d’arrêt à cause de leur rang. Dans le cadre de cette affaire, des personnes ont été pourtant déposées à la MACO. Où est l’indépendance de la justice tant clamée si l’opportunité de la décision d’un juge prise selon son ultime conviction doit être désavouée par le ministre de la Justice ? Le procureur et le ministre pouvaient obtenir l’annulation du mandat de dépôt, mais selon des procédures prévues par la loi.

En plus, le ministre ne doit pas s’adresser à un juge directement comme ce qu’il a fait dans ce dossier. Le ministre peut intervenir auprès du procureur qui va intervenir auprès du juge. En son temps, le journal L’Indépendant avait demandé la démission du DG de la douane pour se mettre à la disposition de la justice. Aussi, il avait demandé à son ministre titulaire de le remplacer à la tête de cette institution pour les besoins de l’enquête. Rien n’y fit. L’affaire n’était qu’au stade de l’instruction et M. Guiro avait la latitude d’apporter la preuve de son innocence. Au lieu de cela, il a été nommé comme administrateur dans une société. Nous ne sommes pas contre sa nomination, mais nous pensons qu’au stade actuel de la situation, elle n’était pas opportune. Est-il toujours inculpé ou l’inculpation a été levée ? Une grande prudence doit être observée dans ces genres de nominations pour ne pas donner l’impression que l’issue de l’affaire (son acquittement) est déjà connue au niveau du gouvernement. Déjà qu’il y a une crise de confiance entre les citoyens et les responsables de ce pays. Les Burkinabè ont le droit de savoir. Cette affaire concerne des millions de FCFA. Où en est-on avec l’instruction ?

Quelles sont ses différentes implications ? Selon les bruits de couloirs du palais de justice de Ouagadougou où l’affaire est instruite, tout est mis en œuvre pour que le dossier aboutisse à un non-lieu dans les jours à venir. Depuis que cette disposition de la loi a été expérimentée avec succès sur Marcel Kafando, le seul inculpé dans l’affaire Norbert Zongo, il ne sera pas étonnant que l’instruction de cette affaire du DG de la douane connaisse le même sort. Pourtant, un procès public aurait pu mettre tout le monde d’accord. C’est en ce moment que l’innocence de toutes les personnes concernées sera prouvée et le non-lieu viendra mettre fin à l’affaire. Pour le moment, il est demandé à la justice de chercher des éléments pour établir des culpabilités et aux personnes poursuivies de prouver leur innocence. Sans ce procès, il sera difficile pour le commun des Burkinabè de comprendre ce qui se passe et de continuer à penser qu’il y a une justice pour les uns et une autre pour les autres.

PB

L’Indépendant

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