Actualités :: DR BOUBACAR SADO LY : "La région du Sahel est mal exploitée"
Dr Boubacar Sado Ly

Vétérinaire de formation, l’homme est très connu des téléspectateurs burkinabè pour avoir été plusieurs fois l’invité de l’émission "Bon dimanche". Celui qui est également le fondateur de l’école de la sagesse, s’appelle Boubacar Sado Ly. A la faveur des journées économiques du Sanmatenga tenues du 30 octobre au 1er novembre dernier, nous l’avons rencontré. Avec lui, nous avons entre autres parlé d’économie et des dégâts des inondations du 1er septembre.

"Le Pays" : Docteur , est-ce que le Burkina Faso exploite bien ses potentialités économiques ?

Docteur Boubacar Sado Ly : Vous savez, l’économie est dans le projet. Si nous avons des projets qui conviennent, nous pouvons occuper une position économique acceptable. Mais si les projets ne sont pas appropriés, cela ne marche pas. Le plus dangereux, c’est de suivre les projets des autres. Chaque pays est différent, chaque pays a une fonction précise, un projet précis. Il faut donc beaucoup de courage et de discernement de la part de ceux qui font les projets. Je ne pense pas que ce soit le cas pour le Burkina.

On dit souvent que la partie nord du Burkina est la plus pauvre. Quel est votre point de vue ?

Je suis désolé. Selon une étude faite en 1978 par la Fonction publique, la région la plus riche au Burkina était le Sahel. Malheureusement, cette région est mal exploitée. Dans cette même étude, la deuxième région était Bobo Dioulasso et la troisième Dédougou. La situation reste la même. Seulement on fait au Sahel ce que l’on ne devrait pas faire, et ce que l’on devrait y faire on n’y touche pas parce que l’encadrement n’est pas dans la culture et dans l’environnement du Sahel.

Quelles potentialités économiques les populations du Nord du pays doivent-elles davantage exploiter ?

L’économie est dans le projet, avais-je dit tantôt. Ce n’est pas dans la disponibilité immédiate des matériaux. C’est le projet qui construit l’économie. Les gens ne sont pas formés à cela si bien qu’ils attendent. Sinon le potentiel au Sahel est immense, aussi bien au niveau des ressources humaines que physiques. Mais rien n’est activé. Tout peut être un potentiel et s’il n’est pas activé, il ne se développe pas, ne croît pas. C’est ce que vit le Sahel.

Comment expliquez-vous le classement du Burkina à la 175e place sur 177 pays par le PNUD ?

Cela ne me gêne aucunement. Je ne vois pas pourquoi je suivrais les critères de l’Occident ou du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’essentiel est de savoir ce que l’on fait, ce qu’on veut faire et devenir. Je ne comprends pas pourquoi le Burkina s’irrite de cette position, ce sont des critères d’autres pays qui ne sont pas forcément valables pour nous. C’est également la perspective d’autres pays. Ce n’est peut-être pas la bonne perspective pour le Burkina. Au lieu de se lamenter, le Burkina gagnerait à réfléchir, travailler à trouver de meilleures options qui lui permettraient de faire ses propres critères, de se positionner et se glorifier à partir de cela.

Que peuvent apporter des journées économiques au Burkina à l’image de celles organisées du 30 octobre au 1er novembre 2009 au Sanmatenga ?

C’est même une nécessité dans la mesure où un élément local ne se développe jamais sans un apport extérieur important, riche, dominant et déterminant. L’initiative du Sanmatenga est un bel exemple. Il faut que de telles journées soient organisées. Cependant, il faut persévérer car ce n’est pas toujours facile de les organiser. Il y a beaucoup de gens qui sont hostiles à ces genres d’entreprises et c’est coûteux aussi. Si on répète et si on continue, c’est sûr que les idées nécessaires pour se développer viendront et cela sera une excellente chose.

Que devient aujourd’hui l’école de la sagesse ?

L’école de la sagesse est toujours active. Elle n’est pas pressée parce qu’elle attend que le ruissellement de chaque Burkinabè l’amène en face de l’école de la sagesse. C’est inévitable. On passera à l’école de la sagesse aussi sûrement qu’on passera devant la mort.

Que faites-vous aujourd’hui pour que la jeunesse burkinabè profite de votre savoir ?

Il appartient à la jeunesse de chercher au lieu d’exiger, de revendiquer, d’attendre. Je m’adresse à la jeunesse mondiale car, partout, elle est un problème et a également des problèmes. Je la trouve coupable d’avoir des attentes vis-à-vis des adultes. Dans un système ou dans un fleuve, il faut savoir nager pour s’en sortir.

Quel commentaire faites-vous de la pluie du 1er septembre ?

Nous sommes victimes d’une énorme imprévision et d’une énorme négligence. L’eau ne fait pas de dégât à chaque fois qu’on lui laisse le passage. Si son passage est rétréci, c’est normal qu’elle se fasse un chemin.

Propos recueillis par Gontran ZOUNGRANA

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