Le scénario est digne de celui d’un film. Un trentenaire du nom de Sidibé Sayouba, commerçant domicilié au secteur 11 (Colma), est tombé dans une embuscade dans la nuit du 14 au 15 juillet 2009 alors qu’il regagnait son domicile. Quatre hommes avaient surgi sur son chemin pour lui porter 30 coups de couteau. Moins de quatre mois après leur forfait, les agresseurs du jeune Sidibé, qui a trouvé la mort sur-le- champ, sont aux arrêts. Le plus troublant dans cette affaire, c’est qu’il s’agit d’un meurtre commandité où une prime a été versée aux exécutants.
L’affaire avait, en son temps, défrayé la chronique dans la ville de Sya et de nombreux Bobolais se rappellent encore, comme si c’était hier, ce meurtre qui avait eu lieu dans la nuit du 14 au 15 juillet 2009, non loin de la mairie de l’arrondissement de Do.
Ils sont encore nombreux à se rappeler aussi les conditions atroces dans lesquelles la victime avait trouvé la mort. Et la scène abominable qui s’offrait aux habitants du secteur 11 au petit matin du 15 juillet 2009 restera longtemps gravée dans les mémoires. Un corps sans vie criblé de coups de couteau et gisant dans une mare de sang. Ceux qui avaient encore le courage de regarder la scène s’étaient demandé ce que la victime avait bien pu faire pour mériter un tel sort. Un crime odieux qui n’a pas manqué de susciter la colère et l’indignation des populations de Do.
Des populations qui avaient toujours émis le vœu de voir les auteurs de ce crime punis à la hauteur de leur forfait. Ce qui ne saurait tarder avec l’arrestation des sieurs Bassolet, Dicko, Coulibaly et Ouattara. Ils seraient présentés comme les bourreaux de Sidibé Sayouba.
Les explications du lieutenant Jean Bosco Sawadogo, commandant de la brigade ville de gendarmerie de Bobo-Dioulasso : « Il s’agit d’un meurtre qui a été planifié et commandité. Nos enquêtes ont d’ailleurs révélé que le commanditaire était en contact permanent, au soir du crime, avec les sicaires qu’il avait commis à cette tâche. C’est lui, d’ailleurs, qui les tiendra informés de tous les mouvements de la victime jusqu’à ce qu’il tombe dans le guet-apens, peu après minuit, aux environs de la mairie de Do. La suite fut tout simplement horrible avec cette trentaine de coups de couteaux que la victime recevra au cou, à l’abdomen, au dos et aux fesses. Une cruauté indescriptible pour des agresseurs qui s’étaient auparavant enivrés dans un maquis de la place avant de commettre, et sans pitié, leur basse besogne ».
Les auteurs de ce crime, dont les noms n’ont pas été révélés pour les besoins de l’enquête en cours et qui avaient rempli leur mission, passeront à la caisse pour empocher la deuxième tranche de leur rançon, soit 250 000 F. Au total, c’est la somme de 500 000 FCFA qui leur a été versée pour le meurtre du jeune Sidibé Sayouba. Mais qui est ce commanditaire et quels sont ses mobiles ?
Ce sont là des questions auxquelles la gendarmerie s’est refusée à apporter des réponses précises. « Les enquêtes se poursuivent et, pour le moment, il serait préjudiciable de révéler l’identité du commanditaire. Pour l’instant, nous gardons le secret mais ce qui est sûr, nous vous tiendrons informés en temps opportun », a précisé le lieutenant Jean Bosco Sawadogo.
Peut être qu’il faudra attendre le procès des quatre meurtriers pour comprendre le mystère qui entoure cette affaire. Ce qui ne saurait tarder, puisque, depuis hier mercredi, les sicaires de Sayouba Sidibé devraient être présentés au parquet.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga
