Le tribunal militaire de Ouaga en son audience du mercredi 7 octobre dernier, s’est penché sur 5 affaires impliquant des militaires et portant notamment sur des préventions tels, défaut de maîtrise, homicide involontaire, dégradation de biens et désertion en temps de paix. Les prévenus ont écopé, entre autres, de peines avec sursis et d’amendes. Un mandat d’arrêt a été décerné à l’encontre de l’élève sous-officier Lazare Wédraogo Compaoré pour désertion à l’étranger en temps de paix.
9 affaires avec 14 prévenus, dont 3 civils, étaient au rôle des audiences. Mais quatre ont été renvoyées pour diverses raisons. Parmi les affaires jugées, un seul prévenu était absent. Il s’agit de l’élève sous-officier (ESO) Lazare Wédraogo Compaoré qui, après un stage de mécanicien en France du 30 septembre 2008 au 15 avril 2009, n’a pas encore rejoint sa base. L’un des témoins, le colonel Compaoré, responsable des ressources humaines de l’armée de l’air, dira que le prévenu n’a pas donné ses nouvelles depuis avril 2009. Le tribunal présidé, par le juge Boukary Diallo dans son verdict est allé dans le sens des réquisitions du commissaire au gouvernement en décernant un mandat d’arrêt à l’élève sous-officier pour désertion à l’étranger en temps de paix. Il a aussi requis deux ans de prison ferme contre lui. Trois autres affaires jugées avaient comme point commun le défaut de maîtrise et la dégradation de biens appartenant à autrui ou à l’armée.
L’adjudant Béli Ziba reconnu coupable d’homicide involontaire a écopé d’une peine de 12 mois avec sursis et de 12 000 F CFA d’amende. Le 31 mars 2007 (alors qu’il est en partance sur Bogandé dans le cadre d’une mission de précurseur) il est responsable d’un accident qui cause le décès de Youmani Lankouandé, 70 ans et paysan de son état. Sur la base des débats à l’audience, le défaut de maîtrise a été reconnu comme la cause de l’homicide involontaire. Enfin, l’adjudant-chef, Bila Sawadogo, l’adjudant Noël Roland Ségueda et le sergent Pierre Kientega, tous au 32e RIC de Fada, sont reconnus coupables de violation de consignes. En effet, le 24 mai 2009, ils ont utilisé sans autorisation et sans titre de permission, un véhicule de l’armée à des fins personnelles et notamment pour aider des ex-militaires chasseurs, à ramener le fruit de leur braconnage (buffle, phacochère) dans une zone protégée. Pour cela, ils écopent chacun de 6 mois avec sursis.
Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA
Le Pays
