Actualités :: Grève à l’hôpital Souro Sanon : Services paralysés recherchent personnel

Le personnel du Centre hospitalier universitaire Souro Sanon (CHUSS) de Bobo-Dioulasso observe, depuis hier 6 octobre, un mouvement de grève. Le personnel soignant, dans sa majorité, a déserté les pavillons et services de consultation à l’appel de son syndicat, le SYNTHA, pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

Le bras de fer entre le personnel du Centre hospitalier Souro Sanon (CHUSS) de Bobo-Dioulasso et la hiérarchie médicale est loin de s’estomper. Si ce n’est pas les médecins spécialistes et hospitalo-universitaires qui revendiquent leurs émoluments, ce sont les services qui menacent de débrayer. C’est fois-ci, le mouvement a pris de l’envergure, et implique la quasi-totalité des travailleurs qui ont décidé de rester chez eux pendant trois jours. Ce mardi, l’hôpital a tourné au ralenti. Aux urgences, c’est le service minimum : seuls quelques soignants sont visibles. On apprendra qu’ils sont en majorité du personnel médical militaire.

Un peu loin, au service de consultation générale, le constat est plus sévère : la grille d’entrée dans la salle d’attente est bien cadenassée et aucune âme n’est visible. Au bloc opératoire, c’est le calme plat. Un jeune assis sur un banc à l’entrée du bâtiment nous confie que le service est assuré par un certain Amidou Lompo, aide-chirurgien militaire, parti pour une course. Dans le bloc de la réanimation, c’est presque le même scénario. Un accompagnant de malade, couché sur un banc à l’entrée de la salle d’hospitalisation, parle de la présence d’un seul personnel soignant, mais plus occupé à apporter des soins à sa mère malade. Au laboratoire et à la banque de sang, c’est un service fantôme qui nous accueille. Les chaises sont désespérément vides et pas même l’ombre d’un être humain n’y plane. Interrogé sur le motif de leur action, le secrétaire général de la section SYNTHA du Houet, Bahan Damoudo, déclare qu’elle se situe dans un contexte revendicatif, essentiellement matériel et placé autour de deux points. Le premier porte sur le fonctionnement de l’hôpital.

Citant le bloc opératoire en exemple, il dira que depuis bientôt six mois, il ne peut plus répondre convenablement aux prestations des malades. Le personnel ne peut, selon lui, que se contenter des cas urgents. Quant aux malades ayant fait l’objet de programmation, ils doivent attendre. En ce qui concerne le service de laboratoire et de la banque de sang, la situation serait moins enviable. “Les réactifs manquent souvent et les machines sont fréquemment en panne”, affirme M. Damoudo, avant de déplorer le fait que les malades paient des forfaits pour des services dont ils ne bénéficient pas. A ce propos, il dit notamment : “On leur fait payer des frais pour les examens de laboratoire et de radiographie mais dans la réalité, on ne peut pas les satisfaire, alors que ces examens sont indispensables pour poser un bon diagnostic”. Si bien que, toujours selon lui, les malades paient pour des examens qu’ils sont obligés à la fin, d’aller faire à l’extérieur et sans aucun remboursement.

Le secrétaire général de la section SYNTHA pointe également du doigt les conditions de travail au bloc opératoire et dans d’autres services. “On a eu des rencontres avec la directrice par rapport à ces différents problèmes, mais jusque-là nous sommes dans l’attente”, a-t-il martelé. Même que des missions du ministère de la Santé seraient venues à plusieurs reprises prendre le pouls de la situation sans qu’aucun remède approprié ne soit proposé. “Nous sommes contraints d’aller en grève pour attirer l’attention de l’opinion publique sur les problèmes de l’hôpital qui, jusqu’à une date récente, accueillait des malades d’autres régions et même des pays de la sous-région”. Quant au suivi de la grève, il l’estime à un taux de 95%. Les 5% non grévistes étant le personnel militaire interdit du droit de grève et quelques civils n’ayant pas suivi la grève. Que feront-ils en cas de non-satisfaction de leur revendication ? Bahan Damoudo prévient qu’ils sauront réagir à travers d’autres actions qu’il se réserve de citer.

Frédéric OUEDRAOGO

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