Actualités :: Crise à l’université de Koudougou : L’administration invite les étudiants à la (...)

Le président de l’université de Koudougou, Bila Gérard Segda, entouré des autorités administratives, militaires et paramilitaires de la région dont le gouverneur Banworo Seydou Sanou, a animé le 19 août 2009 dans la soirée, une conférence de presse portant sur la crise qui secoue l’institution universitaire. L’objectif était de faire le point de la situation, tirer les leçons et lancer à l’ANEB et aux étudiants une invite à l’accalmie, à la raison et à la paix.

Cette conférence de presse avait étrangement des allures de conférence publique, tellement la salle était bondée d’autorités, de personnalités coutumières, de directeurs régionaux, centraux et chefs de services, si bien que les journalistes étaient relégués au second rang, eux, qui, portant étaient les premiers concernés. Faisant la genèse de la crise dans sa déclaration liminaire, le président de l’UK a indiqué que depuis le début du deuxième trimestre de l’année 2009, les administrations de l’UFR-SEG (sciences économiques et de gestion) et de l’UFR-LSH (lettres et sciences humaines) étaient régulièrement prises à partie par les corporations ANEB pour réclamer des fiches de TD (travaux dirigés), des supports de cours, les notes et toutes les copies d’examens avant les délibérations. Ces corporations, appuyées par l’ANEB auraient incité au boycott des cours, des TD et des évaluations, y conditionnant leur participation à la satisfaction de leurs revendications.

“Ces actes de boycott ont été posés alors que des dispositions d’un arrêté réglaient clairement les conditions de remise des copies des examens et des contrôles”, a expliqué le président de l’UK tout en précisant que les textes régissant le fonctionnement de l’université, bien connus de tout étudiant s’inscrivant à l’UK, stipulent que tout cours boycotté est considéré comme dispensé et tout devoir boycotté est sanctionné par la note zéro. De plus, il aurait été clairement réaffirmé aux étudiants la volonté des responsables universitaires de veiller à l’application stricte de ces textes qui, du reste, auraient été l’objet d’une large diffusion.

“Nous étions donc étonnés de constater qu’une fois de plus, l’ANEB contraignait l’ensemble des étudiants à un boycott des activités pédagogiques par une grève de 72 heures du 4 au 6 juin alors qu’ils étaient informés que des solutions étaient en ébauche pour ce qui est des fiches de TD. C’est en se référant aux textes que les directions des UFR-SEG et LSH ont dû attribuer les zéros à plusieurs promotions d’étudiants”, a rappelé Gérard Segda. Il soutient que ces mesures n’ont pas freiné l’ANEB qui aurait forcé les étudiants non concernés par les zéros à boycotter aussi, à leur tour, leurs examens, espérant ainsi que le nombre élevé des zéros ferait fléchir les instances de décision et les amenerait à reprogrammer les examens.

Chose que le conseil de la formation et de la vie universitaire (CFVU) n’a pas voulue. Pour le président de l’UK, on pouvait éviter cette situation en recopiant les exercices de TD au tableau, en annulant la grève de 72 heures lorsque la veille, on a rassuré les étudiants de la disponibilité des fiches de TD, en ne généralisant pas le boycott des examens, en prenant la main tendue par le Lallé Naaba Sanem, médiateur dans cette crise, et en ayant un peu de sagesse en évitant un bras de fer avec les instances décisionnelles des enseignants.

Bila Segda Gérard a cité quelques scénarios de sortie de crise qui ont été proposés en vain aux dirigeants de l’ANEB. A titre d’exemple, il aurait été proposé à l’ANEB de fournir un argumentaire écrit à soumettre au CFVU, mais vaine fut la requête. Au conseil du CFVU du lundi 20 juillet 2009, l’ANEB était présente, mais n’a pas pu convaincre de la nécessité de changer les textes sur la base desquels les zéros ont été attribués. Les invités du Lallé Naaba et du gouverneur ont proposé à l’ANEB de faire amende honorable, de reconnaître ses torts et de demander pardon, afin que des voies et moyens puissent être trouvés pour amoindrir les sanctions. Toutes choses qui ont amené le président de l’UK à se demander si les délégués ne voulaient pas tout simplement éviter les évaluations.

La preuve, même la session extraordinaire du CFVU convoquée par le président de l’université afin de permettre une sortie de crise satisfaisante pour tous aurait été boycottée par l’ANEB. “Ainsi toutes les médiations ont échoué, parce que l’ANEB tient, coûte que coûte, à la suppression des textes votés en présence même des délégués des étudiants”, a déploré le professeur Segda. Aussi, n’ayant pas trouvé de terrain d’entente, les UFR ont délibéré dans les promotions où les cours étaient achevés. Les 2es sessions sont programmées à partir du 7 septembre pour l’UFR-LSH et le 10 septembre pour la licence ESG (économie et sciences de gestion) de l’UFR-SEG. Les filières qui n’ont pas achevé les programmes et les évaluations poursuivront à partir du 7 septembre.

Tout en faisant remarquer que les choses auraient pu se dérouler autrement si l’ANEB n’avait pas pêché par trop d’orgueil et en se livrant à un inutile bras de fer, le président Bila Gérard Segda a invité l’ANEB à opter pour la paix et à revenir à de meilleurs sentiments pour une meilleure reprise des activités académiques et pédagogiques afin de permettre à tous les étudiants de bien finir l’année 2008/2009 et amorcer la nouvelle année 2009/2010. Pour lui, la 2e session consiste exclusivement à ne pas composer que dans les modules où on n’a pas la moyenne de 10/20, ce qui signifie que les zéros s’élimineront d’eux-mêmes pour peu que les concernés acceptent l’invite à la sagesse en achevant les cours et les examens qui seront programmés à la reprise.

Les journalistes sont revenus sur les franchises universitaires auxquelles la présidence de l’UK accuse les responsables de l’ANEB de ne pas respecter en empêchant leurs camarades de suivre les programmes par des menaces, des intimidations et des actes de vandalisme et de violence. De même, Bila Gérard Segda dit que les étudiants veulent faire fi des textes et règlements qui régissent les universités quand bien même ils les auraient lus et approuvés au moment où ils remplissaient leur fiche d’inscription. Sur la conférence de presse de la FESCO (voire notre édition d’hier jeudi), le président de l’UK affirme ignorer tout, jusqu’à même son existence.

A la fin de la conférence de presse, le Lallé Naaba a fait le point de ses démarches avant que le gouverneur ne termine en lançant le même appel à la sagesse et à la paix aux étudiants tout en les invitant à se démarquer de ceux qui veulent éviter les évaluations, qui veulent passer par la petite porte, toutes choses qui ne sont pas de nature à faire d’eux des étudiants excellents. Le gouverneur et le président de l’UK ont invité les parents, les leaders d’opinions et toutes les bonnes volontés à s’impliquer afin que l’université de Koudougou renoue avec le calme et l’excellence qui l’ont, le plus souvent, caractérisée.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga

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