Actualités :: Croissance démographique : En 2030 nous serons 28 millions de Burkinabè (...)

Au Burkina selon les données statistiques, une femme donne naissance à 6,2 enfants en moyenne, et la population croît de 31 % par an. A ce rythme, nous serons 28 millions de Burkinabè en 2030. Or selon les mêmes prévisions, les ressources du Burkina ne vont pas augmenter de manière aussi exponentielle.

On se rappelle qu’en 2008 lors de la présentation officielle des résultats définitifs du quatrième recensement général de la population et de l’habitation, les partenaires techniques et financiers de notre pays s’étaient insurgés contre les taux de fécondité, de croissance et de natalité. « Vous êtes trop féconds. Arrêtez pendant qu’il est temps », c’était le titre de l’Observateur Paalga du 20 novembre 2008, qui reprenait sous forme de citation les propos de la représentante - résidente de la Banque mondiale au pays des Hommes intègres, Galina Sotirova.

En son temps la ministre déléguée chargée du Budget, Mairie Thérèse Drabo avait laissé entendre, « ils ont eu le courage de dire la vérité et, comme on le dit chez nous, la vérité rougit les yeux, mais ne les crève pas. Les gouvernants que nous sommes, tous les autres acteurs sont interpellés. La population aussi bien sûr ». Comment et dans un pays où, pour des raisons religieuses ou traditionnelles, le nombre élevé d’enfants est encore une valeur, pratiquer une politique à même de baisser le taux de natalité sans que cela soit interprété comme un sacrilège au regard de la recommandation divine des religions révélées, selon laquelle les humains doivent se multiplier et remplir la terre ? Comment, dans un environnement où on fait difficilement la différence entre jouir du plaisir sexuel et faire des enfants, travailler au changement des mentalités ?

Dans le cas du taux de croissance de la population, nous sommes persuadés que les gouvernants auraient pu, d’un coup de baguette magique, ramener le taux à 1 % ou 0,5 % qu’ils l’auraient fait sans attendre. Malheureusement, une chose est de vouloir, une autre est de pouvoir. Si les faits sociaux doivent être approchés comme des choses dans le souci de les étudier et de percer les mystères de leur logique interne, ils ne sont pas des choses que l’on peut transformer séance tenante à la manière du fer chez le maréchal ferrant. La preuve : chez l’élite scolarisée dont le nombre d’enfants moyen est apparemment de trois, il a fallu des années et des années d’études et des expériences professionnelles pour comprendre et accepter que la satisfaction de la libido est à dissocier de la procréation et que l’enfant est aujourd’hui plus une charge qu’une richesse contrairement à ce que croyaient nos parents. Or, aujourd’hui, seulement 48,4 % des enfants de 6 à 12 ans sont scolarisés au cycle primaire.

Au secondaire, seulement 15,8 % des 13 à 19 ans. Au supérieur, 2 % des personnes de 20 et à 29 ans. Et comme en général il y a une relation de cause à effet ou au moins une corrélation positive entre diminution du nombre d’enfants et niveau d’instruction, les difficultés du gouvernement sont plus perceptibles. Un économiste britannique des 18e et 19e siècle « Thomas Malthus », disait que les pauvres étaient responsables de leur situation. Au banquet de la nature, le pauvre n’a pas sa place, car il n’est ni convié ni organisateur. Pire, toute entreprise en sa faveur est non seulement inopérante, mais même contraire à ses intérêts dans la mesure où il risque de se complaire dans l’inactivité, assuré qu’il est que quelqu’un lui donnerait quelque chose. Pour Malthus, la procréation des familles peu sûres de pouvoir nourrir leurs enfants devait être restreinte mais seulement par une chasteté volontaire.

En d’autre analyse, on peut dire que le développement est enclenché par l’une des trois dynamiques que sont des raisons endogènes « accroissement de la population, par exemple, qui fait que la collectivité est contrainte de travailler davantage pour faire face aux besoins de ressources » ; qui obligent à un surplus de travail pour les mêmes motivations que dans le premier cas. Enfin les premières et les secondes raisons peuvent se conjuguer et produire le même effet. L’idée est de dire qu’il ne faut pas voir systématiquement dans la croissance démographique galopante un mal si grand qu’il est cause de psychose aujourd’hui, car l’une de ses conséquences peut être de stimuler la production des biens. C’est aussi de cette manière qu’il faut penser ce taux de croissance.

Kibsa KARIM

L’Hebdo du Burkina

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