Actualités :: Vie conjugale : Ainsi donc avec le boulot, une fille peut s’acheter un mari (...)
Roch Audacien D. DAMIBA

La jeune styliste malgache, Lila Portafaix, a organisé vendredi 17 avril 2009 dans l’enceinte du bar restaurant, le Loft ( sis à Koulouba) un défilé de mode. Celle-là même qui est à ses débuts au Burkina Faso a émerveillé les spectateurs par sa collection baptisée “chromatique”.

Dans des échanges que j’avais avec une mère de famille et qui tournaient autour de la problématique du choix entre le travail et le mari, cette dame, mère d’un garçon et deux filles, m’a dit ceci : “le conseil que j’ai donné à mes deux filles, c’est de travailler bien et réussir dans leurs études pour avoir un bon boulot. Pour ce qui est du problème de mari, il n’y aura pas à s’inquiéter. Elles s’achèteront des hommes avec leur boulot. Ainsi sont les hommes”.

Voilà qui est dit et bien dit. On peut donc désormais s’acheter un mari avec son boulot. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est mon interlocutrice du jour. Et elle ne serait pas la seule à voir les choses de cette façon ; les hommes, les femmes et les jeunes filles aussi croient également à cette assertion. Ici est posé le problème même de la valeur du mariage et les motivations et attentes qui le soutiennent. Acheter un mari avec son boulot ? C’est peut-être chose faite dans bien des ménages. Il serait intéressant d’avoir des témoignages sur la vie et l’évolution de tels foyers.
Il serait plus intéressant d’entendre les femmes qui ont acheté leur mari avec leur boulot et les hommes qui se sont laissés acheter de la sorte. Ainsi donc, il y a des maris achetés !

Jusque-là, on a toujours pensé et déclaré que ce sont les femmes qui se font acheter par les hommes, mais nous venons de découvrir une autre réalité, une autre façon de bâtir des couples. Ici, il n’est plus question d’amour, et s’il y a amour, c’est le boulot que l’on a choisi d’aimer. Pour avoir donc un mari, ce n’est plus le culte des vertus qui s’impose. Etre gentille, sage, honnête, responsable et ajouter peut-être un peu de beauté, tout ceci ne compte plus. Si la jeune fille a du travail, le mari est garanti.
Elle peut être vulgaire, dévergondée, irresponsable, légère et tout ce qui peut s’en suivre, tout cela ne constituera pas un frein au mariage. Qu’il lui suffise seulement d’avoir du travail et être bien rémunérée et le tour est joué.

Comme de vulgaires jouets, les hommes sont exposés et prêts à être achetés. Ici, se pose un problème sérieux, celui de savoir ce que cet homme acheté va faire de son mariage. Comme chef de famille, pourra-t-il conduire convenablement son ménage ? Aura-t-il un mot à placer dans la conduite des affaires de la famille ?
Je suis davantage édifié en entendant ce récit et je comprends mieux les plaintes et complaintes de certains époux qui soulèvent à tout bout de champ, le manque de respect et de soumission de la part de leurs épouses. Ces hommes se sentent à l’étroit chez eux, si tel est qu’ils ont un “chez soi”. Ont-ils oublié qu’ils ont été achetés par ce qu’ils se sont vendus à l’épouse-boulot ?

On ne peut pas avoir une chose et son contraire. S’étant vendus, ils ont d’office perdu leur statut d’époux. Ils sont dépouillés de tout ce qui fait d’un homme un mari avec des prérogatives bien définies. Ils ont perdu leur âme parce qu’ils l’ont vendue.
Ils sont allés avec cette femme à cause de son boulot, qu’ils continuent alors de profiter du boulot et de l’argent du boulot et qu’ils se la bouclent !

La femme qui a acheté un homme, sait pourquoi elle l’a fait. En fait, elle ne voulait pas d’un époux mais d’une garniture. Elle veut se faire appeler “Madame” pour paraître bien dans la société. Elle voulait d’une couverture parce qu’elle sait que le boulot à lui seul, ne suffit pas pour lui donner toute sa place dans la société. Etre sous le toit d’un homme même acheté, lui confère une certaine respectabilité. Et c’est de cela dont elle a besoin.

Mais que cet homme vienne à vouloir lui donner des leçons, à vouloir lui dicter une conduite à tenir, elle ne passera pas par deux chemins pour lui faire savoir qu’elle peut bien se passer de lui parce qu’elle a son argent. Elle se suffit à elle-même. Elle veut être une épouse mais une épouse libre et indépendante. Les desiderata de son homme seront de trop pour sa vie. Etre épouse oui, mais une épouse qui se passe des bonnes conduites, voire des contraintes et autres diktats d’un homme.
Cette femme-là, tout comme son homme acheté avec le boulot, veut une chose et son contraire. Vous pouvez aisément imaginer la suite. Des mariages ficelés sur cette base-là ont une vie courte.

Le ver est dans la fruit !

Comme on peut le constater, quand un mariage est engagé sur une base qui n’a de logique que l’égoïsme, la légèreté et l’inconscience de l’un des époux ou des deux, il devient évident que l’on se prépare à vivre des malheurs et courir le risque de se déstabiliser et de déstabiliser les autres, à commencer par les enfants.
On comprend à présent pourquoi il y a tant de déconfitures de couples à l’heure actuelle. La base n’est pas saine et les motivations sont artificielles. Dans tout cela, c’est la notion même du mariage qui est mise à rude épreuve. Le mariage est mal ou pas du tout compris. Pire, les êtres humains que nous sommes, l’ont dévalué et l’ont ramené à sa plus simple expression.

Il nous faut nous ressaisir et comprendre une chose. Contrairement à ce que nous croyons, il ne nous est pas possible de remodeler le mariage, et lui faire prendre la moulure que nous voulons. Chacun doit savoir que le mariage une fois ficelé, a une prise sur notre vie. Il nous repositionne, il nous remodèle, il nous transforme pour ne pas dire qu’il nous déforme.

Du mariage, on sort ragaillardi, responsabilisé, ou alors, on en sort diminué, réduit à moins que rien. Ils sont nombreux, les hommes et femmes, qui ont trouvé leur place dans la société par le mariage. Ils ont acquis un statut respectable et respecté.
D’autres au contraire ont perdu des plumes au point de regretter la vie. Et c’est dommage. La raison, c’est qu’ils ont voulu jouer avec le mariage, en se vendant et en se faisant acheter comme des bouts de pain ou de la friperie.

Le mariage n’est pas une chose, un machin, c’est la vie, et cette vie a une emprise certaine sur la vie des époux. Il n’y a que ceux qui veulent vivre qui se marient. Le mariage est un couteau à double tranchant. Mal utilisé, il apporte la mort au sens propre comme au sens figuré. Bien utilisé, il apporte la vie, il fait vivre et donne envie de vivre et de bien vivre.

Roch Audacien D. DAMIBA : Conseiller conjugal (Email:damibashalom@yahoo.f)

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